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Actualités - ANALYSE

Le laisser-aller ne sera plus toléré Une promesse ferme de changement

On prête à Louis XII cette devise d’intronisé : «Le Roy ne règle pas les comptes du duc d’Orléans», qu’il fut auparavant. Belle façon de dire que la fonction fait l’homme. Et qu’à partir de là, tout est neuf. Selon des sources fiables, le général Émile Lahoud prend un engagement à peu près similaire. Et dit, en substance, et en privé: «Je ne demanderai pas de comptes pour le passé. Mais à partir de maintenant, des comptes, j’en réclamerai et je ne transigerai jamais sur l’application de la loi à tous. Je m’efforcerai de donner satisfaction aux revendications justifiées et d’édifier un véritable État des institutions». Mais dans un esprit d’ouverture et de concertation démocratique. Ainsi, selon les mêmes sources, en marge des préparatifs ordinaires pour la passation des pouvoirs et de l’étude des dossiers, le général engage des contacts diversifiés pour recueillir opinions ou réclamations tout en exposant ses propres vues. «Il se sent, ajoutent ces personnalités, investi d’une mission aussi redoutable qu’extraordinaire, étant donné les difficultés dans lesquelles le pays se débat et l’anarchie qui y sévit. Il ne veut pas décevoir les Libanais et il pense que son devoir absolu est de leur assurer un État moderne. Le général, concluent sur ce point les sources citées, estime devoir être un président d’exception pour une situation exceptionnelle. Un sauveur en somme...». – Un politicien extrêmement influent, et qui a mené campagne pour le général, confirme pour sa part que «le nouveau président, dont le changement est bien la hantise, est en train de mettre au point tout un plan global de redressement. En bon stratège, il a en effet l’improvisation en sainte horreur car aucune bataille ne peut se gagner sans préparation sur le papier d’état-major. Il veut un État de la loi, de l’égalité et des institutions, sans plus de partage du gâteau. Ces principes, simples et forts, expliquent en grande partie sa popularité. Autre avantage: il n’est pas hypothéqué par un passé, une carrière, un patrimoine politiques. Il a les mains libres autant que propres et personne ne peut insidieusement le faire chanter. Pour le moment, il ne se connaît pas d’ennemi sur la scène politique et il est prêt à coopérer avec tous, dans un cadre bien démocratique, à condition que cela soit pour bien servir le pays. Il indique qu’une page est tournée, que “Dieu pardonne pour le passé” comme dit l’adage arabe, mais que désormais ce sera la politique du bâton et de la carotte. C’est-à-dire que toute faute sera impitoyablement sanctionnée, mais tout effort immédiatement récompensé. Plus personne n’a droit à l’erreur et il ne fera pas bon de tenter de contourner ou d’ignorer la loi. Ceci étant, le général n’ignore pas que dans un pays composite il y a forcément une notion de partage quelque part. Il compte respecter le montage. Mais il veillera à ce que personne ne prenne plus que sa part, à ce que nul ne tente de jouer à la grenouille voulant se faire plus grosse que le bœuf, chacun devant garder et sa place et son volume. Il n’aura pour lui-même pas de privilège à demander, pas de clientèle à entretenir. Il cultivera la transparence et attendra de tous qu’ils fassent de même». Au sujet du plan qu’il élabore, ces sources avouent ne rien en connaître encore, ajoutant que selon toute probabilité il voudra dans plus d’un domaine miser sur un effet de surprise, en annonçant les mesures qu’il compte faire appliquer. Le général, concluent ces sources, «sait que beaucoup de gens voudront lui mettre des bâtons dans les roues. Mais il est prêt à la confrontation et n’opérera, du reste, pour prêter moins de prise à la critique, que dans le strict cadre de la légalité et de Taëf». Philippe ABI-AKL
On prête à Louis XII cette devise d’intronisé : «Le Roy ne règle pas les comptes du duc d’Orléans», qu’il fut auparavant. Belle façon de dire que la fonction fait l’homme. Et qu’à partir de là, tout est neuf. Selon des sources fiables, le général Émile Lahoud prend un engagement à peu près similaire. Et dit, en substance, et en privé: «Je ne demanderai pas...