Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Politique - Fortes espérances dans le nouveau régime Applaudissements - diplomatiques - de l'Occident

«Le régime Lahoud sera bien celui du changement. Les Libanais verront leurs aspirations comblées sur tous les plans…» Ce diplomate occidental de poids ne tarit ni d’éloges ni de bons sentiments. À l’entendre, tout va aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. «L’élan populaire, souligne-t-il non sans quelque pertinence, montre à quel point les Libanais sont devenus assoiffés de probité, de capacité, de fermeté et de compétence…». Après cette pique à la troïka et à toute la caravane de Taëf, le diplomate note que «le général Lahoud a prouvé à la tête de l’armée, dont il a fait un modèle, qu’il sait comment on édifie les institutions… Mais il ne faut pas commettre l’erreur de s’impatienter...» car, laisse-t-il comprendre à demi-mot, il faut du temps pour remettre de l’ordre dans le capharnaüm local. Cependant, à son avis, «on verra déjà une orientation déterminée, à travers la composition du prochain Cabinet». Le diplomate refuse ensuite d’en dire plus, d’entrer dans les détails. Mais il ne cache pas que son gouvernement est résolu à soutenir à fond le nouveau régime libanais, à l’aider à réussir par divers moyens, dont l’octroi d’assistances financières ou techniques dans divers domaines. Il précise d’ailleurs que plusieurs spécialistes de son pays ont été envoyés au Liban ou le seront bientôt pour faire l’inventaire des besoins. Coopérer avec le régime Le diplomate ajoute que certains de ces experts appartiennent du reste au secteur privé qui lui aussi est encouragé à chercher ici des bases d’investissements ou de joint-ventures avec des entreprises locales. À son avis, du reste, il devrait y avoir un fort afflux de capitaux étrangers, grâce à la confiance que le nouveau pouvoir libanais peut inspirer. Le diplomate souligne ensuite que, toujours à son avis, «de même que les capitales étrangères vont changer d’attitude globale face à un Liban qui ne serait plus siège d’anarchie, les parties locales vont se comporter différemment, avec moins de désinvolture ou de méfiance, avec le pouvoir en place...». Partant de là, il croit devoir conseiller «à toutes les composantes du paysage politique libanais, et notamment aux chrétiens, de coopérer avec le régime, de le soutenir en intégrant le giron de la République et en participant activement à la vie politique. Si certains, dit-il en substance, estiment que le système doit être corrigé, il leur faut exercer leur opposition de l’intérieur et non en se mettant sur la touche par le boycottage de la vie publique. Personne ne peut gommer personne. Il faut que toutes les parties libanaises se reconnaissent les unes les autres et contribuent ensemble à édifier l’État. Dans ce cadre précis, chacun reste libre d’opter pour l’opposition s’il le souhaite, à condition qu’elle soit constructive». À ces propos et à ces conseils, une source pourtant modérée de l’Est répond en se demandant «si le pouvoir a tout simplement les moyens d’initier le changement dont on parle. Taëf n’a laissé à la présidence de la République qu’une autorité morale. Les premiers temps, pendant ce que l’on appelle l’état de grâce, les ministres écouteront sans doute le général… mais après? La question se pose d’autant plus sérieusement que, très probablement, le chef de l’État élu et le président du Conseil n’ont pas la même définition du mot “changement”. Le premier voudra en tout premier lieu assainir le pays; alors que le deuxième cherche visiblement, quand il réclame un gouvernement fortement soudé à sa propre personne, à détenir seul le vrai pouvoir… Se rallier, d’accord, mais à qui?». Une interrogation inquiète qui se base sur une présomption de conflit entre les deux têtes de l’Éxécutif. C’est à l’expérience seulement qu’on pourra voir si elle est justifiée…
«Le régime Lahoud sera bien celui du changement. Les Libanais verront leurs aspirations comblées sur tous les plans…» Ce diplomate occidental de poids ne tarit ni d’éloges ni de bons sentiments. À l’entendre, tout va aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. «L’élan populaire, souligne-t-il non sans quelque pertinence, montre à quel point les Libanais sont...