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Actualités - CHRONOLOGIE

Criminalité - Le couple tortionnaire arrêté à Tripoli Les médecins ne sont pas encore parvenus à sauver la petite Fatmé (photos)

Depuis samedi, la petite Fatmé Jassem est hospitalisée à l’hôpital de l’Université américaine (AUH) aux frais du prince séoudien Fayçal ben Fahd, ému par l’enfer vécu par cette enfant de 10 ans. L’état de santé de Fatmé, dont le sort a bouleversé le Liban entier, reste stationnaire. Aucune amélioration n’a été constatée. La petite n’a toujours pas réagi aux antibiotiques qui lui sont administrés dans l’espoir de sauver ses membres inférieurs rongés par la gangrène. Ses pieds sont toujours enflés et noirs et la font terriblement souffrir. Son corps porte toujours les marques des brûlures que sa patronne lui infligeait avec des bouts de cigarettes allumées, des coups de couteau qu’elle a reçus et des brutalités dont elle a été victime. Son séjour à l’hôpital sera sans doute long, parce que la petite Fatmé souffre d’une commotion et d’un œdème cérébraux, causés également par les coups de bâtons qu’elle recevait sur la tête, selon les médecins qui l’ont traitée à l’Hôpital islamique de Tripoli. Interpellés samedi, ses employeurs, Hanane et Marwan Hamad, ont fait l’objet de mandats d’arrêt et risquent les travaux forcés à temps. Des poursuites judiciaires ont été également engagées contre le père de la petite fille, Moukheiber Jassem, parce qu’il l’a fait travailler avant l’âge légal de 13 ans. La procédure judiciaire dans cette sordide affaire a démarré hier. Le procureur général près la Cour d’appel au Liban-Nord, M. Walid Eido, a recueilli la déposition des Hamad, au palais de justice de Tripoli. Il a ensuite interrogé le père de Fatmé, avant d’engager des poursuites judiciaires contre les trois et de déférer le dossier de l’affaire au premier juge d’instruction du Liban-Nord, M. Salah Moukheiber. Le magistrat a entamé immédiatement son enquête. Il a soumis les Hamad et le père de Fatmé à un interrogatoire serré au terme duquel il a délivré deux mandats d’arrêt à l’encontre du couple. Une sœur jumelle? Selon des sources judiciaires, Hanane et Marwan ont démenti les charges retenues contre eux affirmant que Fatmé a été renversée par une voiture et indiquant que c’est sa sœur jumelle, Mariam, qu’ils employaient chez eux. Mais Moukheiber Jassem aurait démenti durant son interrogatoire avoir des jumelles, déclenchant ainsi une guerre des avocats. Ceux des Jassem ont accusé les Hamad de vouloir détourner l’attention des enquêteurs du véritable problème pendant que les avocats de la défense accusaient les Jassem de vouloir nuire au couple. M. Moukheiber doit recueillir aujourd’hui la déposition de Mariam – au cas où elle existerait – ainsi que celle de trois autres témoins, des hommes dont l’identité n’a pas été révélée. Il a décidé d’attendre la fin de l’enquête avec le couple pour décider s’il doit ou non arrêter également le père de la petite fille. Cet après-midi, MM. Eido et Moukheiber se rendront au chevet de Fatmé et prendront connaissance des rapports des médecins qui la traitent. Le ministre des Affaires sociales, M. Ayoub Hmayed, et le directeur général de ce département, Mme Nehmat Kanaan, doivent aussi se rendre au chevet de la petite fille, au terme de la réunion que le Conseil supérieur de l’enfance (présidé par M. Hmayed) tiendra à 8h30 afin de décider des mesures à prendre pour préserver les droits de l’enfant au Liban. Entre-temps, les sévices infligés à la petite Fatmé continuent de soulever une vague d’indignation dans divers milieux politiques, syndicaux et sociaux. Les députés Michel Moussa et Khaled Daher, l’Ordre des avocats du Liban-Nord, la commission des Droits de la femme et le Conseil libanais féminin ont tous demandé que les sanctions les plus sévères soient infligées aux auteurs des violences dont Fatmé a été victime. Ils ont aussi invité l’État à réagir sans tarder pour s’assurer que la loi interdisant aux enfants de moins de 13 de travailler est appliquée partout au Liban. La commission parlementaire des Droits de l’enfant que préside Mme Nayla Moawad doit également former un comité de suivi qui planchera sur le problème que pose le travail des enfants. La commission doit se réunir au plus tard vendredi pour décider des mesures à prendre.
Depuis samedi, la petite Fatmé Jassem est hospitalisée à l’hôpital de l’Université américaine (AUH) aux frais du prince séoudien Fayçal ben Fahd, ému par l’enfer vécu par cette enfant de 10 ans. L’état de santé de Fatmé, dont le sort a bouleversé le Liban entier, reste stationnaire. Aucune amélioration n’a été constatée. La petite n’a toujours pas réagi...