Négociations - Hussein en renfort et Clinton omniprésent Le marchandage final a commencé à Wye Plantation (photo)

Israéliens et Palestiniens sont entrés hier dans le vif du sujet, au sixième jour du sommet de Wye Plantation (Maryland), sous l’œil du roi Hussein de Jordanie, appelé en renfort, et du président Bill Clinton qui s’implique plus que jamais, espérant ainsi tirer profit d’un éventuel accord pour redorer son image ternie par les scandales et rehausser les chances de son parti (démocrate) à quelques jours des élections de novembre. Après cinq jours passés à camper sur les mêmes positions et à échanger des mises en garde, «le dur marchandage a commencé», a constaté le porte-parole du département d’État, James Rubin. Il a cependant averti que des «désaccords importants» subsistaient. Les groupes de travail sur les principaux dossiers ont repris leurs réunions à un niveau élevé qui confirme la volonté d’aboutir. Ainsi, le «faucon» Ariel Sharon, nouveau ministre des Affaires étrangères de Benjamin Netanyahu, et Mahmoud Abbas, le principal lieutenant de Yasser Arafat, s’occupent de la question de l’ouverture d’un port à Gaza. Selon des responsables palestiniens, les négociateurs sont sur le point de s’entendre sur la question-clé des mesures antiterroristes que M. Arafat doit prendre en échange d’un deuxième retrait militaire israélien de Cisjordanie, équivalent à 13 % de ce territoire. D’autres hauts responsables se sont attaqués au problème du passage des Palestiniens entre Gaza et la Cisjordanie. En revanche, les négociations piétinent sur le troisième retrait israélien prévu par les accords d’Oslo de 1993 – M. Netanyahu rechigne à s’engager sur un chiffre par crainte d’irriter les «durs» de sa coalition – et sur les moyens d’empêcher des «actions unilatérales». Ce terme désigne la colonisation juive en Cisjordanie et les menaces des Palestiniens de proclamer un État indépendant. Israël a réclamé un milliard de dollars aux États-Unis pour financer le retrait de ses troupes de Cisjordanie, selon des diplomates. Une aide économique pour les territoires palestiniens est aussi en discussion. Sur le terrain, au lendemain de l’attentat de Beersheba, l’Autorité palestinienne, dans un geste significatif, a fait arrêter une quinzaine d’activistes palestiniens liés au Mouvement de la résistance islamique.