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Actualités - CHRONOLOGIE

Alors que Washington se fait plus menaçant à l'égard des Serbes Belgrade propose un dialogue aux albanais du Kosovo (photo)

Les autorités serbes ont proposé hier, pour la première fois, d’ouvrir un «dialogue» avec les responsables albanais du Kosovo, au moment où Washington prévenait le président Slobodan Milosevic qu’il devait «agir vite» faute de quoi il s’exposerait à de «graves conséquences». Le gouvernement «invite les représentants responsables de la minorité nationale albanaise à un dialogue ouvert pour le règlement de toutes les questions concrètes, car c’est la seule voie permettant de faire progresser les processus politiques» dans la province, indique un communiqué diffusé mardi soir par l’agence officielle Tanjug. Le gouvernement serbe a maintenu toutefois sa position de fond, à savoir que «toutes les questions liées au Kosovo doivent être résolues en Serbie par des moyens politiques». Les Albanais du Kosovo, où ils sont majoritaires à 90%, refusent d’être considérés comme une minorité et ont toujours refusé de discuter avec Belgrade sans la présence d’une tierce partie. Belgrade a aussi décidé de permettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de se rendre au Kosovo. Dans la journée, les autorités serbes avaient empêché des représentants du CICR de fournir de l’aide aux habitants de Srbica, un des villages de la région de Drenica, selon une déléguée du CICR. Juste auparavant, l’émissaire américain pour les Balkans, Robert Gelbard, avait averti le président yougoslave Slobodan Milosevic qu’il devait «agir rapidement» pour désamorcer la crise au Kosovo. «Le temps est son ennemi, il doit agir rapidement, sinon il s’exposera à de graves conséquences», a déclaré M. Gelbard à la presse, après une série d’entretiens avec les responsables albanais de la province. «La violence et la répression sont les seules réponses que Belgrade ait trouvées jusqu’à présent au conflit politique au Kosovo» qui dure depuis dix ans, a accusé M. Gelbard. «Le gouvernement (de Belgrade) a une responsabilité particulière. Il doit régler le conflit par des moyens politiques pacifiques et traiter les actes de violence d’une manière responsable et proportionnée, en accord avec la loi et les normes internationales», a souligné le diplomate américain. M. Gelbard a appelé les responsables albanais de Kosovo a être «prêts à un dialogue sans conditions» avec les autorités serbes. Tandis que le Conseil de Sécurité de l’ONU a commencé mardi, à New York, à discuter de l’imposition éventuelle d’un embargo sur les armes contre la Yougoslavie (RFY — Serbie et Montenegro), le président Slobodan Milosevic avait semblé camper sur ses positions, rejetant toute «ingérence» étrangère dans la crise. A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov a averti la communauté internationale qu’il serait «contre-productif» de se «concentrer uniquement sur les sanctions» pour infléchir la politique de Belgrade dans la crise au Kosovo. Belgrade a accusé pour sa part le groupe de contact, qui a décidé lundi un premier train de sanctions contre la Yougoslavie, d’avoir «amnistié les terroristes» albanais. Plus de 2.000 femmes albanaises ont protesté pendant une heure sans incident contre la violence, mardi soir à Pristina, chef-lieu du Kosovo. A Prekaz (centre du Kosovo), théâtre de l’opération des forces serbes contre des séparatistes la semaine dernière, les Albanais ont refusé hier d’enterrer leurs morts avant qu’une autopsie soit pratiquée par des médecins légistes mandatés par des organisations internationales, ont-ils indiqué. A La Haye, le procureur du Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie a indiqué qu’il avait commencé à rassembler des informations et des preuves sur les événements qui secouent le Kosovo. Le gouvernement britannique, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, a annoncé mardi qu’il dépêchait un «envoyé spécial» dans les Balkans pour tenter de mettre fin à la violence au Kosovo et empêcher une extension du conflit. Le secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, Tony Lloyd, se rendra ce matin pour 24 heures dans la région, d’abord en Macédoine, puis à Tirana, Belgrade et peut-être dans d’autres capitales de la région, en particulier Zagreb, a précisé le Foreign Office. (AFP, Reuters)
Les autorités serbes ont proposé hier, pour la première fois, d’ouvrir un «dialogue» avec les responsables albanais du Kosovo, au moment où Washington prévenait le président Slobodan Milosevic qu’il devait «agir vite» faute de quoi il s’exposerait à de «graves conséquences». Le gouvernement «invite les représentants responsables de la minorité nationale...