Mécontent d'être doublé par d'autres membres de l'autorité Le négociateur en chef palestinien demande à être libéré de ses fonctions

Le négociateur en chef palestinien avec Israël, M. Saëb Eraykat, a demandé au président palestinien Yasser Arafat d’être libéré de ses fonctions, mais celui-ci n’a pas accepté, a-t-on appris hier auprès de responsables palestiniens en Cisjordanie. M. Eraykat a demandé d’être «relevé de ses fonctions» pour protester notamment contre l’intervention d’autres personnalités palestiniennes dans les négociations, alors qu’elles ne sont pas officiellement mandatées, indique-t-on de même source. M. Eraykat est mécontent en particulier du rôle de M. Ahmed Korei (alias Abou Alaa), le président du Conseil législatif palestinien, qui a eu une série de contacts parallèles avec Israël. Au cours des entretiens avec les responsables israéliens, M. Eraykat a estimé en outre que les Palestiniens font trop de concessions en acceptant entre autres qu’une partie du territoire censée être évacuée par Israël en Cisjordanie soit considérée comme «réserve naturelle». Israël exige que 3% des 13% à évacuer soient décrétés «réserve naturelle», où les palestiniens n’auront pas le droit de construire. Selon des sources officielles israéliennes, les négociations récentes, menées par le médiateur américain au Proche-Orient Dennis Ross, ont permis de rapprocher les points de vue sur ce point litigieux. Le président palestinien a refusé pour l’heure d’accepter la requête de M. Eraykat qui est en outre ministre de l’Administration locale et n’a pas demandé de quitter le Cabinet. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright devrait rencontrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mercredi ou jeudi en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, indiquait-on mardi de sources américaines aux Nations Unies. De sources israéliennes, on estimait qu’une rencontre avec le président palestinien Yasser Arafat à New York n’était pas impossible, à condition toutefois que des progrès soient enregistrés dans les discussions en cours. A Washington, le département d’Etat s’est refusé à communiquer un bilan de la navette diplomatique de l’émissaire Dennis Ross, qui s’est achevée la semaine dernière, ou de l’état d’avancement des contacts israélo-palestiniens. «Il n’y aura rien de nouveau avant que n’ait lieu cette rencontre» entre Albright et Netanyahu, a déclaré un diplomate américain. Le gouvernement fédéral n’exclut pas en revanche la tenue d’entretiens à trois entre Albright, Netanyahu et Arafat en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Le président palestinien n’est pas attendu avant ce week-end à New York. (AFP)