La marée noire de 1978

En pleine tempête dans la soirée du 16 mars 1978, le pétrolier américain «Amoco Cadiz», battant pavillon libérien, se fracasse sur les rochers au large de Portsall (ouest de la France) provoquant l’une des plus gigantesques marées noires de l’histoire. Le navire (334 mètres de long), affrété par la compagnie Shell, est propriété de la société Amoco, filiale de Standard Oil of Indiana. Venant du Golfe, il transporte 230.000 tonnes de pétrole iranien qu’il doit livrer aux ports du Havre et de Rotterdam. A la suite d’une avarie de barre, le navire dérive vers l’extrême nord-ouest de la côte et se brise en deux dans la nuit, après de vaines tentatives de prises en remorque, à 2 kilomètres du port de pêche de Portsall. Malgré le déclenchement d’un plan contre les pollutions maritimes, la dispersion de détergents et la mise en place de barrages antipollution, le pétrole s’étend sur 360 kilomètres de littoral, du Conquet jusqu’à la baie de Paimpol, souillant plages, dunes et parcs ostréicoles. 90 communes, dont de nombreuses stations balnéaires, sont sinistrées. Dans un grand élan de solidarité, 35.000 personnes, bénévoles de tous âges, pompiers et militaires du contingent, agents de l’équipement, s’acharnent durant trois mois à nettoyer les côtes à l’aide de pelles et de rateaux. Des agriculteurs répandent du lisier pour fluidifier la masse visqueuse du pétrole. Au lendemain de ce naufrage dévastateur, la France a imposé des conditions de navigation très rigoureuses aux navires à risques. (AFP)