Il a célébré une messe à l'intention de Jezzine Sfeir : une vision commune des affaires nationales est nécessaire (photo)

Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a souhaité hier qu’«une vision commune des affaires nationales unisse les Libanais (…) de manière à ce que les concepts de souveraineté, d’indépendance et de libre décision ne prennent pas le sens de reddition, de suivisme et d’absence de liberté d’expression». Dans son homélie dominicale prononcée dans l’église de Bkerké, le cardinal Sfeir a également souhaité que «ce qui paraît héroïque aux yeux d’une faction ne devienne pas trahison aux yeux d’une autre». «Il y a des questions essentielles qui ne devraient faire l’objet d’aucun différend, car en l’absence d’une entente nationale, nous ignorons le sort qui nous attend», a-t-il dit avant de conclure: «Nous voulons toutefois espérer que tous les Libanais feront preuve de bonne volonté et manifesteront leur solidarité pour sortir de la crise». Délégation de Jezzine Après la messe célébrée à l’intention de Jezzine et de Aïn Majdalayn assiégée par l’Armée du Liban-Sud et privée d’eau depuis trois jours, Mgr Sfeir a reçu une délégation de la région conduite par le supérieur général des moines antonins, l’abbé Youhanna Slim. Dans une allocution prononcée à cette occasion, l’abbé Slim a notamment réclamé une décision rapide du Conseil des ministres concernant une prise en charge de la sécurité de Jezzine par l’armée libanaise qui s’y trouve déjà, immédiatement après le retrait de l’ALS. Il a en outre requis le vote d’une loi d’amnistie «en faveur de tous ceux qui ont été contraints d’œuvrer dans l’illégalité» ainsi que des «garanties sérieuses de la part des autorités libanaises, régionales et internationales pour éviter à la région toute agression ou des mesures vindicatives». Réclamant enfin l’envoi d’un nouvel émissaire pontifical à Jezzine à la place de Mgr Celestino Bohigaz, l’abbé Slim a invité le cardinal Sfeir à visiter la région. Dans sa réponse au supérieur des Antonins, le patriarche maronite a affirmé qu’il approuvait à «100 % les propos de l’abbé». S’adressant à la délégation rassemblée dans la cour intérieure du patriarcat, Mgr Sfeir s’est exclamé: «Ne croyez pas que nous nous contentons de discours et de belles paroles. Nous œuvrons sans cesse en vue d’inciter les dirigeants à assumer leurs responsabilités» à l’égard de Jezzine, a-t-il ajouté avant d’exhorter son auditoire à ne pas perdre espoir.