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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo : le Conseil de Sécurité adresse un avertissement à Belgrade

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté dans la soirée d’hier une résolution menaçant Belgrade de «nouvelles mesures» s’il ne met pas fin aux violences dans la province serbe séparatiste du Kosovo. Mais la Russie, alliée traditionnelle des Serbes, a affirmé que «le Conseil n’a autorisé à ce stade aucun recours à la force». La résolution 1198 a été votée par quatorze membres du Conseil, y compris la Russie. Seule la Chine s’est abstenue en affirmant que la question de la province serbe du Kosovo était une «affaire intérieure» à la Yougoslavie. La résolution réclame un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture de négociations politiques pour un statut d’autonomie, la fin des attaques contre les civils et le retour des quelque 250.000 réfugiés et déplacés chassés par les combats. Le Conseil déclare que si ces demandes ne sont pas satisfaites, il «examinera des actions supplémentaires et des mesures additionnelles pour maintenir ou restaurer la paix et la stabilité dans la région». Le texte est placé sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU qui autorise un éventuel usage de la force en cas de menace pour la sécurité internationale. Le vote de la résolution 1198 devait être suivi d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des six pays du groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie (Allemagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie). Les ministres, qui se voient pour la première fois depuis leur réunion de juin à Londres, doivent «examiner les suites à donner» à la résolution, a déclaré le chef de la diplomatie française Hubert Védrine. Il a estimé qu’il s’agissait d’un «signal pour (le président yougoslave Slobodan) Milosevic et les Kosovars» pour les forcer à négocier. De son côté, le secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, a affirmé dans un communiqué que la communauté internationale a signifié que «sa patience était à bout» dans la crise au Kosovo. Lors du vote aux Nations Unies, le représentant adjoint des Etats-Unis, Peter Burleigh, a déclaré que le Conseil «envoie un message fort, sans équivoque». «Le Conseil ne tolérera pas la poursuite des violences, d’un état de non-droit, de la répression et de la violation des droits de l’Homme au Kosovo». La résolution demande aussi aux autorités de Belgrade et aux dirigeants kosovars de «prendre des mesures immédiates pour améliorer la situation humanitaire et éviter une catastrophe» à l’approche de l’hiver. Le Conseil souligne que près de 250.000 personnes ont été chassées de leurs foyers par les combats entre forces de sécurité yougoslaves et séparatistes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK). Il appelle enfin les dirigeants kosovars à «condamner toutes les actions terroristes», dans une allusion aux attaques menées par l’UCK. Parallèlement, l’OTAN achevait la mise au point de plans d’intervention contre des objectifs serbes au Kosovo ou en Serbie, accentuant clairement la pression militaire sur Belgrade. Les ministres de la Défense des seize pays de l’OTAN doivent en discuter lors d’une réunion aujourd’hui au Portugal, alors que les Etats-Unis font toujours valoir que l’Alliance atlantique n’a pas besoin d’une autorisation de l’ONU. L’ambassadeur russe à l’ONU, Serguei Lavrov, a ainsi mis en garde contre les «dangers de déstabilisation» des Balkans et de l’Europe en cas d’intervention «unilatérale» de l’OTAN. Il a réaffirmé que la résolution 1198 de l’ONU visait seulement à «donner un élan supplémentaire aux efforts internationaux pour faciliter un règlement politique» au Kosovo. «Aucune sanction contre Belgrade n’a été décidée», a-t-il ajouté. (AFP)
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté dans la soirée d’hier une résolution menaçant Belgrade de «nouvelles mesures» s’il ne met pas fin aux violences dans la province serbe séparatiste du Kosovo. Mais la Russie, alliée traditionnelle des Serbes, a affirmé que «le Conseil n’a autorisé à ce stade aucun recours à la force». La résolution 1198 a été votée par...