Les mesures restrictives décidées par l'ALS entrent en vigueur à Jezzine

L’ALS a commencé à imposer hier de nouvelles mesures de sécurité dans la région de Jezzine. L’ALS a mis en application des mesures annoncées le mois dernier et selon lesquelles les habitants originaires de la région de Jezzine, résidents ou non, devaient désormais obtenir une autorisation préalable pour leurs entrées et sorties, à l’instar des habitants de la zone occupée. L’ALS avait accusé certains résidents de la région de Jezzine d’aider la guérilla anti-israélienne. Le chef de l’ALS, le général Antoine Lahd, avait affirmé que les nouvelles mesures règlementant l’entrée ou la sortie de Jezzine avaient été dictées par «des considérations de sécurité» et n’équivalaient pas à une assimilation de Jezzine au reste de la zone occupée par Israël. Le général Lahd avait d’autre part indiqué être prêt à retirer ses miliciens de la région de Jezzine si l’Etat libanais et ses institutions prenaient la relève et s’engageaient à en interdire l’accès aux organisations armées (de la résistance anti-israélienne) et à empêcher que la région serve de «base de départ pour des opérations dirigées contre» l’ALS. La région de Jezzine à un statut particulier depuis 1985. Placée sous la protection du Vatican pour ne pas être assimilée à une zone de guerre, un représentant du Saint-Siège, le père Buhigas, y résidait, mais le Vatican n’y a plus envoyé de nouveau délégué après le décès de son dernier représentant en 1990. Depuis lors, la région de Jezzine est prise entre le marteau de la résistance anti-israélienne et l’enclume de la présence militaire de l’ALS, une situation dont les civils font les frais. En huit ans, 57 civils y ont été tués ou blessés. Depuis les accords d’avril 1996 en vertu desquels les belligérants au Liban-Sud se sont engagés à épargner les zones habitées, 7 civils y ont été tués dans des attaques à l’explosif, menées par la résistance anti-israélienne.