Vie politique - Tous les dossiers abordés à la rencontre du bain militaire Parfaite concordance de vues Lahoud-Hariri

«Une parfaite concordance de vues sur les sujets abordés, qui sont enchevêtrés et nombreux», a caractérisé la réunion de travail qui s’est tenue hier, au Bain militaire, entre le président élu, le général Émile Lahoud, et le président du Conseil, M. Rafic Hariri. L’appréciation est de M. Hariri qui, arrivé au Bain militaire à 17 heures, en est reparti à 19h30. La consigne de discrétion étant de rigueur, depuis l’élection du général Lahoud, ni M. Hariri, ni ses milieux, n’ont fourni d’autres détails au sujet de cette réunion. Il est permis de penser, toutefois, que le général Lahoud et M. Hariri, dont il est convenu qu’il formera le prochain gouvernement, ont entamé l’examen de tous les dossiers politiques, économiques, financiers, administratifs et sociaux qui formeront les têtes de chapitre de la future déclaration ministérielle. Selon une source ministérielle proche du président élu, ce dernier est particulièrement sensible aux marques de confiance qui lui ont été manifestées, et qu’il ne voudrait pas décevoir. De ce fait, les semaines qui nous séparent de l’entrée en fonction du président élu devraient être riches en réunions de travail avec MM. Hariri et Hraoui, ainsi qu’avec les dirigeants syriens. Par contre, il semble que le général Lahoud mettra fin à l’ère des concertations avec M. Berry, associées par l’opinion avec l’existence de la troïka, un directoire de «trois présidents» non prévu par la Constitution. Toujours selon la source ministérielle citée, l’une des premières tâches du nouveau régime sera l’assainissement de l’administration et l’arrêt du gaspillage. Parmi les propositions examinées, figure l’abolition des divers conseils directement rattachés à la présidence du Conseil, et l’arrêt de la pratique des marchés de gré à gré. Autre proposition soumise au président élu : la mise à la disposition du Conseil des ministres de tous les fonctionnaires de la première catégorie, dès la première réunion du Conseil des ministres. Une commission conjointe Inspection centrale - conseil de discipline des fonctionnaires, examinerait ensuite les dossiers des fonctionnaires et déciderait, au cas par cas, de leur maintien à leurs postes. Viendrait ensuite le tour des fonctionnaires de la seconde et de la troisième catégorie. Il est toutefois peu probable que les fonctionnaires concernés acceptent une pareille procédure, et beaucoup préfèreront démissionner que de courir le risque de voir leur dignité bafouée. De son côté, une source économique haut placée considère que l’économie nationale enregistrera des progrès certains, et pourrait même renouer avec la prospérité, avec l’avènement du régime Lahoud, grâce aux deux facteurs de la stabilité monétaire et du développement de l’infrastructure, qui sont à mettre au crédit du mandat Hraoui et de la gestion de Hariri. Selon cette source, l’État, dont les rentrées ont augmenté de 17%, peut très bien améliorer ce chiffre, en recourant à la privatisation de certains secteurs, en améliorant la perception des recettes, et en mettant un terme au gaspillage des ressources, à commencer par l’eau. Mais tout dépend de la mentalité qui prévaudra au sein du nouveau Cabinet, a conclu la source cité.