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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Arabie Séoudite fait pression sur les taliban pour obtenir leur extradition Des suspects dans l'affaire de l'attentat de Dhahran sous la protection de Ben Laden en Afghanistan

Alors qu’un dispositif militaire iranien sans précédent se met en place à la frontière avec l’Afghanistan et que Kaboul multiplie les mises en garde dénonçant «les intentions belliqueuses» de son puissant voisin islamique l’Arabie Séoudite a gelé ses relations avec les taliban pour obtenir l’extradition de suspects d’un attentat antiaméricain en 1996 qui se cachent en Afghanistan, a déclaré hier un diplomate à Ryad. «Les Séoudiens savent, de sources sûres, que des suspects de l’attentat de Dhahran se trouvent en Afghanistan sous la protection d’Oussama Ben Laden», a déclaré ce diplomate sous le couvert de l’anonymat. Cet attentat, perpétré le 25 juin 1996, avait tué 19 militaires américains cantonnés à Khobar, à côté de la base aérienne de Dhahran (est de l’Arabie). C’est pour obtenir l’extradition de ces suspects que l’Arabie Séoudite a décidé mardi de rappeler son chargé d’affaires auprès du gouvernement des taliban et de demander le rappel du chargé d’affaires afghan à Ryad, a ajouté ce diplomate. Oussama Ben Laden est un richissime fondamentaliste déchu en 1994 de sa nationalité séoudienne. Les Etats-Unis soupçonnent son réseau d’être lié à 18 attentats terroristes au cours des dernières années, notamment les attentats anti-américains en Arabie Séoudite, et ceux qui ont fait 258 morts en août dans deux de leurs ambassades en Afrique. Le chargé d’affaires afghan, Moulawi Shihab-Eddine, qui attendait toujours hier de se voir signifier son expulsion, a estimé qu’elle était due au soutien apporté par cette milice à M. Ben Laden. «Je crois que la décision séoudienne est liée à l’asile accordé par les taliban à Oussama Ben Laden», a-t-il déclaré. «S’il s’avère que Ben Laden a mené une action contre l’Arabie Séoudite, les taliban prendront les mesures qui s’imposent», a ajouté le diplomate. Il n’a pas explicité les mesures possibles, mais les taliban ont déjà exclu d’extrader Oussama Ben Laden. M. Shihab-Eddine a semblé craindre que l’Arabie Séoudite coupe les vivres à l’Afghanistan après cette décision. «Le peuple afghan demeurera attaché à ses liens historiques avec l’Arabie Séoudite compte tenu de l’aide qu’elle lui a fournie et continue à fournir», a-t-il déclaré. L’Arabie Séoudite avait reconnu le gouvernement des taliban en mai 1997, après le Pakistan avec lequel elle a des liens étroits. Le chargé d’affaires séoudien auprès du gouvernement des taliban, Suleiman Al-Omari, est d’ailleurs basé à Islamabad. Les Emirats arabes unis sont le seul autre pays à reconnaître ce gouvernement. Ryad était lasse des dissensions entre les différents mouvements afghans qu’elle avait longtemps soutenus. La milice religieuse, formée de fondamentalistes sunnites entraînés au Pakistan, semblait alors plus proche des convictions strictes des wahabites séoudiens. Mais l’Arabie a semblé récemment prendre ses distances avec les taliban.
Alors qu’un dispositif militaire iranien sans précédent se met en place à la frontière avec l’Afghanistan et que Kaboul multiplie les mises en garde dénonçant «les intentions belliqueuses» de son puissant voisin islamique l’Arabie Séoudite a gelé ses relations avec les taliban pour obtenir l’extradition de suspects d’un attentat antiaméricain en 1996 qui se...