A l'occasion d'une cérémonie commémorative à Salima Joumblatt : oui à l'autocritique, non au révionnisme

M. Walid Joumblatt, ministre des Déplacés et chef du Parti socialiste progressiste, a présidé hier une cérémonie à la mémoire des membres du parti tombés lors des combats qui se sont déroulés à Salima (Metn-Nord) durant les années de guerre. A cette occasion, il a prononcé un discours politique dans lequel il a notamment admis le principe d’autocritique, refusé toute idée de révision des grands principes politiques qui ont fait la force du Mouvement national libanais et mis en garde contre la droite qui ne s’avouera jamais vaincue. «Je ne suis pas là pour disserter sur la façon dont la résistance palestinienne a quitté les rangs du Mouvement national libanais. Mais je suis quand même scandalisé de voir certains qualifier l’assassinat de Maarouf Saad d’accident, ou les musulmans de mercenaires des Palestiniens, sans qu’aucun dirigeant de l’ancienne gauche ne réagisse. C’est à croire qu’ils ont décidé de renier tout ce en quoi ils ont cru, préférant les allées du pouvoir au souvenir des martyrs», a déclaré M. Joumblatt. Pour contrer cette dérive qu’il condamne, prévenir toute action subversive de la droite libanaise et afin que le scénario de la guerre libanaise ne se reproduise pas, M. Joumblatt a appelé à une vaste autocritique qui permettra au Liban de rester dans le giron arabe. «Il faut que nous soyons prêts à faire notre autocritique afin de consolider l’amarrage du Liban à l’axe arabe et pour contrer toute action subversive de la droite libanaise sous toutes ses formes, religieuses, culturelles ou humaines», a dit M. Joumblatt. «Cette action doit permettre au Liban de poursuivre l’arabisation de ses programmes scolaires et de son armée et l’abolition du confessionnalisme politique qui doit être remplacé par un régime laïque», a-t-il ajouté. Pour le leader druze, l’autocritique à laquelle il appelle va permettre d’examiner les causes de la guerre libanaise, «afin qu’elles ne puissent plus se reproduire, ce qui réduira les risques d’une action subversive de la droite libanaise». M. Joumblatt a estimé par ailleurs qu’une telle initiative va permettre une révision de tout le volet social du pays «afin de réduire l’impact de cette économie de services à laquelle nous sommes soumis actuellement et qui doit être remplacée par d’autres activités tenant davantage compte de la dignité humaine». Le ministre des Déplacés a demandé à ses partisans de ne pas sous-estimer la capacité de la droite libanaise à se réorganiser en vue d’une nouvelle offensive. «Ne vous méprenez pas sur le devenir de la droite libanaise, ne la prenez pas pour définitivement vaincue, elle est capable de toutes les manœuvres pour retourner la situation en sa faveur. Gardez toujours en mémoire toutes les recommandations adoptées lors des réunions de Notre-Dame de Bir».