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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Meilleure localisation des pannes, service plus rapide, identification des resquilleurs L'EDL fait appel à l'informatique pour améliorer sa gestion (photo)

«Réaliser le plus avec un minimum». L’Electricité du Liban s’est fixé cet objectif et, pour l’atteindre, elle a mis en place un système d’information géographique qu’elle a commencé à appliquer au Grand Beyrouth et qu’elle espère pouvoir généraliser à long terme à tout le Liban. Le minimum correspond donc à un ensemble de bases de données informatisées, les premières du genre au sein de l’Administration. Leur intérêt réside dans le fait qu’elles permettent à l’EDL une optimalisation de la gestion du réseau électrique et, plus important encore, un meilleur service des abonnés. Le GIS ou «Geographic Information System» a été présenté hier au cours de la deuxième rencontre organisée par le ministre des Ressources électriques et hydrauliques, M. Elie Hobeika, et les responsables de l’EDL, avec la presse. Cette rencontre, rappelle-t-on, fait partie d’une série de trois prévues par le ministère pour informer les Libanais des activités de son département dans le domaine de l’énergie électrique et des projets qui ont été exécutés jusqu’aujourd’hui. Il n’a pas porté seulement sur une présentation du GIS mais s’est étendue à des sujets aussi divers que le vol du courant, la distribution ou la facturation. Les problèmes qui se posent encore à ces niveaux restent nombreux, quoiqu’un grand nombre ait pu être jusqu’à présent résolu. La mise en place du GIS devra contribuer à les régler une fois pour toutes. Grâce à ce système de données, un lieu géographique, tel que le Grand-Beyrouth, est représenté sur ordinateur avec ses moindres détails, sous forme de plans et de cartes foncières auxquels on a ajouté toutes les données relatives aux abonnés et au réseau électrique aérien, terrestre et souterrain, explique M. Chafic Abi Souaïd, directeur des études à l’EDL. Tout sur écran Plus besoin donc d’enquêter des heures pour connaître l’origine d’une panne et déterminer une source de substitut pour l’approvisionnement en courant. Plus besoin pour un nouvel abonné d’attendre des semaines la fin de la procédure réglementaire pour avoir un compteur et un disjoncteur. Plus besoin de chercher des heures un abonné en cas de changement de percepteurs. Plus besoin d’aller à la chasse des voleurs de courant. Tout est sur écran. Il ne s’agit pas là toutefois des seuls avantages du GIS. A long terme, ce système devra permettre au ministère des Ressources d’optimaliser sa gestion du secteur de l’énergie électrique grâce à une étude comparative et à une analyse des données relatives notamment à la production et à la consommation. Le ministère pourra de la sorte déterminer avec précision l’ampleur du gaspillage de l’énergie électrique, les besoins du Liban en énergie électrique et les failles du réseau. C’est en 1993 que les travaux préliminaires à l’établissement du GIS ont démarré et c’est en 1995 que la collecte des informations nécessaires à l’application de ce système dans le Beyrouth administratif a commencé. Un de ses avantages est qu’il peut servir à d’autres départements étatiques, et particulièrement au ministère des P. et T. ou à l’Office des eaux de Beyrouth. On sait qu’avant de lancer le projet de développement du réseau électrique dans la capitale, l’EDF (Electricité de France) et l’EDL avaient numéroté les rues de Beyrouth, initiative qui va bien sûr faciliter la tâche de la nouvelle société qui gérera la poste au Liban. Le GIS facilitera la distribution du courrier du moment que les 66 mille abonnés de la capitale ont été tous recensés et que leurs adresses ont été consignées dans le détail dans les logiciels dépendant du GIS. Selon M. Souaïd, ce système est aussi utile pour la synchronisation des feux rouges, pour le percement de rues. Il peut aussi aider les pompiers qui peuvent se servir des cartes informatiques afin de déterminer le chemin le plus court vers un incendie quelconque. L’Electricité du