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Actualités - CHRONOLOGIE

Monicagate : Clinton s'en remet au peuple américain

La Chambre des représentants donne le coup d’envoi aujourd’hui jeudi à une procédure de destitution à l’encontre du président Bill Clinton qui, quant à lui, s’en remet «au peuple américain». «Ce sera au peuple américain de décider à la fin ce qui va se passer pour moi», a-t-il déclaré à la presse mercredi matin. M. Clinton n’a pas fait directement référence aux élections législatives du 3 novembre, mais certains experts soulignent que dans le contexte de l’affaire Lewinsky, ce scrutin pourrait avoir valeur de référendum, pour ou contre le maintien de M. Clinton au pouvoir. Une défaite importante des alliés démocrates du président pourrait précipiter un vote de la Chambre en faveur de la destitution, un revers pour les républicains serait de nature à convaincre le Congrès à enterrer au plus vite l’affaire. Le maintien du statu quo — une courte majorité républicaine à la Chambre — donnerait des arguments à chacun. À l’instar de sa commission judiciaire, la Chambre, à majorité républicaine, devait approuver jeudi l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur le rôle du président dans l’affaire Lewinsky. Les républicains voteront pour; les démocrates tenteront de couper la poire en deux en votant pour une alternative qui leur permette d’éviter de prendre trop ouvertement partie pour ou contre M. Clinton. Les démocrates appelleront à une enquête limitée dans le temps et à la seule affaire Lewinsky, du nom de l’ex-stagiaire de la Maison-Blanche avec qui M. Clinton a reconnu avoir entretenu une liaison. Un certain nombre de démocrates pourraient toutefois se rallier à la position républicaine, au risque de renforcer les pressions favorables à la destitution. Depuis plusieurs jours, la Maison-Blanche se bat pour tenter d’enrayer une trop grande défection d’élus démocrates. Mais, les appels téléphoniques pressants, y compris ceux du président et du vice-président Al Gore, agacent les élus démocrates qui craignent que le scandale n’ait déjà ruiné toute chance pour eux de reconquérir le Congrès. La Maison-Blanche a démenti mercredi avoir engagé des manœuvres de coercition sur les élus démocrates. Le porte-parole de la Maison-Blanche Joseph Lockhart a affirmé qu’au cours des trois derniers jours M. Clinton n’avait eu que six à huit conversations téléphoniques avec des parlementaires. «Ceux qui pensent que nous avons lancé une vaste campagne de pressions se trompent. Je ne pense pas que nous soyons en mesure d’imposer notre volonté», a-t-il ajouté. «Nous ne faisons pas pression sur nos membres pour qu’ils votent de telle ou telle façon», a affirmé pour sa part le leader de la majorité républicaine à la Chambre, Richard Armey. «À ce stade, c’est une affaire de conscience. Et franchement, faire pression sur les membres pour leur vote dans une situation aussi sérieuse manque de dignité. Et je peux imaginer qu’il y a des membres démocrates qui ne l’apprécient pas», a-t-il ajouté. Entre-temps, un comité créé par la haute société new-yorkaise a appelé mercredi, dans une pleine page publicitaire dans le New York Times, à un vote de réprimande plutôt qu’un vote de destitution à l’encontre du président. «La destitution est une arme nucléaire constitutionnelle: elle supplante le choix démocratique national et menace l’équilibre du pouvoir qui est à la base de notre structure de gouvernement», ont affirmé 84 signataires du «Comité pour une réprimande et non une destitution». (AFP, Reuters)
La Chambre des représentants donne le coup d’envoi aujourd’hui jeudi à une procédure de destitution à l’encontre du président Bill Clinton qui, quant à lui, s’en remet «au peuple américain». «Ce sera au peuple américain de décider à la fin ce qui va se passer pour moi», a-t-il déclaré à la presse mercredi matin. M. Clinton n’a pas fait directement...