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Actualités - REPORTAGE

Liban-sud - Annan déplore la non-application de la 425 L'ONU globalement satisfaite de la gestion du gouvernement libanais

Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a dressé cette année un bilan exhaustif et globalement positif de la situation au Liban sur tous les plans, sécuritaire, économique, social et culturel; avec toutefois un bémol essentiel à la clé : l’hémorragie démographique et économique dans le Sud occupé par l’État hébreu. De 250 000 en 1978, le nombre d’habitants dans la bande frontalière est ainsi passé aujourd’hui à 120 000 parce que la résolution 425 stipulant le retrait d’Israël du Liban n’a toujours pas été appliquée. D’autre part, dans son rapport élaboré à l’occasion de la 53e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Kofi Annan estime que l’État libanais a réussi à mettre un terme définitif à la culture de la drogue. En revanche, les projets agricoles de substitution restent théoriques et provoquent de ce fait une crise socio-économique dans les régions concernées. Un point à l’actif du gouvernement libanais : depuis 1993, il est parvenu à «préserver la stabilité économique» dans le pays, autorisant de ce fait une augmentation substantielle des investissements dans les secteurs social et écologique, souligne le rapport de M. Annan. Qui plus est, l’État a effectué une démarche stratégique en décidant de s’adapter au processus de la mondialisation. D’où son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en sa qualité d’observateur, et son adhésion totale à l’idée de créer une zone arabe de libre-échange. Sur le plan financier, le rapport souligne que si le gouvernement libanais adopte «une politique financière conservatrice tout au long de l’année, il réussira à réduire à 12% son déficit budgétaire par rapport au produit intérieur brut. (Ce déficit se chiffrerait aujourd’hui à environ 20%)». Le secrétaire général de l’Onu relève dans ce cadre que, durant le premier trimestre de cette année, l’État a enregistré des progrès considérables au niveau de la perception des recettes. Celles-ci sont ainsi passées de 797 milliards de LL au premier trimestre 1997 à 1 024 milliards de LL pour la même période de l’année 1998. Selon le même rapport, les recettes publiques couvraient seulement 45% des dépenses lors du premier trimestre de l’an dernier, alors qu’elles ont couvert 69% des dépenses pour la même période de l’année actuelle. Sur le plan pédagogique, M. Annan souligné la nécessité de lutter contre «l’analphabétisme et contre l’augmentation du nombre d’élèves qui quittent l’école au niveau du cycle primaire». Les recommandations de l’Onu Après avoir mis en relief les efforts déployés par le gouvernement dans les domaines de la réforme administrative (introduction de moyens technologiques modernes), de l’environnement et du développement économique et social, M. Annan a publié ses recommandations pour une amélioration sensible de la situation au Liban à tous les niveaux, affirmant dans ce cadre : «Le Liban doit relever aujourd’hui le principal défi suivant : passer de l’étape de l’état d’urgence dans la reconstruction à celle d’un développement continu à plus long terme». Mais il y a des conditions indispensables à la réalisation d’un projet aussi ambitieux, en l’occurrence : «La consolidation de la sécurité intérieure – à travers l’application de la résolution 425 – et l’amélioration de l’intégration sociale – par l’accélération du retour des personnes déplacées et leur réhabilitation sur le plan socio-économique». Kofi Annan ajoute : «Le Liban bénéficie d’une base solide pour promouvoir la paix et le développement. Il faut orienter les efforts dans le sens d’un assainissement des pratiques du pouvoir en mettant à contribution la société civile dans la réalisation des projets de développement», affirme-t-il. Selon lui, la stabilité politique et économique au Liban est une condition nécessaire mais non suffisante. «Il incombe de réduire de manière permanente et substantielle le déficit de l’État en vue de freiner l’accroissement de la dette publique. Ce processus d’assainissement financier doit être obligatoirement accompagné d’une véritable réforme administrative», souligne M. Annan. En conclusion, le secrétaire général des Nations unies estime que le gouvernement libanais mérite d’être félicité pour toutes ses réalisations. «Il convient de louer son initiative qui consiste à diversifier sa stratégie de développement», dit-il, ajoutant à ce sujet : «Le gouvernement traite mieux en effet les problèmes généraux du pays. En outre, il pose les jalons d’un développement du secteur privé à long terme». Pour M. Annan, le Liban représente aussi un modèle de reconstruction après une longue période de conflit. «Il convient de s’en inspirer», dit-il. Soucieux de stimuler l’État libanais dans sa volonté d’achever la reconstruction du pays, M. Annan a invité les donateurs à «augmenter le volume de leur aide» au Liban.
Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a dressé cette année un bilan exhaustif et globalement positif de la situation au Liban sur tous les plans, sécuritaire, économique, social et culturel; avec toutefois un bémol essentiel à la clé : l’hémorragie démographique et économique dans le Sud occupé par l’État hébreu. De 250 000 en 1978, le nombre d’habitants...