Liban, note le directeur général de ce département, M. Joseph Hawa, est disposé à faire bénéficier d’autres de son système de données, mais pas gratuitement. Pour pouvoir établir une base de données rien que pour le Grand-Beyrouth, l’EDL a dû débourser 9 millions de dollars. Elle devra débourser davantage pour pouvoir généraliser le GIS a tout le Liban, d’abord parce que les surfaces sont plus étendues, ensuite parce qu’en l’absence de plans fonciers dans plusieurs régions, des travaux de cadastre s’imposent en même temps qu’un recensement détaillé des installations électriques. Un centre national de données informatiques En raison de ces problèmes, il n’est pas possible à l’heure actuelle d’estimer le coût total du projet ou de déterminer sa phase d’exécution. Celle-ci est supposée s’achever en l’an 2001, mais risque de prendre plus de temps en raison des problèmes susmentionnés. L’idéal serait qu’il y ait, comme à Qatar, un Centre national d’organisation des informations géographiques qui serait supervisé par les autorités et qui assurerait ses services à toutes les administrations, estime M. Abou Souaïd. D’ici là, l’EDL comptera sur ses propres ressources et ses propres moyens. «Dans le passé, la gestion de cet office était traditionnelle et ses données ne permettaient pas d’établir une stratégie pour la gestion et l’exploitation de l’énergie, ce à quoi nous aspirons aujourd’hui». Par ces mots, M. Elie Hobeika a ouvert le débat qui a été centré dans sa première partie, sur les problèmes de la distribution, de la facturation, du coût de l’énergie électrique, et du vol et du gaspillage du courant. Les directeurs généraux des départements de distribution à Beyrouth et au Mont-Liban, M. Georges Baaklini, et de distribution dans les régions, M. Ismaël Dabbouk, ont expliqué à tour de rôle les phases de développement du réseau de distribution du courant électrique. M. Baaklini a mis l’accent sur le fait que près de 1200 stations de distribution du courant ont été réhabilitées à Beyrouth, soit 30% de l’ensemble de ces stations. Mille deux cents autres doivent être l’être prochainement, le reste étant en bon état. Parallèlement de nouveaux câbles de 20 kilovolts ont été installés presque partout dans le pays, dans le cadre d’un projet qui consiste à porter le voltage de 11 kilovots à 20 kilovolts. M. Dabbouk note pour sa part que les services de l’EDL se sont étendus à la bande frontalière pour mettre un terme à l’exploitation anarchique du courant électrique, sans que «les forces du fait accompli» (l’ALS) ne tentent d’entraver les travaux entrepris par cet office. «Ils ont en effet réalisé que c’était ou cela ou l’obscurité», a-t-il fait valoir avant d’exposer les principales composantes du réseau de distribution du courant électrique sur l’ensemble du territoire libanais. MM. Baaklini et Dabbouk ont expliqué ensuite les projets d’avenir de l’EDL. Leur exécution aurait sans doute été accélérée si les fonds nécessaires pour cela étaient disponibles. On sait que l’EDL accuse un important déficit budgétaire, qui aurait pu être comblé, selon ses responsables, s’il n’y avait pas un important gaspillage du courant. M. Dabbouk fait remarquer que le numérotage des rues de 43 municipalités et le recensement des abonnés a permis à l’EDL d’améliorer la perception des factures de 38% en 1996 à 50% cette année. Les 50% restants représentent le gaspillage qui fait perdre à cet office 252 milliards de livres qui auraient servis à combler son déficit. M. Hobeika intervient à son tour pour souligner que les 22 millions de livres dépensées depuis 1996 pour le numérotage des rues et la vérification des compteurs ont pu être récupérés à la fin de l’année par l’EDL à la suite de l’amélioration de la collecte des factures.
«Réaliser le plus avec un minimum». L’Electricité du Liban s’est fixé cet objectif et, pour l’atteindre, elle a mis en place un système d’information géographique qu’elle a commencé à appliquer au Grand Beyrouth et qu’elle espère pouvoir généraliser à long terme à tout le Liban. Le minimum correspond donc à un ensemble de bases de données informatisées,...