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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo : l'OTAN sur le pied de guerre et Moscou à la rescousse de Milosevic

Au moment où l’OTAN est appelée cette semaine à se prononcer sur le recours ou non à la force contre la Yougoslavie, la Russie est venue à la rescousse de Slobodan Milosevic en mettant en garde l’Alliance atlantique contre toute frappe militaire au Kosovo sans approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Kremlin devait aussitôt dépêcher auprès du président yougoslave ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense Moscou a averti l’OTAN que toute frappe militaire contre la Yougoslavie sans l’aval du Conseil de sécurité «torpillerait tout le système des relations internationales contemporaines» et constituerait «une violation grossière de la charte de l’ONU». Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov, accompagné du ministre de la Défense, Igor Sergueïev, est arrivé inopinément dimanche à Belgrade où il a remis à M. Milosevic un message personnel du président Boris Eltsine, a annoncé la présidence dans un communiqué. La teneur de ce message n’a pas été révélée. Au cours de l’entretien, «il a été souligné qu’une intervention militaire étrangère serait un acte d’agression contre la Yougoslavie, qui aurait des conséquences incalculables et durables pour les relations internationales», indique le communiqué. Selon le compte-rendu des discussions fait par la présidence, «la position commune de la Yougoslavie et de la Russie est que les problèmes du Kosovo ne peuvent être résolus que de manière pacifique, par un processus politique, auquel les autorités de la Serbie et de la Yougoslavie sont ouvertes et prêtes». Dans sa déclaration publiée à Moscou, le gouvernement russe affirme qu’une «ingérence militaire dans le conflit intérieur yougoslave, non seulement n’en supprimerait pas les causes, mais au contraire durcirait fortement la confrontation au Kosovo» et mettrait en danger «la sécurité des forces de paix d’interposition de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine et le destin du processus de paix dans l’ex-Yougoslavie». Le rapport de Kofi Annan Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, remettra aujourd’hui au Conseil de sécurité un rapport sur le Kosovo, au vu duquel l’OTAN décidera éventuellement mercredi d’une attaque contre des objectifs serbes qui, selon Washington, pourrait avoir lieu avant quinze jours. M. Annan doit dire si Belgrade s’est conformé à la résolution de l’ONU 1199 du 23 septembre, qui exigeait un cessez-le-feu immédiat, le retrait des forces spéciales serbes, un dialogue politique entre Serbes et séparatistes kosovars et le retour dans leurs foyers des quelque 300.000 réfugiés et déplacés. Belgrade affirme avoir rempli une bonne partie de ces exigences en arrêtant ses opérations militaires au Kosovo, où seuls des incidents sporadiques ont été signalés ces derniers jours, et en retirant dans leurs casernes les forces spéciales de police et le gros des unités de l’armée. Dimanche, un convoi de l’armée yougoslave a quitté le Kosovo et a regagné le centre de la Serbie, a-t-on appris de sources proches de l’armée à Pristina, chef-lieu de la province. Les autorités serbes ont également invité vendredi les responsables albanais du Kosovo à engager «d’urgence» des pourparlers sur l’avenir de la province. Le Premier ministre Momir Bulatovic a réfuté dimanche des rumeurs sur une possible proclamation de l’état d’urgence par le Parlement, qui se réunit lundi à 11h (9h GMT) pour débattre de la situation au Kosovo. «Pour autant que je sache, on ne discutera absolument pas d’un éventuel état d’urgence ni de la proclamation du danger de guerre», a-t-il déclaré, estimant qu’il «n’y a pas de raison pour une intervention de l’OTAN qui constituerait une agression classique» contre la Yougoslavie. Selon le quotidien Dnevni Telegraf, citant une source proche de la direction yougoslave, Belgrade est prêt à accepter un projet américain d’accord intérimaire sur le statut du Kosovo, qui a été peaufiné la semaine dernière par le Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie). «De ce fait, les dirigeants yougoslaves estiment qu’il n’y aura pas de bombardement de l’OTAN et que les menaces actuelles ne sont qu’une forte pression psychologique» sur Belgrade, selon le journal.
Au moment où l’OTAN est appelée cette semaine à se prononcer sur le recours ou non à la force contre la Yougoslavie, la Russie est venue à la rescousse de Slobodan Milosevic en mettant en garde l’Alliance atlantique contre toute frappe militaire au Kosovo sans approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Kremlin devait aussitôt dépêcher auprès du président...