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Actualités - ANALYSE

Retombées positives immédiates Un choc salutaire sur plus d'un plan

Le peuple est content et les marchés exultent. L’important – peut-être même un peu trop – marché financier, le marché monétaire, le marché obligataire, le marché des valeurs mobilières, tous ces sites d’investissement affichent une mine rubiconde, fouettés à l’adrénaline par la montée de confiance qu’inspire Lahoud… Le tableau de bord affiche des indices qui sont tous à la hausse: – La monnaie nationale a repris du poil de la bête. Elle a même dégringolé un moment au-dessous de la barre de 1 500 LL le dollar. Et l’on a dû freiner le mouvement pour éviter que la livre ne fasse l’objet d’attaques spéculatives. – Parallèlement, on enregistre une nette augmentation de la demande sur les bons du Trésor en livre libanaise surtout de la catégorie dite deux ans. – Les sociétés financières, les courtiers, les placeurs de fonds, les yuppies, les golden boys qui traitent les portefeuilles de gros clients étrangers, notamment arabes, se précipitent sur les actions cotées localement en Bourse. – Rush également sur les certificats de dépôts de l’État libanais. Ou sur les «eurobonds» avec la clôture sur le marché de Londres de l’émission des cent millions de dollars en faveur du Trésor libanais. – Les actions des banques libanaises font un bond en avant au-dehors, sous la pression d’une forte demande. – Tandis que s’ébauchent des tractations pour de multiples joint-ventures d’investissements à capitaux mixtes, libanais et étrangers, dans des projets touristiques, fonciers, bancaires et industriels… Concordance Mais bien évidemment, l’essentiel dans le climat ambiant c’est que l’avènement du général Lahoud constitue pour les Libanais une heureuse surprise. Car ils n’étaient plus habitués à ce que l’on tint compte de leur volonté ou même de leur simple opinion. Sans remonter à l’éclatant exemple de frustration que furent les pseudo législatives de 1992, on peut rappeler qu’en 1995 presque personne n’était favorable dans ce pays à la prorogation du mandat du président en place, finalement imposée de force à un peuple infantilisé, placé sous tutelle et à une Chambre trop peureuse pour n’être pas platement docile… Cette fois il en va différemment. L’euphorie générale qui accompagne «l’élection» du général montre que même dans un Liban parfaitement souverain, il aurait été porté à la présidence par l’élan populaire. L’espoir a pour nom changement. Et c’en est déjà un que les Libanais voient désigner pour gérer leur destin un homme qu’eux-mêmes auraient choisi. Ils en attendent surtout, est-il besoin de le répéter, le redressement socio-économique, l’assainissement des mœurs publiques, l’éradication de la corruption, la mise au pas des politicards à vaines querelles, l’État des institutions, le règne de l’ordre et de loi… À part ce cadre général, beaucoup, même ou surtout parmi les pro-syriens éclairés, souhaitent que le nouveau régime obtienne une amélioration objective, une rationalisation des rapports avec la Syrie. À l’image d’ailleurs de la coopération fraternelle, toute de confiance mais bien régulée, entre les armées des deux pays. Sur un plan pratique presque prosaïque, l’espoir est qu’il n’y ait plus besoin de relances fréquentes de Damas, pour la simple raison que le sommet de l’État n’aurait plus à se préoccuper comme jusqu’à présent de querelles de clocher internes nécessitant arbitrage… Ce regain, disons le mot, de dignité serait en quelque sorte l’une des résultantes d’un rétablissement du prestige et de l’autorité (l’un n’allant pas sans l’autre) de la fonction présidentielle. Avec ou sans modification des textes constitutionnels, beaucoup de Libanais souhaitent qu’avec leur soutien, la présidence de la République redevienne un centre effectif de décision et d’arbitrage. Ils placent une totale confiance dans le modèle de probité et de droiture, mais aussi de fermeté toute militaire, qu’ils voient en Émile Lahoud. Les chrétiens bien sûr aspirent à retrouver un peu d’air grâce à un pilier qui dynamiserait leur part de pouvoir. Mais leurs compatriotes mahométans aussi ne cachent pas qu’ils rêvent d’un homme fort qui redresserait la barre, mettrait fin à l’anarchie et à la gabegie – au système de la troïka en somme –, pour rendre l’avenir plus sûr. Il reste toutefois à savoir si les circonstances mais aussi la résistance sournoise des différents intérêts locaux ou encore la force d’inertie de la machine administrative permettront le changement…
Le peuple est content et les marchés exultent. L’important – peut-être même un peu trop – marché financier, le marché monétaire, le marché obligataire, le marché des valeurs mobilières, tous ces sites d’investissement affichent une mine rubiconde, fouettés à l’adrénaline par la montée de confiance qu’inspire Lahoud… Le tableau de bord affiche des indices qui...