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Actualités - REPORTAGE

Catastrophe écologique - L'absence d'hélicoptères et de canadairs aggrave la situation Cinquante et un incendies hier : face au fléau une défense rudimentaire (photos)

Cinquante et un incendies monstres, provoqués et entretenus par la canicule, ont continué à ravager hier les espaces verts au Liban, sans qu’une action réellement efficace ne soit engagée pour arrêter le massacre de milliers de mètres carrés d’arbres. Et pourtant, de tels incendies sont prévisibles avec une température de 37 degrés et en cette saison. La Défense civile, les pompiers de Beyrouth et l’armée ont, certes, mobilisé leurs effectifs pour la lutte contre les flammes. Mais l’absence d’hélicoptères ou de canadairs laisse les régions libanaises, du nord au sud, impuissantes face aux flammes. Il ne reste qu’à se demander quand les autorités considéreront l’acquisition d’un tel matériel comme une priorité… Face à l’ampleur de la catastrophe, les moyens mis en œuvre demeurent ainsi modestes. À la Défense civile, on nous a précisé que tous les effectifs sont mobilisés, sans pour autant nous donner des chiffres précis ni sur le nombre d’hommes ni sur le nombre de véhicules consacré à chaque région. Les bilans, selon eux, sont encore impossibles à déterminer. Le commandant Tarek Ghazi, membre de la direction de l’orientation et de l’information des pompiers de Beyrouth, nous a précisé, quant à lui, que «tous les effectifs, c’est-à-dire 24 camions-citernes et environ 400 hommes sont mobilisés hors de la capitale pour la lutte contre les incendies de montagne». Interrogé sur l’emplacement des incendies les plus ravageurs, il répond: «Où que vous alliez, vous êtes surpris par les flammes qui n’épargnent rien, ni les espaces verts ni les arbres fruitiers. Certaines personnes ont tout perdu. Les montagnes de Jieh ont flambé. Le feu, qui menace la cédraie du Barouk, a repris aujourd’hui (hier) alors qu’on l’avait maîtrisé la nuit d’avant. Un incendie à Abey (près de Souk el Gharb) a failli détruire la demeure de l’ambassadeur britannique». Conteneurs d’eau pour l’armée Sur le nombre de véhicules dans chaque région, le commandant Ghazi précise: «Nous avons envoyé trois camions à Barouk en prévision de nouveaux incidents, deux à Aley et un à Mdeiriss. Par ailleurs, un des camions-citernes se trouve à Abey et un autre à Saïda. Les autres sont répartis dans les régions libanaises». Selon lui, «un seul avion pour la lutte contre les flammes suffirait au Liban». Et pourtant, le Liban ne serait pas si démuni de matériel: pendant de longs mois, la société UDV qui a, entre autres, l’exclusivité de J&B, a fait une campagne publicitaire en faveur de l’acquisition de réservoirs qui pourraient être ajoutés aux hélicoptères de l’Armée et lancer des jets d’eau à partir du ciel. Ces conteneurs (dix au total) ont été livrés à l’armée le 12 juin 1998. Mais ils ne peuvent être utilisés pour le moment vu que les appareils de l’armée sont immobilisés au sol pour des raisons techniques… M. Rafic Hariri a déclaré hier qu’il suivait l’affaire des incendies de très près. Il a imputé la cause des incendies à la sécheresse, considérant que les forces de l’ordre assumaient leurs responsabilités dans la lutte contre le feu. Régions en flamme Toutes les régions libanaises ont pratiquement été touchées ces derniers jours par le fléau des incendies. Au Liban-Sud, plusieurs villages ont souffert. À Yanouh, il y a eu trois blessés légers. Un incendie s’est déclaré à Saïda même, au quartier Sit Nafissa, menaçant une demeure. Mais les forces de l’ordre ont réussi à le maîtriser. Des oliveraies et des arbres fruitiers ont été détruits à Jezzine et dans d’autres régions, notamment à Batroun dimanche. Au Kesrouan, dans la région de Ghebalé-Jouret Badran, plusieurs habitations ainsi qu’une station d’essence ont été la proie des flammes. Le feu n’a pas non plus ménagé les réserves naturelles comme la magnifique cédraie du Barouk. Sans atteindre les cèdres, des incendies ont fortement entamé de vastes étendues boisées (pins et chênes notamment) à Aïn Zhalta, dans les propriétés privées à proximité de la réserve. L’incendie qui a éclaté dimanche soir entre Barouk et Maasir el-Chouf a déjà dévasté un million de mètres carrés, à la limite de la réserve. Il était en principe maîtrisé dans la nuit du lundi à mardi mais il a repris en plusieurs endroits hier. Un nouveau foyer s’est déclaré à Mrestay, à l’intérieur de la réserve et il a été maîtrisé. Par ailleurs, une chambre d’opération mobile a été créée par les pompiers dans la région du Metn, et quatre centres provisoires dans les régions suivantes: Deir el-Kamar, Mdeirij, Aley et Aramoun.
Cinquante et un incendies monstres, provoqués et entretenus par la canicule, ont continué à ravager hier les espaces verts au Liban, sans qu’une action réellement efficace ne soit engagée pour arrêter le massacre de milliers de mètres carrés d’arbres. Et pourtant, de tels incendies sont prévisibles avec une température de 37 degrés et en cette saison. La Défense civile,...