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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pont aérien humanitaire a endigué la famine dans le sud du Soudan

Le ventre de l’Iliouchine 76 s’ouvre et déverse une dizaine de tonnes de sacs de maïs sur l’aire de parachutage d’Ajiep, contribuant à l’endiguement de la famine en cours dans le sud du Soudan. Le gros avion blanc aux armes des Nations Unies déversera ainsi toute sa cargaison en trois passages à quelques dizaines de mètres d’altitude: une manne de 32 tonnes venue du ciel. Un second quadriréacteur en provenance de Nairobi le suit de quelques minutes et répète le même scénario. Mardi, plus de 70 tonnes, la nourriture pour 10.000 personnes pendant 18 jours, ont été lâchées sur Ajiep, sous contrôle de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, rébellion sudiste). Au même moment, de l’autre côté de la rivière Jur, un Illiouchine en provenance de Khartoum larguait le même chargement sur Wau, la capitale du Bahr el-Ghazal, toujours aux mains de l’armée gouvernementale. Tous les jours, quatre Illiouchine d’une capacité de 32 tonnes, huit C130 d’une capacité de 16 tonnes et 6 Buffalo d’une capacité de 6 tonnes se relaient pour transporter l’aide du Programme alimentaire mondial (PAM) depuis Khartoum, Obeid (Soudan), Nairobi et Lokichokio au nord du Kenya. Sur ce dernier aéroport, devenu la plaque tournante des organisations humanitaires, le trafic aérien est incessant. Grâce aux efforts déployés par la communauté internationale depuis deux mois, la situation alimentaire dans le sud du Soudan s’est stabilisée, voire améliorée, mais reste catastrophique, constatent les organisations humanitaires sur place. «Ça commence à aller un peu mieux», estime Roger Teck, le coordinateur de l’action d’urgence de MSF Belgique en visite à Mapel, au sud d’Ajiep, où l’organisation a installé un centre nutritionnel. Jean-Jacques Graisse, le numéro 3 du PAM, arrivant de Wau, fait le même constat. A Ajiep, le chaos constaté il y a un mois est terminé. La population attend dans l’ordre les distributions de vivres. L’aide humanitaire massive a permis d’«endiguer» l’évolution de la famine dans le sud du Soudan, mais l’urgence demeure, a déclaré de son côté, à Nairobi, un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Bernard Barrett, de retour d’un voyage de sept semaines au Soudan. Les taux de mortalité restent catastrophiques, autour de 10 pour dix mille personnes par jour, a estimé Roger Teck. La vue des enfants squelettiques parle encore plus que ces statistiques guère fiables, mais qui indiquent un renversement de tendance, comparés aux 25 morts par jour pour 10.000 recensés à Ajiep au mois de juillet. Compte tenu d’une maigre récolte attendue cette année, Jean-Jacques Graisse, comme Roger Teck, estime que l’effort d’assistance devra se poursuivre au moins jusqu’en octobre 1999. Pour eux, l’un des éléments essentiels du succès reste la prolongation du cessez-le-feu de trois mois décidé par le gouvernement et la SPLA qui doit s’achever à la mi-octobre. Inondations Par ailleurs, le sud est à son tour touché par les inondations catastrophiques qui frappent le pays depuis plusieurs semaines. Le gouverneur de l’Etat fédéral de Jongley, dans le sud-est, frontalier de l’Ethiopie, M. Riek Gai, a affirmé que les habitants de cette région «font face à une situation catastrophique en matière sanitaire et de vivres en raison des pluies diluviennes et des inondations». Il a précisé que des milliers de familles ont trouvé refuge sur les hauts plateaux éthiopiens et dans l’Etat fédéral voisin du Bahar al-Jabal, plus au sud, pour fuir «le terrible désastre en laissant derrière eux leurs fermes et leur cheptel». Selon M. Gai, certains villages dans les régions d’Akoto et de Bor, dans le sud du Jongley, ont disparu et d’autres se trouvent totalement isolés. ( AFP)
Le ventre de l’Iliouchine 76 s’ouvre et déverse une dizaine de tonnes de sacs de maïs sur l’aire de parachutage d’Ajiep, contribuant à l’endiguement de la famine en cours dans le sud du Soudan. Le gros avion blanc aux armes des Nations Unies déversera ainsi toute sa cargaison en trois passages à quelques dizaines de mètres d’altitude: une manne de 32 tonnes venue du...