Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Clôture des deuxièmes journées de la presse arabe francophone : soutien à la liberté d'expression en Algérie (photos)

Les deuxièmes Journées de la presse arabe francophone, organisées sous l’égide de l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (UIJPLF) a poursuivi, hier, ses travaux à l’hôtel Bristol. La journée s’est achevée par la publication de plusieurs recommandations, notamment celle «de soutenir la liberté d’expression en Algérie». M. Marcel Pashe, directeur général du groupe Edipresse de Lausanne, et M. Abdelmounaïm Dilami, directeur général de l’Economie à Casablanca, qui devaient prendre la parole hier matin ne sont pas arrivés à Beyrouth. M. Georges Gros, secrétaire général de l’UIJPLF, a précisé que «le premier n’a pas trouvé un avion dont l’horaire lui convenait tandis que le second a eu des problèmes de visa». La journée d’hier a donc commencé un peu plus tard que prévu par trois ateliers tenus sur les thèmes suivants: la formation initiale et continue des journalistes francophones du Proche-Orient; le développement de la presse écrite audiovisuelle en langue française dans les pays arabes; et les structures de régulation. Le premier atelier a été animé par M. Robert Perseil, chef du bureau du journalisme au ministère français des Affaires étrangères. Plusieurs personnes ont participé à la table ronde, notamment M. Dominique Chastre, attaché culturel de l’ambassade de France au Liban, MM. Jean Kouchener et Gilles Kramer, qui représentaient le CFPJ, Mme Diane Bellescize représentant l’IFP, Mme Magy el-Halawany (Egypte), et M. Antoine Messara (Liban), représentaient les filiales francophones de journalisme, financées par le gouvernement français, et M. Michel Abs, directeur du DESS du centre de formation en journalisme à l’Université Saint-Joseph. M. Perseil a présenté les filières francophones des DES de journalisme présentes à la Faculté de communication de masse du Caire et à l’Université libanaise. Il a souligné «l’implication de la France et en particulier du ministère des Affaires étrangères dans la formation dispensée par les deux facultés arabes». Les deux filières se font en un an et sont accessibles à la suite d’un concours d’entrée à des étudiants titulaires d’une licence. Le CFPJ assure des missions pratiques et l’IFP les enseignements théoriques. M. Kouchner a résumé la philosophie du métier en ces points: «L’exigence, l’éthique et l’indépendance du journaliste, et la nécessité de liens étroits avec la profession». Quant à M. Abs, il a présenté le DESS de l’USJ, qui bénéficie de l’aide de l’ACPO (Actualité Communication Proche-Orient), association créée par des journalistes français pour renforcer la formation. «Cette association dispense des stages à tous les étudiants inscrits à la faculté et assure également des sessions à l’Université Saint-Joseph, trois fois par an», a-t-il déclaré. Au cours des débats, le représentant de l’USJ a souligné «l’importance de l’enseignement de la langue arabe aux journalistes francophones au cours de leur formation». Les structures de régulation Les personnes qui ont participé à la table ronde ayant pour thème «Les structures de régulation» ont émis le vœu que des organismes de régulation soient mis en place dans le plus grand nombre de pays, soulignant le fait que «la presse n’est pas une simple marchandise, elle doit obéir à sa propre vocation et non à des lois de marché». Le premier objectif est de rendre les médias libres et indépendants du pouvoir politique. «Les organismes de régulation ne doivent pas être des organismes de censure et de contrôle mais ils doivent veiller à la distribution des aides directes et indirectes à la presse». Les personnes présentes ont précisé qu’il «faut concevoir un conseil supérieur des journalistes qui tout en délivrant une carte professionnelle dont les critères sont «profession principale et rétribuée» pourrait la suspendre pour ceux qui ne respecteraient pas la déontologie et l’éthique du journaliste». Quant à l’atelier ayant pour thème «Le développement de la presse écrite et audiovisuelle en langue française dans les pays arabes», il était présidé par M. Pier Giorgio Vivoli, secrétaire général de la section de l’UIJPLF du Val d’Aoste. Plusieurs personnes y ont participé, notamment Mlle Najwa Abou el-Hosn, rédactrice en chef du journal français de Télé-Liban, MM. Philippe Sainteny, conseiller personnel du président de RFI, ainsi que des représentants de plusieurs délégations, notamment M. Ahmedlattaf Khizarane (délégation marocaine), Mme Dorra Bouzid (délégation tunisienne), MM. Cheikhnaould Nenni (délégation mauritanienne), Yannick Lainé (délégation jordanienne), Tangui Salaün (délégation égyptienne), ces deux derniers étant des ressortissants français. Des journalistes de l’Europe de l’Est étaient également présents tels que M. Arben Leskaj (Albanie) et Mme Maguereta Stroot (Moldavie). Les délégués ont présenté en bref la situation du journalisme francophone dans leur pays: en Tunisie, trois magazines féminins bilingues