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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence à l'ESCWA Les stratégies du planning familial dans le monde arabe au coeur des débats

Au cours de la deuxième journée de la conférence «population et développement», un seul sujet a été traité dans le cadre des différentes sessions d’hier: les stratégies du planning familial dans le monde arabe. La conférence organisée par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA), en coopération avec la Ligue arabe et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a entamé ses travaux mardi dernier à la maison des Nations Unies place Riad el-Solh. Cette conférence, qui regroupe 18 participants arabes, s’inscrit dans le cadre des travaux de suivi de la conférence internationale sur la population et le développement tenue au Caire du 5 au 13 septembre 1994. Les dix-neufs participants sont: l’Egypte, le Soudan, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, Djibouti, Qatar, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, le Koweït, Oman, la Syrie, la Jordanie, l’Irak, le Liban, le Maroc et le Yémen. Rappelons que les représentants de l’autorité palestinienne, qui ont reçu une invitation de l’ESCWA, n’ont pas pu assister à la conférence faute de visa délivrés par l’ambassade du Liban en Jordanie. Une source autorisée à l’ESCWA a précisé à ce sujet «Nous avons adressé des invitations à tout le monde, c’est au gouvernement libanais d’accorder des visas». L’Arabie Séoudite, qui a déjà boycotté les travaux de la conférence du Caire, n’a pas envoyé de représentant. Par contre, le Liban, absent de la conférence internationale sur la population et le développement, participe au travail de suivi. Mme Hala Nawfal, déléguée libanaise, précise que «bien que le Liban ait boycotté la conference du Caire en 1994, il participe au programme mis en place à l’issue de cette même conférence». Au cours de la première séance, le ministre égyptien de la Santé et de la Population, Ismaël Sallam, a présenté la politique de planning familial adoptée dans son pays. Bien que l’Egypte n’ait pas ménagé ses efforts dans ce domaine, beaucoup reste à faire pour limiter l’accroissement démographique. Nouvelle stratégie égyptienne M. Sallam a comparé les données de 1986 aux chiffres enregistrés en 1997: — Le taux de natalité était de 37 pour 1000; en 1997, il atteint les 27,8 pour mille. — Le taux de mortalité infantile était de 43,5 pour mille; il atteint les 26,9 pour mille. — L’accroissement démographique, qui était de 5,3, tombe à 3,2. — Le taux d’utilisation de moyens contraceptifs, qui était à 38% en 1986, a augmenté pour atteindre 54,5 % par couple en 1997. A l’issue de la conférence du Caire, une nouvelle stratégie de planning familial a été mise en place. Elle vise à l’amélioration des services sociaux, du traitement des maladies sexuellement transmissibles (MST), du dépistage du cancer de l’utérus et du sein, du traitement de la stérilité. Cette nouvelle politique s’étend également à d’autres domaine: l’incitation des sociétés civiles à participer aux activités du planning familial et à élever le niveau des services octroyés (qui doivent être accessibles à tous). Il faut également effectuer des campagnes de sensibilisation auprès des adolescents. Le ministre de la Santé a souligné l’importance de «la diffusion des informations auprès du public», notant que ce genre d’activités «connaît beaucoup de succès en Egypte et touche 80% de la population qui commence à changer ses habitudes». Ces campagnes traitaient notamment des dangers de la grossesse avant l’âge de 20 ans et après 35 ans et la nécessité de l’utilisation des contraceptifs. M. Radouane Belouali, consultant auprès du FNUAP, a pour sa part présenté une étude sur le planning familial au Maroc. Ce rapport met l’accent sur les politiques et les stratégies démographiques, les services octroyés par le planning familial, les données démographiques et socio-anthropologiques et l’économie de la santé. Depuis les années soixante, le Maroc est doté d’un programme de planning familial, grâce auquel le taux de fécondité a atteint, à la fin des années quatre-vingt-dix, 3,1 enfants par femme. L’utilisation de contraceptifs touche 60% de couples, tandis que le taux d’accroissement naturel est de 2,06. L’expert a relevé plusieurs problèmes, consistant notamment à trouver un financement au projet et à faire parvenir le message à la population rurale. La stratégie du Maroc vise essentiellement à assurer les soins nécessaires à la santé des mères et des enfants. Cependant malgré les efforts déployés par les organismes concernés, le taux de la mortalité des femmes en couche atteint les 228 pour mille et le taux d’accouchement par césarienne ne dépasse pas les 4%. Femmes enceintes, MST et contraception Au Maroc, 76 organisations non gouvernementales contribuent à sensibiliser les femmes à la nécessité du planning familial. Celui-ci a pris de l’importance à l’issue de la conférence du Caire. L’accent y a été mis sur le renforcement de l’utilisation du stérilet et des moyens de contraception en général, sur la création d’un partenariat entre les secteurs public et privé, relatif à la commercialisation de la pilule, des diaphragmes et des préservatifs. Un autre programme concernant les maladies sexuellement transmissibles et le sida a été élaboré. A la deuxième session, un groupe d’experts, Salah Mouajdeh (Jordanie), Hind Khattab (Egypte) et Hoda Zorayek (Liban), a présenté un rapport sur la politique du planning familial adoptée dans six pays arabes, la Jordanie, le Maroc, le Soudan, l’Egypte, le Liban et les territoires relevant de l’Autorité palestinienne. Le rapport souligne que la plupart des pays arabes accordent beaucoup plus d’importance au planning familial. Cependant, cette activité est réduite, dans les secteurs public et privé, aux services de la maternité tels que les soins octroyés aux femmes enceintes, la contraception et le traitement des maladies sexuellement transmissibles (MST). Un autre groupe d’experts, formé de Naïma El Kassir (Bahrein) et Abdelhalim El Joukhadar , a présenté une étude sur la participation des hommes et la sensibilisation des adolescents au planning familial. Le rapport souligne la nécessité d’accorder les informations et les services nécessaires aux jeunes et de les faire participer à la prise de décision dans ce domaine. Il faut également que les sujets relatifs au planning familial soient introduits aux programmes des écoles. Les problèmes des jeunes dans le monde arabe ont été soulevés, notamment l’impact du mariage et de la maternité précoce, la grossesse non désirée qui mène à des avortement risqués (20 millions par an). Dans le monde, 13% des décès des femmes en couches sont dus à des avortements risqués, tandis que, dans le monde arabe, les statistiques à ce sujet sont inexistantes. De plus, il est nécessaire de sensibiliser les jeunes aux MST, de mettre un terme à l’excision dans certains pays africains et d’abolir la discrimination entre les sexes. Au cours des interventions d’hier, tous les spécialistes ont donné une importance primordiale à la femme dans le planning familial: les soins dispensés aux femmes enceintes, les moyens de contraception, le suivi post-natal, les maladies sexuellement transmissibles. Il est cependant étrange de constater que le rôle joué par les femmes se réduit à leur pouvoir de procréer ou de limiter l’accroissement démographique. Aujourd’hui, les représentants des dix-neuf pays discuteront de la participation de la société civile au développement et de l’égalité des sexes dans le monde arabe.
Au cours de la deuxième journée de la conférence «population et développement», un seul sujet a été traité dans le cadre des différentes sessions d’hier: les stratégies du planning familial dans le monde arabe. La conférence organisée par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA), en coopération avec la Ligue arabe et le...