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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Equipe de 14, de 18 ... Concertations libano-syriennes en vue

Au-delà des préparatifs pour l’intronisation du général Émile Lahoud à la présidence de la République, les cercles politiques locaux entament leurs grandes manœuvres autour de la formation du prochain gouvernement. Et là aussi rien ne se fera sans l’arbitrage du tuteur… Dans ce domaine également on évoque des «critères de base et de sélection» pour définir la nature, le volume, la composition et la coloration politique du premier Cabinet de l’ère nouvelle. Bien sûr quand on les interroge, les dirigeants se récrient vertueusement: personne encore, à les en croire, ne songe à cette question, du moment que le nouveau président n’est toujours pas élu et que par voie de conséquence il n’a donné aucun indice sur la personne qu’il aurait en vue pour diriger le gouvernement. Des protestations pour la forme, pour sauver les apparences et dont personne ne peut être vraiment dupe. Car tout le monde sait, et les proches de l’inamovible Rafic Hariri l’ont assez fait savoir, que l’opération sera menée au triple galop, pour éviter toute crise. Donc la mise en place du prochain Cabinet doit être soigneusement préparée et il est donc normal qu’on s’y prenne dès maintenant en coulisse. De plus le futur chef de l’État a, bien entendu, le droit d’avoir ses préférences, mais en matière de désignation, la Constitution de Taëf l’oblige de respecter les vœux que les députés lui auront exprimés, les consultations parlementaires préliminaires étant comme on dit contraignantes. Et sauf grosse, grosse surprise, la majorité écrasante, autant qu’écrasée, des députés est appelée à se prononcer pour M. Hariri… Mais si on sait que ce dernier va se succéder à lui-même, tout le reste demeure flou à ce stade. On tire déjà beaucoup sur la corde, on se chamaille même, dans les rangs des loyalistes où, bien entendu, les ministrables sont innombrables. Et tout d’abord une question clé: M. Hariri obtiendra-t-il cette fois des décideurs ce qu’il n’a jamais pu en obtenir depuis six ans, à savoir une équipe qu’il composerait à son goût, qui ne comprendrait ni parachutés de complaisance, ni frondeurs ni ministres dits inamovibles ? Et si la réponse devait être positive, voudrait-il éliminer certains de ses anciens compagnons de route ou de ses fidèles lieutenants pour mettre sur pied un gouvernement uniquement composé de figures nouvelles, comme certains lui en prêtent l’intention ? Des questions, il s’en pose beaucoup: va-t-on de fait, et ce serait une révolution, priver les leaderships, dont M. Nabih Berry, de leur part du gâteau? M. Hariri lui-même serait-il pour une fois contraint, comme certains le laissent entendre, de s’incliner devant un choix majoritairement composé par le chef de l’État? Toutes les réponses sont liées, cela va de soi, aux arbitrages syriens. Dès lors, «glissando» comme disent les musiciens, beaucoup de pôles filent en douce ces jours-ci-ci consulter l’oracle à Damas. Mais les tuteurs se montrent paraît-il assez évasifs et leurs proches laissent entendre que les vraies concertations ne concerneront cette fois que les autorités directement compétentes en matière de formation du Cabinet, entendre le chef de l’État, le président du Conseil désigné et le président de la Chambre. Ainsi selon ces sources, les ministres dits inamovibles qui se sont précipités le week-end dernier sur les bords du Barada pour tenter d’être fixés sur leur sort, en seraient revenus sans rien apprendre. Ce qui n’a pas empêché certains d’entre eux – c’est de bonne guerre psychologique – de claironner partout qu’ils sont rassurés, qu’il n’y aura rien de changé sous le nouveau régime, du moins en ce qui les concerne. C’est sans doute possible, mais si cela s’avérait exact pour tous, on se demanderait un peu pourquoi n’avoir pas alors prorogé aussi Hraoui. Toujours est-il que de tous côtés, on affirme que l’on va revenir à 18 ministères, que le prochain gouvernement pourrait même se trouver réduit à 14 membres, certains détenant plus d’un portefeuille. Ce qui, soit dit entre parenthèses, représenterait dans l’ensemble une économie annuelle de près d’un million de dollars, rien qu’en appointements et frais de représentation.
Au-delà des préparatifs pour l’intronisation du général Émile Lahoud à la présidence de la République, les cercles politiques locaux entament leurs grandes manœuvres autour de la formation du prochain gouvernement. Et là aussi rien ne se fera sans l’arbitrage du tuteur… Dans ce domaine également on évoque des «critères de base et de sélection» pour définir la...