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Actualités - ANALYSE

Une tension préjudiciable sur tous les plans

Malgré les efforts intenses, presque frénétiques, des conciliateurs, malgré l’absence de l’un des principaux protagonistes M. Rafic Hariri, la tension occasionnée par l’affaire du mariage civil ne cesse de croître. Et commence à constituer une menace tant sur le plan socio-économique, notamment au niveau de la livre, que sur le plan politico-religieux. Les médiateurs n’en sont que plus encouragés dans leurs démarches qui s’articulent autour de deux axes: — Obtenir pour commencer une trêve médiatique, l’arrêt des attaques réciproques sur le front public. — Etablir une plate-forme pour un compromis sauvant la face à tous. Mais au stade présent aucune des parties concernées ne consent à mettre de l’eau dans son vin et de faire les concessions nécessaires pour tout arrangement à l’amiable. Au contraire, chaque jour qui passe apporte son lot de contradictions et de controverses, juridiques ou autres, qui viennent se greffer sur le grand débat de fond concernant l’opportunité de laïciser facultativement le mariage. Baabda campe donc sur ses positions. Pour le chef de l’Etat, la cause est entendue: le projet doit maintenant être transmis à la Chambre et du côté de l’Exécutif l’affaire doit être classée sans retard ni entrave à la signature du texte par le chef du gouvernement comme par les ministres concernés. Les proches de M. Hraoui soulignent qu’il refuse de se laisser piéger et qu’il n’admettra pas qu’on organise un deuxième débat sur la question en Conseil des ministres. A la limite, M. Hraoui n’admet pas qu’il y a problème et dès lors ne voit pas pourquoi on devrait trouver une solution, d’où son refus de tout arrangement. Les haririens quant à eux affirment que leur chef a donné des directives d’apaisement et qu’il souhaite faire son possible pour éviter une crise de pouvoir, tout en ayant l’impression qu’on cherche à l’affaiblir, dans la perspective des présidentielles. «Il faut calmer le jeu, dit un ministre proche de Koraytem. Ce n’est pas la première fois — bien que cela puisse être la dernière — où les deux têtes présentes de l’Exécutif ont des divergences. Il ne faut pas tant dramatiser, le pays ne supporte pas les secousses. Il y a cependant des lois à respecter et dans ce cadre il faudra que le Conseil examine de nouveau le projet à la lumière des remarques que les ministres ont été invités à faire par le chef de l’Etat lui-même…» On voit donc que malgré une approche qui se veut conciliante, les haririens non plus n’en démordent pas… Les médiateurs, répétons-le, ne désespèrent cependant pas. Ainsi le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice M. Chaker Abou Sleiman propose que l’Assemblée prenne sur elle toute la question, pour vider l’abcès. Il précise que du projet Hraoui tel quel (afin de ne pas le confondre avec la proposition PSNS dont cette même commission est saisie depuis l’été 97) on ferait une proposition de loi, c’est-à-dire qu’un député le signerait pour le remettre au Bureau de la Chambre. Après avis du gouvernement, le texte finirait à son tour en commission parlementaire où on le fondrait avec celui des députés PSNS et le tour serait joué. En clair, on enterrerait gaiement toute l’affaire, le dossier allant dormir pour longtemps dans les profonds tiroirs de l’Assemblée. Il est tout à fait douteux cependant que Baabda accepte de se laisser ainsi blouser.
Malgré les efforts intenses, presque frénétiques, des conciliateurs, malgré l’absence de l’un des principaux protagonistes M. Rafic Hariri, la tension occasionnée par l’affaire du mariage civil ne cesse de croître. Et commence à constituer une menace tant sur le plan socio-économique, notamment au niveau de la livre, que sur le plan politico-religieux. Les médiateurs...