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Actualités - CHRONOLOGIE

Etat palestinien : pressions accrues israéliennes et américaines sur Arafat (photos)

Israël et l’Administration américaine accentuaient jeudi la pression pour convaincre le président Yasser Arafat de ne pas engager d’offensive pour la création d’un Etat palestinien à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Si Washington a quand même tenu à user d’un langage diplomatique pour faire comprendre aux Palestiniens qu’il refuserait «toute mesure unilatérale», l’Etat hébreu, par la voix de son premier ministre, a menacé en des termes à peine voilés, de recourir à une annexion d’une grande partie de la Cisjordanie. Une proclamation unilatérale d’indépendance de la part des Palestiniens «provoquerait l’effondrement total du processus» de paix d’Oslo au Proche-Orient, a averti Benjamin Netanyahu, dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York. M. Netanyahu a «exhorté fermement les Palestiniens à ne pas prendre ce chemin». Il a réaffirmé qu’Israël «répondrait alors inévitablement et rapidement par des mesures unilatérales» au cas où les Palestiniens proclameraient leur Etat à l’échéance du 4 mai 1999, qui marque la fin de la période transitoire d’autonomie palestinienne prévue par les accords d’Oslo. La seule solution, selon M. Netanyahu, est «de continuer à négocier honnêtement et sans relâche» pour définir le statut définitif des territoires palestiniens. A travers ses propos, le premier ministre israélien visait le discours de M. Arafat prévu lundi à New York et la controverse a déjà relégué au second plan les négociations sur un retrait israélien en Cisjordanie, qui patinent depuis des mois. «Une déclaration unilatérale ou un appel à la création d’un Etat palestinien marqueraient la fin des accords d’autonomie», avait auparavant prévenu à la radio israélienne M. Netanyahu. «Je conseille à Yasser Arafat et à l’Autorité palestinienne de ne pas s’engager dans cette voie, car Israël serait amené à prendre des mesures unilatérales similaires», avait-il ajouté en évoquant à demi-mot une annexion de la majorité de la Cisjordanie restée sous contrôle israélien. Pour sa part, le chef de l’opposition travailliste en Israël, Ehud Barak, a appelé à la conclusion rapide d’un accord sur un retrait de Cisjordanie afin que les deux parties puissent entamer des négociations sur le statut final des territoires occupés. «Seul le dialogue peut empêcher une détérioration de la situation qui ne manquera pas de provoquer une effusion de sang», a-t-il dit dans un communiqué. M. Arafat affiche son intention de proclamer un Etat indépendant en mai 1999, à l’expiration de la période intérimaire d’autonomie de cinq ans prévue par les accords d’Oslo. Il compte profiter de la tribune que lui offre l’Assemblée générale pour exposer son projet. Le droit international Le secrétaire d’Etat palestinien, Hassan Asfour, a assuré que malgré les tentatives d’intimidation israéliennes, M. Arafat «prononcera le discours qu’il a préparé, sans en changer un mot». «Le projet de créer un Etat palestinien est fondé sur le droit international. Les résolutions de l’ONU, qui ont reconnu Israël il y a 50 ans, incluent également le droit des Palestiniens à une patrie indépendante», a-t-il affirmé. Mais M. Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien avec Israël, a affirmé que M. Arafat proclamera unilatéralement un Etat palestinien en mai 1999 si les négociations avec Israël ne conduisent pas à la proclamation d’un tel Etat d’un commun accord. «Le président Arafat a clairement dit qu’il voulait plus que tout (...) proclamer, en accord avec Israël, un Etat indépendant le 4 mai», a-t-il dit. «Nous ne menaçons personne. M. Arafat presse la communauté internationale et le gouvernement israélien d’aboutir à un accord avant le 4 mai», selon lui. M. Moshé Katzav, premier ministre par intérim en l’absence de M. Netanyahu, a répliqué que «les Palestiniens commettraient une erreur fatale en proclamant un Etat». Le secrétaire du gouvernement Danny Naveh a souligné qu’une éventuelle rencontre entre MM. Netanyahu et Arafat à New York dépendrait des engagements du président palestinien à ne pas «se livrer à des provocations à l’ONU». Le porte-parole du département d’Etat américain, James Rubin, s’est joint à la campagne israélienne, mais sur un ton plus diplomatique. «Nous nous opposons à une déclaration unilatérale (de M. Arafat) de la même façon que nous nous sommes opposés dans les derniers mois à des mesures unilatérales que les deux parties ont prises», a souligné M. Rubin. Malgré ce nouveau motif de tension, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright veut profiter de la présence à New York de MM. Netanyahu et Arafat pour intensifier les efforts de relance du processus de paix. Elle a rencontré M. Netanyahu mercredi et veut le revoir dans les prochains jours. Elle doit s’entretenir avec M. Arafat samedi.
Israël et l’Administration américaine accentuaient jeudi la pression pour convaincre le président Yasser Arafat de ne pas engager d’offensive pour la création d’un Etat palestinien à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Si Washington a quand même tenu à user d’un langage diplomatique pour faire comprendre aux Palestiniens qu’il refuserait «toute...