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Actualités - ANALYSE

Présidentielle Une urgence soudaine : l'expectative !

Alors qu’il y a une semaine, on affirmait que tout serait consommé vers le 8 octobre, brusquement, sur mot d’ordre des décideurs, plus rien ne presse. Et rien, indique M. Nabih Berry, ne doit se décanter avant deux bonnes semaines, côté présidentielle… Brusquement aussi, c’est le flou. Les déclarations du patriarche Sfeir ont relancé une course que l’on croyait réglée au profit du général Emile Lahoud. On se demande, cependant, si l’actuel climat d’incertitude, voire de confusion, n’est pas voulu. Ou s’il est la simple résultante de la confusion qui règne également au niveau régional, où la Syrie et le Liban attendent d’être fixés sur les possibilités de reprise prochaine des négociations du Maryland… En tout cas, Damas fait savoir que l’on a bien le temps et que toute précipitation, dans la présente conjoncture, ne pourrait que produire de contestables résultats. C’est une position, un conseil que tous les visiteurs libanais de Damas (plus nombreux que jamais, comme on peut facilement l’imaginer) rapportent en chœur. Un ministre influent révèle ainsi que son homologue syrien, qu’il a été consulté sur les bords du Barada, lui a avoué que personnellement, il ne savait pas grand-chose, «sauf que le président Hafez el-Assad, qui tient à traiter personnellement le dossier, a pour le moment d’autres chats à fouetter. Son attention est en effet totalement retenue par la délicate, la dangereuse situation qui règne au Moyen-Orient. Tant au plan des pourparlers israélo-palestiniens qu’à celui de redoutables abcès de fixation, comme les bruits de botte à la frontière irano-afghane, ou comme les menaces que fait peser sur la région, tout particulièrement sur la Syrie, l’axe d’acier Ankara-Tel-Aviv…». Ballon d’essai? Il n’empêche qu’un autre ministre note avec perplexité que «la Syrie, après avoir tout mis en place apparemment pour abréger la période électorale et réduire la tension qui en découle, semble maintenant faire machine arrière et laisser libre cours à toutes sortes de tiraillements, en rouvrant la compétition. Cela, à moins que les nombreux, et très officiels, propagateurs de la nouvelle qui voulait que l’élection du général Lahoud fût acquise n’aient induit tout le monde en erreur. Et n’aient lancé ce ballon d’essai à l’insu des décideurs, en faisant croire que ces derniers avaient déjà tranché, alors qu’il n’en était rien…». Pour cette personnalité, «les fautifs présumés ne risquent pas cependant de se faire taper sur les doigts. Car leur manœuvre a permis de provoquer des réactions déterminées, et d’activer, pour ainsi dire, le dossier de manière que le grand électeur puisse se faire une idée plus claire des tendances locales, afin de savoir mieux les traiter en temps voulu. Prenons l’exemple de Mgr Sfeir: dans un premier temps, il ne s’était pas trop avancé; après l’annonce anticipée de l’avènement du général, le prélat a bien mieux précisé ses positions. Dès lors, les décideurs savent mieux ce qu’il pense au juste et pourront vouloir soit lui faire la guerre, soit lui donner satisfaction, selon qu’ils voudront sanctionner l’Occident ou composer avec lui…». Complexe, subtil «et tout à fait inutile, répond un autre ministre, car la Syrie n’a aucun besoin de manœuvrer, ni pour savoir ce que pensent les différentes parties libanaises, ni pour déterminer ses choix. En effet, sur le plan de l’élection présidentielle libanaise, elle a tout à fait carte blanche et c’est ce que les Américains reconnaissent du reste à mots à peine couverts, à travers les indications de leur ambassadeur Satterfield et de son prédécesseur Jones». Pour ce ministre, «si les Syriens attendent encore un peu, c’est par prudence technique eu égard à la volatilité de la situation régionale. A notre avis, cependant, leur opinion est faite: un président comme le général Lahoud serait tout à fait acceptable pour les Libanais, très probablement pour les Occidentaux aussi et il doit rester leur favori…». Peut-être bien, sauf que, dans ce cas-là, on aurait dû en principe accélérer un peu le mouvement. Par commodité en effet, l’amendement de l’article 49 doit se faire lors d’une session parlementaire extraordinaire. Et il ne reste plus que deux petites semaines pour l’ouvrir…
Alors qu’il y a une semaine, on affirmait que tout serait consommé vers le 8 octobre, brusquement, sur mot d’ordre des décideurs, plus rien ne presse. Et rien, indique M. Nabih Berry, ne doit se décanter avant deux bonnes semaines, côté présidentielle… Brusquement aussi, c’est le flou. Les déclarations du patriarche Sfeir ont relancé une course que l’on croyait...