Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Célébration - C'est notre fils qui a été élu .. Baabdate fête son président (photos)

À partir de Bickfaya, le paysage se charge de banderoles aux slogans enthousiastes et de drapeaux. Des militaires sont postés à chaque tournant. Toutefois, la région reste étrangement calme en cette journée électorale. Il faut arriver aux portes de Baabdate, village natal du général Émile Lahoud, pour commencer à «sentir», dans l’air, l’ambiance. Le secteur englobant la maison du commandant en chef de l’armée et ses environs est interdit aux automobilistes et transformé en zone piétonne. 11h30. L’œil rivé à son poste de télévision, un boutiquier suit attentivement le déroulement du scrutin. «Bien sûr que je suis heureux», dit-il, «c’est notre fils qui est aujourd’hui élu président. J’ai connu son père, son oncle; je connais son frère… Nous plaçons tous nos espoirs en lui». Plus loin, une fleuriste s’active à faire des bouquets. «Je ne sais pas si j’aurai assez de fleurs pour la journée», dit-elle. «Je suis débordée de commandes, débordée»… Ça y est. On vient d’annoncer la «victoire» d’Émile Lahoud. Des tirs retentissent, des pétards éclatent. Ensuite, un beau lâcher de ballons blancs, rouges et verts – les couleurs du drapeau libanais. La rue est envahie de monde; on s’embrasse, on se congratule, au son tonitruant d’une fanfare (un enregistrement) et de chants patriotiques, amplifiés par d’énormes haut-parleurs. Il y a même un défilé de chevaux et de chameaux, tandis que sont offertes boissons et pâtisseries orientales. Sur une tribune, des «poètes» se relayent pour faire, à qui mieux mieux, l’éloge du nouveau chef de l’État. Abdo Ibrahim, 12 ans, court et saute, un ballon à gonfler pendouillant entre les lèvres. «Tu es content?» lui demande-t-on. «Oui», répond-il. «Pourquoi?», «Je ne sais pas», dit-il, avant de s’éloigner, intimidé. Mais quelques minutes plus tard, il revient sur ses pas et lance tout d’une traite: «Je suis content parce que le général Lahoud est le nouveau président de la République». Autour de lui, beaucoup d’enfants, la plupart vêtus de T-shirts et de casquettes à l’effigie du général Lahoud au garde-à-vous. Sur une musique assourdissante, une troupe folklorique se dirige en dansant la dabké, tambour battant, vers le domicile de la famille Lahoud. Elle ouvre la marche à un flot de personnes qui viennent féliciter les parents du «kaëd». Des hommes, des femmes, des enfants (et même des bébés en poussette), en habits du dimanche ou de tous les jours, qui, après un passage obligé devant un «scribe» qui note les noms des visiteurs dans un grand livre, envahissent la maison et le jardin. Certains ne feront que passer; d’autres s’installeront pour attendre la venue du président. «Zaghalil», klaxons et même feux d’artifice en plein jour. Tout est bon pour exprimer sa joie. Assis sur une chaise, à l’ombre d’un arbre, un vieillard observe avec un vif intérêt une équipe de télévision faire son travail. Le visage illuminé par un sourire, il hoche la tête sans arrêt tout en égrenant son passe-temps. «Je suis d’ici», dit-il fièrement. «Les Lahoud sont des gens honnêtes, des “awédém”. Ils n’ont d’ailleurs pas d’autre maison que celle-là»… Jusqu’à la place du village (où a lieu un lâcher de colombes) et même au-delà, la route est embouteillée. Par les fenêtres, conducteurs et passagers se servent de coupes de champagnes et de petits fours, puis redémarrent, pour s’arrêter à nouveau un peu plus loin. Les jeunes et moins jeunes qui assurent le «service» semblent infatigables et n’ont qu’une seule réplique aux «mabrouk» qu’on leur adresse: «Mabrouk au pays tout entier»…
À partir de Bickfaya, le paysage se charge de banderoles aux slogans enthousiastes et de drapeaux. Des militaires sont postés à chaque tournant. Toutefois, la région reste étrangement calme en cette journée électorale. Il faut arriver aux portes de Baabdate, village natal du général Émile Lahoud, pour commencer à «sentir», dans l’air, l’ambiance. Le secteur englobant...