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Actualités - CHRONOLOGIE

Mars, dieu de la guerre ... froide (photo)

De mars, on connaissait les giboulées, ces «pluies soudaines et de peu de durée, accompagnées souvent de grêle» — le Petit Larousse illustré dixit, celui qui sème à tous les vents... Mais de mémoire de Libanais, on a rarement, ces dernières années, eu droit à un tel déluge, s’accompagnant d’un froid sibérien et de neiges qui ont de nouveau habillé la montagne d’un grand manteau blanc. Par-delà la poésie, il y a aussi les dégâts inévitables qu’entraîne cette tempête, née au cœur d’un mois qui porte le nom d’un dieu de la guerre. Une guerre sans doute froide. Routes coupées, écoles fermées dans les villages et localités de montagne, arbres et plantations arrachés, pannes de courant; telles sont les principales conséquences des orages qui ont ravagé hier le pays. A noter que la quantité d’eau tombée à ce jour est de 687 mm contre 486 pour la période correspondante de l’année dernière, la moyenne générale étant de 786 mm. C’est ce qu’indique l’observatoire de M. Nicolas Chahine qui prévoit pour aujourd’hui des chutes de neige à partir de 400 m. D’autre part, un communiqué des FSI signale que les routes de Dahr el-Beidar, de Zahlé-Dhour el-Choueir, de Hammana et de Bteghrine ont été réouvertes hier à la circulation, mais il est conseillé aux automobilistes de rouler prudemment car la visibilité reste moyenne dans ces régions. En revanche, la route Aïnata-les Cèdres est impraticable alors que les artères de Baalbeck ne le sont que pour les véhicules munis de chaînes. Les autres routes fermées sont celles de Ouyoun el-Simane-Hadeth Baalbeck, Aïnata-Yammouné, Kannat Bakiche-Sannine, Jezzine-Bater (en raison des éboulements), Rachaya, Ehden, Kobeyat-Hermel. 3000 serres détruites Par ailleurs, selon notre correspondant au Akkar, Michel Hallak, plus de 3 000 serres ont été complètement détruites par les chutes de grêle au cours des dernières 48 heures, et les agriculteurs de la région ont évalué les dégâts à plus de 300 millions de L.L.. Ils ont invité le ministre de l’Agriculture Chawki Fakhoury à venir constater les dégâts. Quant aux équipes de l’EDL, elles travaillent d’arrache-pied pour réparer les câbles de haute tension du caza sérieusement endommagés. Et l’eau monte dangereusement dans les rivières du Akkar, menaçant d’inonder les maisons situées notamment à proximité de Nahr el-Bared. A Batroun, la tempête a fait des ravages dans les vergers plantés d’arbres fruitiers, alors qu’à Baalbeck, à Aley, dans le Haut-Metn et dans la Békaa, la plupart des écoles ont fermé leurs portes. Chutes de neige également au Chouf à partir de 800 mètres, les routes des localités située à plus de 1 000 mètres d’altitude étant impraticables . La neige a d’ailleurs provoqué nombre d’accidents de voitures dans les hauteurs. Enfin, la foudre a frappé dans la localité de Srifa au Sud, blessant un berger et tuant 11 chèvres de son troupeau. Amman sous la neige A Amman, plus de 25 centimètres de neige sont tombés au cours des dernières heures, provoquant la paralysie totale de la ville dont les voies d’accès étaient impraticables. Le département de la défense civile a appelé la population à rester chez elle et à ne sortir qu’en cas d’extrême urgence. Les institutions publiques et privées ainsi que les écoles sont restées fermées. Toutefois, l’aéroport d’Amman est demeuré ouvert. Jérusalem était également coupée du reste du monde en raison d’importantes chutes de neige. L’autoroute, qui relie Tel-Aviv à Jérusalem était impraticable, de même que toutes les routes reliant la ville sainte à la Cisjordanie. Selon la radio publique, les écoles, les lycées et les universités devraient rester fermés. Des routes ont également été bloquées dans le nord d’Israël, a annoncé la police. Dans le nord de l’Egypte, un couple, leur fille et leurs deux petites-filles ont péri dans l’incendie de leur maison provoqué par la violente tempête qui frappe actuellement le pays. Ces cinq décès portent à dix le nombre des victimes des intempéries (vents violents, tempête de sable) qui ont débuté dimanche. Le sinistre a eu lieu dans la région de Menoufiya (nord de l’Egypte) lorsque Fathi Dessouki, un garde-champêtre, a allumé un feu de bois pour préparer du thé. Des vents d’une force de 70 km/heure ont répandu les flammes dans toute la maison. Cinq autres personnes ont été tuées dimanche dans des accidents de voiture causés par les vents de sable qui ont aveuglé les automobilistes. Il s’agit de «la plus forte tempête de sable qui se soit abattue sur l’Egypte depuis trente ans», a affirmé le président des services météorologiques, M. Mohammad Mahran, cité mercredi par la presse. La tempête a causé d’importantes perturbations à l’aéroport du Caire et le port d’Alexandrie demeure fermé depuis dimanche. L’Opéra du Caire a dû reporter d’un soir la première des ballets du Bolchoï mercredi, le bateau transportant les costumes et les décors de Russie ayant été retardé par les mauvaises conditions atmosphériques en Italie.
De mars, on connaissait les giboulées, ces «pluies soudaines et de peu de durée, accompagnées souvent de grêle» — le Petit Larousse illustré dixit, celui qui sème à tous les vents... Mais de mémoire de Libanais, on a rarement, ces dernières années, eu droit à un tel déluge, s’accompagnant d’un froid sibérien et de neiges qui ont de nouveau habillé la montagne...