Inquiets pour leur production les planteurs de banane demandent l'éradication de la contrebande

Pris entre le marteau de la contrebande qui continue au vu et au su des responsables, et l’enclume des intermédiaires qui les saignent à blanc, les planteurs de banane se sont réunis à Abou el-Asswad, près de Tyr, pour faire entendre leur voix. «Nous demandons à toutes les forces politiques et aux dirigeants du pays d’assumer leurs responsabilités en mettant fin à la contrebande des bananes qui passe par le corridor syrien avec la connivence de personnalités influentes». Ce sont les planteurs de banane du sud qui formulent cette revendication dans un communiqué qu’ils ont publié hier à l’issue d’une réunion générale qu’ils ont tenue à Abou-el-Asswad. Les planteurs du sud affirment que les marchés du Nord et de la Bekaa sont inondés de banane de contrebande «au vu et au su des responsables». Par ailleurs les planteurs de banane, demandent aussi que la Syrie lève complètement et définitivement les taxes douanières imposées à leur production. «La Syrie a déjà réduit l’année dernière les taxes douanières sur la banane libanaise qu’elle percevait, initiative particulièrement appréciée, mais cette mesure est insuffisante et nous souhaitons voir ces taxes complètement levées d’autant plus qu’elles ne protègent aucune production locale vu que la banane n’est pas cultivée en Syrie», ont indiqué les agriculteurs libanais. Sur un plan strictement intérieur, les planteurs du sud se plaignent de la rapacité des intermédiaires sur le marché local et demandent que leur production soit calculée en kilogrammes. «Nous voulons livrer notre récolte sur la base du kilogramme comme unité de poids (actuellement la mesure est le Ratl, une unité héritée des Ottomans, elle équivaut à 2 500 grammes) et nous voulons que chaque planteur ait son petit dépôt de carburant pour échapper à la rapacité des intermédiaires qui le saignent à blanc» ont demandé les planteurs du sud.