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Actualités - CHRONOLOGIE

La vidéo n'y a rien changé : 66% des américains veulent garder leur président Le Congrès penche pour la destitution, la Maison-Blanche crie au complot

L’humiliante retransmission télévisée n’y a rien changé. Les Américains — et les sondages le prouvent largement — tiennent à garder leur président . Mais en dépit des 66% d’opinion favorable au maintien de l’hôte de la Maison-Blanche, rien ne semble devoir arrêter un Congrès, à majorité républicaine, déterminé à entamer la procédure de destitution de Bill Clinton qui, lui, crie au complot. Le président américain est ainsi convaincu que l’affaire Monica Lewinsky résulte d’un coup monté par ses adversaires politiques, alors que les documents publiés lundi mettent en évidence le rôle trouble joué par Linda Tripp. Le président américain est revenu à plusieurs reprises sur cette analyse politique de ses déboires dans l’affaire Lewinsky, lors de sa déposition devant la chambre fédérale de mise en accusation, le 17 août, qui a été rendue publique lundi sur les chaînes de télévision. Selon M. Clinton, ses ennemis politiques ont tenté de le «piéger». L’affaire Lewinsky est issue de l’affaire Paula Jones, cette ancienne employée de l’Etat de l’Arkansas qui poursuivait Bill Clinton pour harcèlement sexuel. Le président américain avait été contraint de déposer le 17 janvier dernier dans le cadre de cette affaire. Selon Bill Clinton, les avocats de Paula Jones, «financés par mes ennemis politiques», avaient décidé à ce moment de l’interroger sur Monica Lewinsky, car ils se rendaient compte que leur action en justice à propos de Paula Jones était «bidon». «Je ne savais pas, a expliqué M. Clinton, que Linda Tripp avait été impliquée dans la préparation» de cette déposition du 17 janvier. «Amie» de Monica Lewinsky, Linda Tripp avait enregistré à son insu toutes les confidences de l’ancienne stagiaire à la Maison-Blanche sur sa liaison avec Bill Clinton. Une stratégie délibérée Les avocats de Paula Jones «savaient qu’ils avaient un piètre dossier (...). Ce qu’ils voulaient faire, et ce qu’ils ont fait effectivement (...), était de trouver toutes les indications négatives qu’ils pouvaient sur moi, qu’elles soient vraies ou fausses, l’obtenir dans une déposition et ensuite les diffuser par des fuites, même si c’était illégal», a-t-il ajouté. «Ils avaient une stratégie très déterminée et délibérée, car leur but réel était de m’atteindre (...). La stratégie des avocats de (Paula) Jones n’avait rien à faire avec la découverte ou la mise en évidence» d’une affaire de harcèlement sexuel, toujours selon le président américain. «Peut-être pensaient-ils qu’ils pourraient en obtenir quelque avantage politique». Aussi Bill Clinton s’est-il justifié de ne pas avoir répondu excessivement aux questions qui lui avaient été posées en janvier sur Monica Lewinsky. «Je ne souhaitais pas faire le travail des avocats de (Paula) Jones. Je réprouvais ce qu’ils faisaient. Je déplorais qu’ils tourmentent et traumatisent des personnes innocentes». L’affaire Paula Jones a été déboutée en avril. La jeune femme a décidé de faire appel. Son action en justice est financée par l’institut Rutherford, un organisme conservateur basé en Virginie. Bill Clinton a souvent eu recours à une lecture politique de ses déboires avec le procureur Starr, qui ont commencé avec l’affaire Whitewater. Entre-temps, les volumineuses annexes au rapport Starr, rendues publiques également lundi, ont fourni des précisions supplémentaires sur le rôle ambigu joué par Linda Tripp dans la mise à jour de l’affaire Lewinsky. La jeune femme a ainsi révélé lors de son témoignage devant la Chambre de mise en accusation que Linda Tripp l’avait dissuadée de laver la robe tâchée de sperme présidentiel, alors qu’elle souhaitait la porter pour une fête familiale. Cette robe constituerait quelque temps plus tard pour le procureur Starr l’un des principaux éléments de preuve de la liaison de Bill Clinton avec Monica Lewinsky. Le Washington Post indiquait aussi hier que des examens de la Sûreté fédérale (FBI) avaient établi que certains des enregistrements de Monica Lewinsky fournis par Linda Tripp à Kenneth Starr n’étaient pas des bandes originales comme elle l’avait assuré. Linda Tripp avait assuré fin juillet qu’elle n’avait «jamais eu de motivations politiques» en mettant le procureur Starr sur la piste de Monica Lewinsky, mais qu’elle n’avait eu d’autre objectif que «la vérité». (AFP, Reuters)
L’humiliante retransmission télévisée n’y a rien changé. Les Américains — et les sondages le prouvent largement — tiennent à garder leur président . Mais en dépit des 66% d’opinion favorable au maintien de l’hôte de la Maison-Blanche, rien ne semble devoir arrêter un Congrès, à majorité républicaine, déterminé à entamer la procédure de destitution de Bill...