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Actualités - CHRONOLOGIE

Face à la déliquescence générale, les dirigeants s'évertuent à recoller les morceaux

Les propos tenus lundi par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, au sujet des présidentielles continuent de faire des vagues dans les milieux politiques, bien que M. Murr eut minimisé leur importance. Les trois pôles du Pouvoir se sont empressés de réagir, estimant qu’il est encore prématuré d’aborder cette question. De toute évidence, les dirigeants souhaitent éviter des remous ou des tiraillements au niveau politique, pour centrer leur attention sur le dossier du Liban-Sud à la lumière des propositions israéliennes de retrait que le Pouvoir considère comme étant «piégées». Le Liban et la Syrie doivent coordonner leur action à ce sujet et le sommet, qui est prévu dans ce but, pourrait finalement se tenir demain jeudi, à en croire M. Sami el-Khatib, qui s’est rendu hier en début de soirée à Baabda. Selon des sources politiques bien informées, seules les propositions israéliennes concernant un retrait du Liban-Sud et la mobilisation de la diplomatie israélienne en faveur de son projet seront au centre des entretiens des deux présidents libanais et syrien. De mêmes sources, on indique que la priorité sera accordée à ce dossier au cours des prochaines semaines, et qu’il est donc impératif de maintenir la stabilité dans le pays. Le Pouvoir craint qu’Israël ne cherche à provoquer des incidents de sécurité dans le pays pour déstabiliser la situation interne et réduire la marge de manœuvre du gouvernement. M. Michel Murr a explicitement exprimé ses craintes durant la réunion du Conseil central de sécurité (VOIR PAGE 4) lorsqu’il a affirmé dans sa conférence de presse avoir expliqué aux membres du Conseil la position du Liban vis-à-vis des interprétations israéliennes de la 425. «Il fallait que les services de sécurité soient au courant du point de vue du Liban et des possibles réactions israéliennes parce qu’ils doivent rester vigilants pour repérer toute tentative de déstabiliser le Pouvoir, porter atteinte aux relations libano-syriennes ou à toutes les positions adoptées par le gouvernement», a-t-il dit. Il n’empêche que ses propos de lundi sur un possible double amendement de la Constitution permettant la prorogation du mandat du chef de l’Etat ou l’accès des fonctionnaires de première catégorie à la plus haute magistrature, ont été perçus comme le coup d’envoi de la bataille présidentielle. Cela n’aurait pas manqué de provoquer un climat fiévreux dans le pays et pour parer à cette éventualité, les trois pôles du Pouvoir se sont dépêchés de circonscrire les effets de la déclaration du ministre de l’Intérieur. Le président Elias Hraoui a affirmé devant ses visiteurs qu’au terme de son mandat, il quittera le palais de Baabda pour se rendre chez lui et qu’il n’est nullement concerné par un débat autour de l’amendement de la Constitution ou par des déclarations qui se tiennent à Baabda ou ailleurs à ce sujet, ajoutant qu’en définitive il appartient à la Chambre de trancher puisqu’elle est souveraine. Les chefs du Parlement et du gouvernement, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, soulignaient dans le même temps qu’il est prématuré d’aborder le dossier des présidentielles tandis que M. Murr réaffirmait qu’il n’avait fait qu’exprimer un point de vue personnel au sujet de la présidentielle, en réponse à la question d’un journaliste. Dans la conférence de presse qu’il a tenue au terme de la réunion du Conseil central de sécurité, le ministre de l’Intérieur a souligné qu’il n’a, à aucun moment, dit qu’il avait débattu avec le chef de l’Etat du dossier de la présidentielle et qu’il n’avait pas l’intention en répondant à une question à ce sujet, de lancer la bataille présidentielle, ajoutant qu’il ne s’attendait pas à ce que la presse présente ses propos sous cet angle. En dépit de ces mises au point, on assure dans certains milieux ministériels que la bataille présidentielle a bel et bien commencé et l’on insiste sur le point selon lequel l’amendement de la Constitution se fera avant la fin de la première session ordinaire de la Chambre pour cette année, donc avant la fin du mois de mai. La session parlementaire s’ouvrira le premier mardi qui suivra le 15 mars, soit mardi prochain et se terminera à la fin du mois de mai. Mais la présidentielle n’est pas le seul sujet de préoccupation interne pour les dirigeants à l’heure actuelle. Ceux-ci se sont inquiétés du caractère confessionnel qu’a revêtu le conflit au sujet du match de basket-ball entre le Sportif et la Sagesse. (VOIR PAGES 4 ET 11). La crise que le ministre Obeid a tenté de régler en suspendant les finales du championnat et en décidant de geler provisoirement les activités de la Fédération libanaise de basket-ball, dénote encore une fois la fragilité du système en place où tout est politisé et organisé sur des bases essentiellement confessionnelles, même le sport, puisque nombre de clubs ont pour parrain un responsable politique. Les dirigeants s’efforcent de ramener aujourd’hui le conflit à sa dimension initiale, du moins en apparence, puisqu’il est peu probable que le conflit d’influence cesse, même sur le plan sportif: de sources informées, on indique que le chef du gouvernement avait en personne demandé au ministre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports de suspendre les matches. Mais M. Hariri a démenti hier soir toute intervention dans l’affaire du basket-ball. Même démenti de Baabda, où des sources proches du président Hraoui ont également indiqué que le chef de l’Etat ne s’est pas mêlé de cette affaire et n’a pas l’intention de le faire alors que le ministre de l’Intérieur dénonçait les slogans confessionnels scandés lors du match Sportif-la Sagesse.
Les propos tenus lundi par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, au sujet des présidentielles continuent de faire des vagues dans les milieux politiques, bien que M. Murr eut minimisé leur importance. Les trois pôles du Pouvoir se sont empressés de réagir, estimant qu’il est encore prématuré d’aborder cette question. De toute évidence, les dirigeants souhaitent...