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Actualités - CHRONOLOGIE

Standing ovation à l'ONU

Le président américain Bill Clinton a tenté lundi à la tribune des Nations Unies de revêtir ses habits d’homme d’Etat en lançant un appel à une mobilisation générale contre le terrorisme. M. Clinton, fait exceptionnel, a été accueilli par une ovation debout, «standing ovation», par les représentants des 185 Etats membres, juste avant qu’il ne prenne la parole dans la grande salle de l’Assemblée générale de l’ONU. Cette ovation était manifestement un geste de sympathie envers un président humilié par la divulgation, au même moment, de son témoignage vidéo sur sa relation avec l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche, Monica Lewinsky. Devant l’Assemblée, le président américain a appelé le reste du monde à se joindre aux Etats-Unis pour combattre le terrorisme. La lutte contre ce fléau est une «obligation commune» à tous les pays de la planète, a-t-il dit un mois et demi après les attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam, qui ont fait 258 morts le 7 août. Ce combat est «en tête des préoccupations des Etats-Unis et devrait être en tête des préoccupations du monde», a-t-il ajouté. «C’est une grave erreur de croire que le terrorisme est uniquement un problème américain (...) c’est une menace pour toute l’humanité», a-t-il fait valoir en rappelant une série d’attentats commis ces dernières années, de l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo à l’explosion d’une voiture piégée devant une association juive à Buenos Aires. La lutte antiterroriste «est en tête des préoccupations des Etats-Unis et devrait être en tête des préoccupations du reste du monde», a-t-il affirmé, ajoutant: «Malgré tous les efforts pour le contrer, le terrorisme n’est pas près de disparaître en cette fin du 20e siècle». M. Clinton a préconisé de «ne fournir aucun sanctuaire» aux mouvements terroristes, de renforcer les contrôles des mouvements de capitaux suspects pour tarir leur financement, de faciliter les extraditions des responsables d’attentats et d’améliorer la sécurité dans les aéroports. Il a aussi rejeté toute justification religieuse du terrorisme et tenté une nouvelle fois de convaincre le monde musulman que l’Amérique n’était pas en guerre contre l’Islam, faisant valoir que les Etats-Unis comptaient 1200 mosquées. «En ce qui concerne le terrorisme, a-t-il poursuivi, il ne devrait y avoir aucune différence entre musulmans et juifs, protestants et catholiques, serbes et albanais, nations développées et en développement, la seule ligne de partage est entre ceux qui pratiquent, soutiennent ou tolèrent le terrorisme et ceux qui comprennent que le terrorisme relève du meurtre pur et simple». M. Clinton parlait devant les dirigeants de plusieurs pays musulmans considérés par Washington comme des parrains du terrorisme international, comme le Soudan, l’Iran et la Libye. Les représailles américaines après les attentats de Nairobi et Dar es-Salaam avaient enflammé le monde arabe et musulman. Les Etats-Unis avaient lancé le 20 août des dizaines de missiles de croisière sur des camps d’entraînement en Afghanistan et sur une usine pharmaceutique au Soudan. Parlant juste avant Bill Clinton, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a implicitement critiqué ces représailles unilatérales, soulignant que «des actions individuelles par des Etats membres, qu’elles soient dirigées contre des Etats ou des groupes, ne peuvent en elles-mêmes apporter une solution». La presse américaine se montre aussi de plus en plus sceptique sur la légitimité des représailles du 20 août. La décision de bombarder l’usine al-Chifaa de Khartoum reposait sur des preuves peu convaincantes, a affirmé lundi le «New York Times», citant de hauts responsables de l’Administration Clinton. Les Etats-Unis ont affirmé que cette usine produisait des substances proches d’un gaz chimique neurotoxique, ce que Khartoum a démenti.
Le président américain Bill Clinton a tenté lundi à la tribune des Nations Unies de revêtir ses habits d’homme d’Etat en lançant un appel à une mobilisation générale contre le terrorisme. M. Clinton, fait exceptionnel, a été accueilli par une ovation debout, «standing ovation», par les représentants des 185 Etats membres, juste avant qu’il ne prenne la parole dans...