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Actualités - CHRONOLOGIE

Criminalité - Tripoli bouleversée par le drame de la petite Fatima Une fillette de 10 ans atrocement torturée par ses employeurs

Il n’y a pas de mots pour qualifier l’acte de barbarie dont la révélation secoue en ce moment Tripoli. Par quels termes peut-on en effet désigner un couple qui fait d’une petite fille de dix ans son esclave, la battant sans merci, l’attachant comme un animal, la torturant et la violant peut-être jusqu’à la laisser à moitié morte ? Ce qui est sûr aussi, c’est qu’il n’y a pas non plus de sanctions suffisamment sévères pour punir les auteurs de ce crime impardonnable. Traumatisée à vie, la petite Fatima Ahmed Jassem (10 ans) l’est sans doute en raison des sévices que ses employeurs, Hanane Yéhiya Hamad et son époux, Marwan Hamad, lui ont fait subir un mois durant. Selon notre correspondant au Akkar, Michel Hallak, le crime a été découvert quand l’enfant, originaire de Wadi Khaled et employée par ses parents comme domestique à Tripoli, a dû être hospitalisée en raison de la dégradation de son État de santé. Physiquement et moralement, c’est une petite loque humaine qui a été admise à l’hôpital islamique de Tripoli. Ses employeurs ont évidemment tenté de dissimuler les véritables raisons des fractures, contusions et brûlures dont son petit corps portait les marques, prétendant qu’elle a été victime d’un accident. Mais il n’était pas difficile de deviner tout de suite que c’étaient là les marques de la torture. Le récit de la petite Fatima était d’ailleurs suffisant pour balayer le moindre doute : aux médecins, et avec des mots d’enfant, elle a raconté que sa maîtresse était «très dure avec moi». Elle a précisé qu’elle la brûlait avec des bouts de cigarettes, qu’elle l’attachait avec des chaînes et qu’elle lui a même coupé le doigt. «Je ne comprends pas pourquoi elle était dure avec moi», leur a-t-elle dit. Un mois d’enfer La petite ignore encore tout de la gravité de son État de santé. Elle risque en effet d’être amputée des deux jambes. Durant le mois d’enfer qu’elle a vécu, elle a été attachée si longtemps par des chaînes en acier qui lui serraient ses petites jambes brûlées qu’elle a fini par développer une inflammation puis une gangrène qui pourrait lui coûter les jambes. Ses parents ignoraient évidemment tout des sévices qu’elle subissait. Alertés par l’hôpital, ils ont fini par comprendre pourquoi Hanane Hamad refusait de les laisser entrer quand ils frappaient à sa porte en réclamant de voir leur fille. Elle prétendait à chaque fois que son mari ne se trouvait pas à la maison et qu’elle ne pouvait pas les recevoir en son absence. C’est ce que la maman de Fatima a raconté. La petite aurait été aussi victime de sévices sexuels. Mais le rapport médical définitif n’a pas été encore établi, en raison des contradictions dans les rapports des médecins qui l’ont examinée à son arrivée à l’hôpital. Le médecin légiste a affirmé qu’elle n’a pas fait l’objet d’une agression sexuelle. Un médecin de l’hôpital a pourtant attesté que la petite Fatima a été «sans possibilité de doutes» sexuellement agressée et s’est dit prêt à faire une déclaration publique en ce sens… pour revenir toutefois un peu plus tard sur ces propos et indiquer qu’il ne peut affirmer si la petite fille a été ou non violée. Tenterait-on d’ores et déjà d’étouffer l’affaire afin d’éviter aux employeurs de Fatima le châtiment qu’ils méritent ? Après tout, ses parents ne sont que de pauvres agriculteurs de Wadi Khaled. Si tel est le cas, c’est alors la société et l’État qu’il faudra condamner parce qu’ils acceptent de fermer les yeux sur des horreurs pareilles et parce qu’ils tolèrent qu’on abuse des enfants jusqu’à la mort.
Il n’y a pas de mots pour qualifier l’acte de barbarie dont la révélation secoue en ce moment Tripoli. Par quels termes peut-on en effet désigner un couple qui fait d’une petite fille de dix ans son esclave, la battant sans merci, l’attachant comme un animal, la torturant et la violant peut-être jusqu’à la laisser à moitié morte ? Ce qui est sûr aussi, c’est...