ont été cités. Mme Bouzid a précisé qu’une exposition «sur l’histoire de la presse féminine en Tunisie sera tenue cette année dans le pays». Au Maroc, la presse francophone a beaucoup de lecteurs. M. Khizrane a toutefois souligné les «difficultés d’établir un réseau de distribution entre les pays arabes francophones». En Mauritanie la presse écrite francophone s’est développée en 1991. Elle est composée de huit hebdomadaires, dont l’un a disparu dernièrement. «Il existe également un seul quotidien d’Etat et vingt autres titres qui paraissent quand ils peuvent», a précisé M. Cheikhna Ould Nenni, délégué mauritanien. En Egypte, la presse française est en déclin, seul l’«Ahram Hebdo» tient le coup. En Jordanie, pays non francophone, une page française est publiée dans un hebdomadaire anglais. Cette page est toutefois diffusée en entier sur Internet. M. Sainteny a précisé que «l’UIJPLF attache une grande importance à la presse arabe francophone qui souffre certes de difficultés mais n’est pas pour autant dans une situation désespérée». Le représentant de RFI a aussi souligné qu’il «existe une absence totale de coopération entre les différents pays du Sud». Cet atelier a émis plusieurs recommandations: l La création d’une coopération horizontale Sud-Sud; l’UIJPLF pourra jouer un rôle à ce niveau en essayant d’échanger des idées et de trouver des solutions, mais l’Union n’a pas les moyens de financer l’opération. l La mise en place d’une structure favorisant des rencontres périodiques entre les professionnels de la presse francophone. l La création d’un site Internet qui pourrait accélérer le processus de coopération entre les pays francophones du Sud, objectif essentiel pour le développement de la presse dans les pays arabes. Discours de Sabeh Au cours de la pause-déjeuner qui a suivi les travaux des trois ateliers, M. Bassem el-Sabeh, ministre de l’Information, a prononcé un discours (en langue arabe). C’est M. Camille Menassa, président de l’UIJPLF-section Liban, qui a fait «le travail du traducteur assermenté». M. Sabeh a souligné l’importance «du rôle de Beyrouth comme capitale culturelle», précisant que «la presse libanaise célèbre cette année ses 150 ans». «Elle a contribué au développement de la presse arabe tandis que les médias audiovisuels locaux ont connu un développement très rapide pour occuper une place de leader parmi les médias arabes». Evoquant les moyens que le gouvernement français met à la disposition du Liban pour renforcer la francophonie, M. Sabeh a précisé que «les autorités françaises sont toujours présentes sur le plan de l’information au Liban, notamment en coopérant avec le ministère de l’Information et la télévision publique libanaise». Il a précisé à ce propos que «la France a octroyé un crédit de 25 millions de FF pour la réhabilitation de Radio-Liban». «Des pourparlers sont actuellement en cours pour augmenter le budget», a-t-il dit. La séance de clôture était présidée par MM. Abdallah Stouky, Camille Menassa et Georges Gros respectivement président international, président de la section libanaise et secrétaire général international de l’UIJPLF. La séance a commencé par une minute de silence pour les journalistes algériens disparus. M. Amer Oumalou, chroniqueur algérien à Liberté, a précisé «qu’entre 1993 et 1996 plus de 70 journalistes ont été assassinés, une vingtaine d’entre eux faisaient partie de l’UIJPLF». M. Ali Wafec, rédacteur en chef de Liberté, a noté que «la situation imposée en Algérie vise à renvoyer le pays au Moyen-Age». Et de préciser que «les journalistes algériens continuent le combat, dans une volonté de préserver la liberté d’expression». Enumérant les recommandations, M. Stouky a souligné que «l’Union appelle les différents gouvernements à faciliter les déplacements des journalistes afin que leurs visas soient facilités et gratuits pour les journalistes de profession». Il a jugé «inadmissibles que des journalistes soient emprisonnés pour des délits d’opinion». Et de préciser qu’au «cours du sommet francophone de Hanoi, ce sujet a été abordé». Une dernière recommandation a été adoptée: «Les participants aux deuxièmes Journées de la presse arabe francophone souhaitent, à la fin de leurs travaux, soutenir les journalistes algériens dans leur lutte pour la liberté d’expression». M. Menassa a clôturé la session en soulignant «le plaisir et la joie des journalistes libanais, section Liban, d’avoir, reçu la grande famille de la presse francophone». Les différents délégués quitteront Beyrouth demain jeudi. Aujourd’hui une journée touristique est prévue. Les journalistes se rendront à Baalbeck et à Zahlé. Le pays qui accueillera les troisièmes Journées de la presse arabe francophone n’a pas encore été choisi.
Les deuxièmes Journées de la presse arabe francophone, organisées sous l’égide de l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (UIJPLF) a poursuivi, hier, ses travaux à l’hôtel Bristol. La journée s’est achevée par la publication de plusieurs recommandations, notamment celle «de soutenir la liberté d’expression en Algérie». M....