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Actualités - CHRONOLOGIE

Maltraitance d'enfant - La législation existe, mais elle n'est pas appliquée Le parquet se saisit du dossier de la petite Fatmé

Exemplaire par la leçon qu’il inflige à «une société malade» qui tolère le travail des enfants — l’expression est de Mme Nayla Moawad — l’hospitalisation d’une petite employée de maison de 10 ans, sauvagement brutalisée par ses employeurs, à Tripoli, a soulevé de vives réactions aux divers échelons de la République, ainsi que dans les milieux syndicaux. La Justice devrait normalement se saisir de cette affaire, aujourd’hui même, et l’on s’attend à ce que l’avocat général près la cour d’appel du Liban-Nord Walid Eido en confie le dossier au premier juge d’instruction du Nord Salah Moukheiber. Tout indique que des poursuites seront engagées contre Marwan Hamad, l’employeur de la petite Fatmé Jassem ( 10 ans) , une fillette de Wadi Khaled qu’il avait engagée comme domestique, et qui a été hospitalisée vendredi à l’«Hopital islamique» de Tripoli, atteinte de brûlures, de contusions et de fractures, en raison des mauvais traitements qu’elle avait subis. Du reste, le président de la CGTL Elias Abou Rizk, a annoncé samedi que le conseil exécutif de la centrale allait se porter partie civile dans cette affaire, où la violation de la loi sur le travail des enfants est flagrante. Le Code du travail prévoit qu’il est interdit d’employer un enfant avant l’âge de 13 ans révolus, précise-t-on. Insensibilité du gouvernement Sur le plan officiel, le ministre de la Santé a ordonné que la fillette soit hospitalisée aux frais du ministère. Pour sa part, le député Nayla Moawad a rendu visite à la fillette sur son lit d’hôpital, vendredi dernier. Emue et indignée au-delà des mots par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, Mme Moawad, qui préside la sous-commission parlementaire pour le droit des enfants, a accablé le gouvernement pour sa passivité et son insensibilité sociale. «Bien que le Parlement ait voté la loi sur l’enseignement primaire obligatoire, le gouvernement n’a pas bougé le petit doigt pour assurer l’application de cette loi et un banc d’école pour cette petite», s’est-elle écriée. «Il y a une loi qui protège les enfants contre le travail prématuré et nous demandons au gouvernement de l’appliquer et de renforcer les amendes en cas d’infraction», a-t-elle ajouté, précisant que la loi actuelle prévoit dans ces cas des amendes… de 200 ou de 1 000 L.L. Mme Moawad a annoncé qu’elle examinera avec le ministère du Travail les moyens de faire respecter cette loi. Présidente des associations au service de l’enfance de Tripoli, Mme Sabahat Saboungi a rappelé pour sa part que le cas de la petite n’est pas unique, tant s’en faut. «Pour une fillette découverte, combien demeurent cachées dans les maisons de leurs employeurs, louées pour quelques années par leurs parents pour une somme modique».
Exemplaire par la leçon qu’il inflige à «une société malade» qui tolère le travail des enfants — l’expression est de Mme Nayla Moawad — l’hospitalisation d’une petite employée de maison de 10 ans, sauvagement brutalisée par ses employeurs, à Tripoli, a soulevé de vives réactions aux divers échelons de la République, ainsi que dans les milieux syndicaux. La...