Massoud dément avoir fait bombarder la capitale afghane Missiles sur Kaboul : 73 morts et 200 blessés

Un porte-parole du commandant Ahmed Shah Massoud, l’un des chefs de l’opposition aux taliban, a nié lundi que les forces de Massoud aient lancé les attaques meurtrières de dimanche et lundi sur Kaboul. Le porte-parole a accusé les taliban, au pouvoir en Afghanistan, d’avoir eux-mêmes tiré des missiles sur la capitale afin de discréditer l’opposition. Au moins 73 civils ont été tués et plus de 200 autres blessés durant ces deux jours, pendant lesquels la ville a connu ses attaques les plus meurtrières depuis sa prise par les milices taliban il y a exactement deux ans. Mohammed Eshaq, un proche conseiller de Massoud, a affirmé que les forces de Massoud n’ont tiré que deux «roquettes ordinaires» dimanche contre la zone de l’aéroport située au nord de Kaboul. «Nous n’avons tiré aucune roquette aujourd’hui» (lundi) a affirmé M. Eshaq qui parlait par téléphone satellitaire depuis la vallée du Panchir, un bastion du commandant Massoud à une centaine de km au nord de Kaboul. «Ce sont les taliban qui les ont tirées en accord avec les Pakistanais dans le but de nous discréditer au moment où (la question de) l’Afghanistan doit être discutée» à un niveau international, a-t-il ajouté. Après chaque attaque, les taliban ont accusé les forces de Massoud d’avoir tiré les missiles en soulignant que seule l’artillerie de l’ancien ministre de la Défense était en position de le faire. Les troupes de Massoud sont en position à quelque 25 km au nord et au nord-est de la capitale et leurs pièces d’artillerie sont les seules à tenir Kaboul sous leur feu. «Les gens du nord de Kaboul sont pour la plupart de notre peuple, comment pourrions-nous les tuer», a dit le porte-parole du Jamiat-i-Islami de l’ancien président Burhanuddin Rabbani et de Massoud, qui représente principalement les Tadjikes afghans. M. Eshaq a affirmé que les taliban avaient saisi des missiles Luna de fabrication soviétique en août dernier lors de leur offensive dans l’ouest et le nord-ouest du pays qui leur avait permis de capturer notamment Mazar-i-Sharif, la «capitale» de l’opposition dans le nord du pays. (AFP)