Liban-Turquie Le tollé contre Ankara s'étend à la population Les manifestations de soutien à Damas se multiplient

L’appui inconditionnel à la Syrie dans son litige avec la Turquie se confirme jour après jour au Liban, non plus seulement sur le plan politique, mais populaire aussi. De fait, au cours du week-end écoulé, un meeting oratoire de soutien à Damas s’est déroulé à Baalbeck à l’initiative notamment du Parti syrien national social. Les Palestiniens n’étaient pas en reste puisqu’ils ont également organisé une manifestation d’appui au camp de Aïn el-Héloué. Entre-temps, les déclarations se multiplient au niveau des responsables, tous unanimes à dénoncer Ankara et à proclamer leur solidarité indéfectible avec la Syrie. Le ministre des Émigrés Talal Arslane a affirmé dans ce cadre que «l’attitude ferme de la Syrie fera échec aux complots tramés par l’alliance Turquie-Israël». Prenant la parole hier à l’occasion d’un meeting d’appui à Damas organisé dans sa résidence de Khaldé, M. Arslane a ainsi estimé que les pressions exercées sur la Syrie faisaient partie «du projet sioniste exécuté aujourd’hui par la soldatesque turque». Selon lui, les militaires d’Ankara «manipulent certains hommes politiques turcs qui orchestrent toute une propagande en faveur de la guerre, au détriment de leur propre peuple pacifique». Pas de combattants kurdes dans la Békaa De son côté, le ministre de la Défense, Mohsen Dalloul, dément catégoriquement la présence de combattants kurdes dans la Békaa. Se prononçant d’autre part pour un boycott économique d’Ankara, il a souligné que «la Turquie réalisera alors qu’elle est le seul perdant dans cette affaire». «Nous tendons nous-mêmes vers un boycott des marchandises et des entreprises turques», a-t-il précisé. Dans sa conférence de presse hebdomadaire tenue à Tripoli, le ministre des Transports, Omar Meskaoui, a estimé pour sa part que la Turquie s’est désolidarisée des Arabes pour s’orienter vers l’Europe. «Or celle-ci lui a tourné le dos, a-t-il affirmé, et Ankara se trouve ainsi isolé». D’où, selon le ministre l’attitude agressive de la Turquie à l’égard de la Syrie. «Notre soutien à Damas, entouré au nord par la Turquie et au sud par Israël, est indéfectible», a-t-il conclu.