Prêt à reprendre les négociations avec Israël au point où elles s'étaient arrêtées Damas salue l'engagement US en faveur de la paix

Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam a réaffirmé mercredi que Damas était prêt à reprendre, sous conditions, les négociations avec Israël, gelées depuis 1996. «La Syrie est disposée à reprendre les négociations (avec Israël) au point où elles s’étaient arrêtées, une fois que le gouvernement israélien aura accepté d’honorer les engagements pris par ses prédécesseurs en ce qui concerne un retrait (du Golan syrien) jusqu’aux frontières du 4 juin 1967», a dit M. Khaddam, cité par l’agence officielle SANA. Les pourparlers de paix entre Israël et la Syrie ont été rompus en février 1996, après que le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu eut refusé d’endosser l’engagement, selon Damas, du gouvernement travailliste de Yitzhak Rabin à se retirer du Golan, occupé en 1967 et annexé en 1981. M. Khaddam, qui s’exprimait lors d’une réunion à Damas de hauts cadres du parti Baas au pouvoir, a en outre salué «l’engagement renouvelé des Etats-Unis à l’égard du processus de paix et de l’instauration d’une paix juste et durable au Proche-Orient sur la base des résolutions du Conseil de Sécurité». Vendredi dernier, le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright avait fait savoir à la Syrie et au Liban que leurs pourparlers avec Israël ne pourront intervenir qu’après la conclusion d’un accord de paix israélo-palestinien. Lors d’entretiens séparés avec le ministre des Affaires étrangères syrien Farouk el-Chareh et avec le premier ministre libanais Rafic Hariri, Mme Albright leur avait dit qu’elle «était déterminée à voir renaître les négociations sur toutes les questions», selon un responsable américain qui avait assisté à deux entretiens. Evoquant par ailleurs la coopération militaire entre Israël et la Turquie, M. Khaddam a indiqué qu’elle visait notamment à «mettre la main sur les richesses naturelles des pays arabes et islamiques» de la région. Il a dans ce contexte plaidé en faveur d’«une solidarité arabe efficace» pour déjouer «les plans ourdis contre la nation arabe». La Syrie a multiplié récemment les critiques contre le renforcement de la coopération militaire, qualifiée «d’alliance satanique» par le ministre syrien de la Défense le général Moustapha Tlass, entre Israël et la Turquie, liés depuis février 1996 par un accord militaire. Cet accord a provoqué la colère des pays arabes ainsi que de l’Iran, qui voient une menace dirigée contre eux. (AFP)