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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Il a tenu hier une conférence de presse au siège du PNL à Sodeco Chamoun candidat sur la base des orientations de l'opposition chrétienne (photo)

Le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, a créé quelque peu la surprise, hier, au niveau de la bataille présidentielle, en annonçant sa candidature à la présidence de la République. Réaffirmant sa position critique à l’égard de la situation qui prévaut dans le pays depuis plusieurs années, M. Chamoun a souligné qu’il se portait candidat à la Première Magistrature sur la base des principes et des grandes orientations qui sous-tendent la politique actuelle du PNL (et de l’opposition chrétienne en général). Le leader du PNL a indiqué sur ce plan, en substance, qu’en dépit des multiples griefs et réserves qu’il ne cesse d’exprimer, il n’était pas concevable de se soumettre au «fait accompli» et de se départir de ses «responsabilités nationales». Après la récente participation du PNL aux élections municipales, la candidature de M. Chamoun à la présidence de République revêt une importance certaine du fait de sa signification politique particulière. Elle constitue, en effet, un acte de présence politique, c’est-à-dire la manifestation d’une volonté d’être plus «présent» sur le «terrain», de participer plus activement à la vie publique, en abordant la réalité présente d’une manière plus «rationnelle». Dans ce cadre, M. Chamoun a effectué au cours des derniers jours, pour la première fois, des tournées dans les régions périphériques du pays, notamment dans la Békaa, à Becharré, et au Akkar afin de renforcer la présence du parti dans ces régions. Le PNL a tenu il y a quelques jours, note-t-on dans ce contexte, un séminaire afin de réorganiser les rangs du parti. C’est au cours d’une conférence de presse tenue hier matin au siège du PNL, à Sodeco, que M. Chamoun a annoncé sa candidature en présence de nombreux dirigeants du parti, dont notamment MM. Elias Abou Assi, Robert Khoury, Charles Restom, Nabil Tyan et Nohad Chelhot. Soulignant que le PNL conçoit l’échéance présidentielle comme «une occasion d’œuvrer en vue d’une réconciliation véritable entre les Libanais», M. Chamoun a rappelé qu’en 1992 et 1996, le PNL avait boycotté les élections législatives parce que les responsables officiels avaient fait fi de toutes les propositions présentées par le parti en vue d’organiser les élections parlementaires sur des bases saines. «Nous avons participé aux élections municipales parce que la loi électorale en base de laquelle ces élections ont eu lieu était à notre avis acceptable, a précisé M. Chamoun. Aujourd’hui, nous estimons qu’il n’est pas concevable de se départir de ses responsabilités nationales et d’accepter le fait accompli». Les grandes lignes du programme d’action Réaffirmant la nécessité de «rétablir l’indépendance, la souveraineté et la décision libre du Liban», M. Chamoun a souligné que «le sauvetage du Liban commence par la réconciliation véritable» et par la formation d’un «gouvernement d’union nationale de transition». Le leader du PNL a défini dans ce cadre les grandes lignes du programme d’action qu’il préconise en tant que candidat à la présidence: — Retrait de toutes les forces étrangères dans un délai d’un an. Israël devrait d’abord se retirer en application des résolutions 425 et 426. L’armée syrienne se retirerait ensuite par étapes pour être remplacée par l’armée libanaise. Le retrait israélien, précise M. Chamoun, ne signifie nullement qu’un accord de paix séparé serait signé avec l’Etat hébreu car la paix véritable ne peut être que juste et globale. — Maintien des relations cordiales avec les pays amis, et plus particulièrement avec la Syrie, sur la base du respect mutuel de l’indépendance, de la souveraineté, de la liberté et des spécificités de chaque pays. — Adoption d’une loi électorale assurant une représentation juste sur la base de circonscriptions restreintes uninominales. Les dernières élections municipales ont apporté la preuve que plus la circonscription électorale est restreinte, plus la représentation est fidèle à la réalité. — Adoption de certains amendements constitutionnels afin de mettre un terme à l’hérésie de la troïka et dans le but d’appliquer le régime parlementaire, dans l’esprit et la lettre, en réaffirmant que l’Etat n’a qu’une seule tête, à savoir le président de la République. Le leader du PNL a, d’autre part, préconisé la création d’un Sénat formé de 66 membres qui seraient élus par les membres des conseils municipaux et les représentants des professions libérales (à condition qu’ils aient été eux-mêmes élus par la base). Le Sénat serait appelé à plancher sur les lois se rapportant «aux constantes libanaises et aux grandes orientations économiques». M. Chamoun a également avancé une série de propositions visant à rétablir l’équilibre interne ou à combler les failles qui marquent la conjoncture présente. Ces propositions portent sur les mesures suivantes : — Ramener la durée du mandat du président de la République à cinq ans, renouvelables une seule fois après approbation des deux tiers des membres du Sénat et du Parlement. — Œuvrer en vue d’appliquer la laïcisation totale en séparant la religion de l’Etat, tout en maintenant l’enseignement religieux obligatoire dans les écoles. — Parachever le processus de retour des déplacés. — Réviser le décret sur les naturalisations. — Réaliser la décentralisation administrative en créant les conseils de cazas. — Renforcer les liens du Liban avec la diaspora. — Promouvoir le respect de l’environnement et développer les secteurs productifs. En conclusion, le leader du PNL a émis l’espoir que la prochaine échéance présidentielle permettra de «réaliser la réconciliation nationale qui n’a toujours pas eu lieu jusqu’à aujourd’hui». «Cette réconciliation nationale, a enfin précisé M. Chamoun, ne devrait pas trop se faire attendre afin de préserver ce qui reste du Liban qui demeure menacé de partition et de disparition».
Le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, a créé quelque peu la surprise, hier, au niveau de la bataille présidentielle, en annonçant sa candidature à la présidence de la République. Réaffirmant sa position critique à l’égard de la situation qui prévaut dans le pays depuis plusieurs années, M. Chamoun a souligné qu’il se portait candidat à la Première...