C'est infâme, s'insurge le Pen

Le président du Front national d’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen, a estimé que le président français Jacques Chirac s’était conduit «de façon infâme, diffamatoire et mensongère» en qualifiant son parti de «raciste et xénophobe» à la télévision. Répondant à M. Chirac sur une autre chaîne de télévision, M. Le Pen a déclaré: «C’est très facile du haut de l’Elysée d’accuser ses adversaires politiques de ne pas correspondre aux définitions de la République et de la moralité, alors que la République de M. Chirac, ses amis et lui-même sont probablement les dirigeants les plus immoraux que la France ait jamais connus». Il a qualifié l’intervention de M. Chirac d’«insolite, inconstitutionnelle et insupportable», «probablement parce qu’il trouve que la situation est très dangereuse». En revanche, pour François Hollande, le chef du parti socialiste, premier parti de la coalition de gauche au pouvoir, M. Chirac «a eu des mots utiles, des mots bienvenus en disant que le Front national était un parti raciste et xénophobe» et que «certains de ses propres amis avaient perdu leur âme». Il a émis l’espoir que les propos de M. Chirac amèneront les cinq présidents de région élus avec les voix de l’extrême-droite à démissionner. «C’était ça le message et il était très important qu’il le prononce vis-à-vis de la droite qui s’était fourvoyée», a-t-il estimé. Interrogé sur les critiques adressées par M. Chirac à la gauche, M. Hollande s’est borné à relever que «c’est un débat ancien», soulignant que «pour le moment, la gauche a la confiance des Français». (AFP)