Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L'offensive de charme Gerhard Schroeder dans l'ex-RDA

Gerhard Schroeder, peu familier jusqu’ici de l’ex-RDA, a reçu un accueil enthousiaste mercredi lors d’un meeting à Schwerin, qui tranche avec la morosité suscitée à l’Est par son rival Helmut Kohl. Dès son entrée en scène, à l’américaine, avec musique hollywoodienne et retransmission sur écran géant, M. Schroeder a marqué sa différence, Helmut Kohl préférant de son côté arriver en fanfare, au son des cuivres et cymbales. Rapidement, «l’effet Schroeder», associant charme et dynamique — le candidat social-démocrate est réputé pour son sourire radieux et ses séduisants yeux bleus — s’est concrétisé à l’applaudimètre. «Helmut Kohl est le chancelier du chômage», a-t-il lancé, en évoquant le record de quatre millions de chômeurs atteint en Allemagne et, à l’Est, le double de l’Ouest. «Partout en Europe, on essaie de créer des emplois, d’engager une modernisation avec un nouvel équilibre social», a-t-il ajouté en citant en exemple les gouvernements de gauche britannique, français, danois ou suédois. «La stagnation peut-elle continuer à dicter la politique allemande?», a-t-il demandé devant une foule dense, dans le décor grandiose du château de Schwerin, digne de La Belle au Bois Dormant. Avec ses propositions sur «la justice sociale» ou l’emploi des jeunes, pourtant guère plus concrètes que celles de son rival, M. Schroeder a peu à peu «emballé» l’auditoire, alors que les meetings de Helmut Kohl restent copieusement hués à l’Est. 20% pour les communistes rénovés «Kohl a eu 16 ans pour faire quelque chose. Schroeder incarne aujourd’hui l’espoir de changement», estime Frank, 36 ans, résumant d’un trait un sentiment général chez les Allemands de l’Est, confrontés à une explosion du chômage (plus de 17% aujourd’hui) depuis la réunification. «Il est plus rayonnant, plus sympathique que Helmut Kohl», estime Ralf, 39 ans, qui avoue toutefois préférer voter pour les communistes rénovés (PDS) de l’ex-RDA, comme 20% des Allemands de l’Est. Soucieux de se présenter en homme d’avenir, avec une seule et même vision pour toute l’Allemagne, Gerhard Schroeder n’a pas dit un mot sur la réunification et les spécificités est-allemandes. Le ministre-président du Land de Basse-Saxe s’est d’ailleurs peu rendu dans l’ex-RDA depuis la réunification, un argument de choc pour son adversaire chrétien-démocrate, qui a beau jeu de l’accuser de méconnaître des réalités à l’Est. A la différence de Helmut Kohl, il n’a pas promis toutefois imprudemment des «paysages florissants» à l’Est, une expression devenue synonyme de désaveu pour le chancelier. Le SPD, longtemps impopulaire dans l’ex-RDA pour s’être opposé à une réunification rapide qu’il jugeait risquée d’un point de vue économique et social, gagne aujourd’hui en crédibilité par sa prudence. Sur la délicate question du vote PDS, qui pourrait bien priver le SPD et les Verts de majorité si les communistes sont une nouvelle fois élus au Bundestag, M. Schroeder préfère laisser la parole à Regine Hildebrandt, ministre des Affaires sociales SPD dans le Brandebourg et chouchou politique des Allemands de l’Est: «En votant PDS, vous n’obtenez pas un nouveau gouvernement, vous soutenez le chancelier Kohl», a-t-elle souligné, en se lançant dans une démonstration enflammée sur le thème: «Votez tactique». Pour nombre d’électeurs, y compris dans le public venu écouter M. Schroeder, le PDS, issu du parti communiste (SED) au pouvoir en RDA, reste toutefois la seule issue. «Que voulez-vous, nous avons grandi ensemble. Et puis le PDS représente mieux les intérêts des petites gens», estime Ralf. «Des Allemands de l’Est surtout», ajoute sa femme. (AFP)
Gerhard Schroeder, peu familier jusqu’ici de l’ex-RDA, a reçu un accueil enthousiaste mercredi lors d’un meeting à Schwerin, qui tranche avec la morosité suscitée à l’Est par son rival Helmut Kohl. Dès son entrée en scène, à l’américaine, avec musique hollywoodienne et retransmission sur écran géant, M. Schroeder a marqué sa différence, Helmut Kohl préférant...