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Actualités - ANALYSE

Les présidentielles en toile de fond des tiraillements actuels

Un ministre aussi influent qu’informé souligne que «tous les matches qui mettent en lice présentement le pouvoir et l’opposition, l’opposition et M. Hariri seul, M. Hariri et M. Berry, ou encore Baabda et Koraytem s’articulent autour des prochaines présidentielles. Cette échéance conditionne en effet à des degrés divers sinon la carrière même des protagonistes du moins leur place au soleil de la politique locale. Pour le chef de l’Etat, la question est toute simple: restera, restera pas… Pour le président du Conseil, elle se nuance un peu: restera sans doute, mais dans quelles conditions… Et c’est également dans quelles conditions, dans quels rapports avec l’Exécutif que le chef du Législatif devra se situer. On est donc déjà en pleine lutte d’influence. Mais il n’y a dans toute cette agitation aucun plan de bataille définitivement arrêté car tout le monde est à la merci, comme en 95, du verdict final des décideurs et chacun se positionne de manière à limiter les dégâts, à ne pas trop perdre la face s’il devait du jour au lendemain changer son fusil d’épaule. Ainsi les haririens, sans proclamer ouvertement leur hostilité au locataire actuel de Baabda ou à l’avènement du commandant en chef de l’armée, se prononcent contre le double amendement de l’article 49 qui permettrait soit la prorogation soit l’élection du général. Prudence supplémentaire, ils précisent qu’ils iraient jusqu’à accepter ce double amendement s’il s’accompagnait également d’une refonte de l’article 76, pour ouvrir la voie à une élection anticipée… ce qui en pratique rendrait inéluctable la désignation d’un nouveau chef de l’état civil. Bref tous les pôles se regardent en chiens de faïence mais nul d’entre eux ne veut porter le premier coup». «Cependant, signale ce ministre, passant apparemment outre aux recommandations syriennes de retenue, le chef du gouvernement ne renonce pas à soulever des questions que le président de la Chambre estime litigieuses. M. Berry reproche en privé à M. Hariri d’ignorer le pacte en six points conclu entre eux deux il y a quelques mois mais aussi les fameux accords à trois signés par la suite à Baabda et qui portent le label de «document de réforme». Il précise que le chef du gouvernement tente visiblement de contourner ces mêmes accords à travers les propositions fiscales qu’il avance pour assurer de nouvelles ressources au Trésor, alors qu’il était entendu qu’on ne pressurerait plus le contribuable sursaturé de taxes». Ce ministre constate également que «l’opposition s’engouffre joyeusement dans la brèche des tensions entre gouvernants pour matraquer Koraytem de plus belle et pour s’étoffer. On remarque en effet qu’il y a de plus en plus de pôles qui sortent de leur neutralité bienveillante pour s’en prendre vertement au pouvoir. Et cela notamment à l’occasion de ces consultations élargies que M. Hariri a voulu entreprendre en partie pour désamorcer les attaques contre son gouvernement! L’opposition trouve d’ailleurs un angle de critique facile dans ces concertations qui, à son avis, représentent un simple travail de diagnostic, tout à fait superflu puisque le mal est archi-connu alors que le remède ne l’est pas. A en croire les opposants, le président du Conseil n’a pas de plan, pas de solution et cherche uniquement à se délester sur d’autres de la responsabilité qui lui incombe». Ce ministre informé, dont les indications montrent bien qu’il est lui-même loin d’être un ardent haririen, ajoute que «la récente rencontre de M. Hariri avec la Ligue maronite n’a pas fini d’étonner l’opposition qui se demande comment un président du Conseil peut avouer son incurie sans en tirer les conséquences. Et cela en référence à l’aveu par M. Hariri qu’il existe «des dysfonctionnements de caractère politique imputables à de hauts fonctionnaires qu’on ne peut renvoyer car cela provoquerait une crise politique». Si un chef de gouvernement ne peut même pas contrôler l’administration il n’a qu’à rendre son tablier estiment donc les opposants qui oublient toutefois qu’il est aussi interdit à quiconque de partir qu’il leur est interdit à eux-mêmes de faire chuter le Cabinet…» Et de conclure par un avis personnel: «Etant donné que le climat est vicié, M. Hariri aurait dû s’abstenir de faire mouvement car quand l’air vient à manquer il faut bouger le moins possible. Ses concertations, au lieu de contribuer à calmer le jeu, suscitent visiblement de nouvelles tensions. Nous attendons quand même qu’il en rende compte au Conseil des ministres pour voir si on peut en sortir quelque chose de positif…»
Un ministre aussi influent qu’informé souligne que «tous les matches qui mettent en lice présentement le pouvoir et l’opposition, l’opposition et M. Hariri seul, M. Hariri et M. Berry, ou encore Baabda et Koraytem s’articulent autour des prochaines présidentielles. Cette échéance conditionne en effet à des degrés divers sinon la carrière même des protagonistes du...