Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L'ancien président a été privé de son immunité parlementaire Berisha défie le gouvernement et appelle les albanais à manifester (photo)

Le sort du chef de file de l’opposition albanaise Sali Berisha, privé vendredi de son immunité parlementaire, est désormais entre les mains du gouvernement de coalition socialiste, qui a le choix entre une simple inculpation ou son arrestation. L’ex-président albanais a cependant annoncé vendredi soir qu’il allait de nouveau appeler à manifester dans les jours à venir en Albanie. «Nous allons appeler à manifester, chaque jour, partout», a dit M. Berisha, qui parlait au téléphone sur la chaîne de télévision privée française LCI. 108 députés sur 113 présents se sont prononcés en faveur de la levée de l’immunité de l’ex-président albanais, a annoncé le président de la commission des mandats du Parlement, Nikoll Lesi. Les députés de droite ont boycotté le vote et quitté le Parlement. Désormais, les autorités gouvernementales, soumises à de fortes pressions internationales en faveur d’un apaisement, vont devoir choisir entre la mise sous les verrous du président du Parti démocratique (PD), accusé d’être l’organisateur des émeutes sanglantes de lundi dans la capitale, ou une simple inculpation, selon un député socialiste qui a requis l’anonymat. Dès la levée de l’immunité, le procureur général Arben Rakipi peut unilatéralement prendre la décision d’envoyer M. Berisha en prison ou le laisser en liberté après l’avoir inculpé. «C’est une affaire à haut risque, qui doit être envisagée sous tous ses aspects, dans le respect de la légalité», a déclaré le procureur à l’issue du vote parlementaire. «Nous ne nous laisserons influencer par aucun parti politique et voulons être soutenus par tous les Albanais, afin que la terreur soit éradiquée dans notre pays», a-t-il affirmé. Appel au «sacrifice suprême» L’un des responsables du PD, Pjeter Arbenori, a déclaré que le premier ministre Fatos «Nano a toujours été un dictateur, pratiquant l’emprisonnement et le meurtre politique afin de museler ses opposants.» «Nano n’accepte qu’une opposition de faÿade et nous préférons ne pas exister plutôt que de donner la réplique à des communistes», a-t-il affirmé. Vendredi, devant environ 4.000 manifestants réunis sur la grande place Skanderbeg, M. Berisha a appelé ses partisans «au soulèvement populaire et au sacrifice suprême», afin de renverser le gouvernement Nano. Bien que la manifestation se soit dispersée dans le calme, M. Berisha ne semble pas avoir entendu les appels à la modération de la communauté internationale et a durci le ton de ses propos. «Je suis un résistant et nous n’allons pas marchander avec des gens qui font de fausses accusations de crime contre l’humanité et d’insurrection armée», a-t-il lancé à la foule qui répondait aux cris de «mort aux communistes». Des manifestants arboraient des drapeaux à l’emblème de l’Union européenne ainsi que des drapeaux américains. En province, une manifestation pacifique d’un millier de personnes s’est tenue à Skodra (nord) et quelques centaines de personnes ont défilé sans incident à Korça (sud-est de Tirana). Le PD tiendra samedi une réunion de son conseil national et a de nouveau appelé à une manifestation, samedi en fin de matinée, dans les rues de la capitale. Sécurité renforcée Au moment où le Parlement votait la levée de l’immunité, la Cour de cassation adoptait une mesure d’apaisement en libérant de prison quatre opposants qui entamaient une grève de la faim et en les assignant à résidence. A Tirana, la police municipale a été remplacée par des unités de police militaire et de commandos de l’armée. Des soldats encagoulés, disposant d’armes de gros calibre, ont été postés sur les toits des édifices publics. Des contrôles stricts ont également été mis en place sur les différents axes d’accès à la ville. De plus, des policiers ont fait irruption, Kalachnikov au poing, dans de nombreux cafés de Tirana, fouillant sans ménagement des jeunes gens à la recherche d’armes. Des sources diplomatiques occidentales confirment que de fortes pressions sont exercées sur les deux parties du conflit afin de trouver une solution politique négociée de la crise. «Une telle solution exclut l’arrestation de M. Berisha ainsi que les appels aux manifestations de rue des partisans de l’opposition, qui peuvent à tout moment se transformer en émeutes», souligne un diplomate occidental. «Ce n’est pas l’heure d’aller dans la rue», a déclaré Daan Everts, représentant de l’OSCE à Tirana, dénonçant «ceux qui veulent tirer profit des émeutes». «Le premier ministre ne pense pas à l’arrestation de M. Berisha, qui serait une faute politique», a-t-il estimé. Le président en exercice de l’OSCE, Bronislaw Geremek, doit se rendre samedi en Albanie en compagnie de dirigeants du Conseil de l’Europe, selon un communiqué de l’OSCE diffusé à Vienne.
Le sort du chef de file de l’opposition albanaise Sali Berisha, privé vendredi de son immunité parlementaire, est désormais entre les mains du gouvernement de coalition socialiste, qui a le choix entre une simple inculpation ou son arrestation. L’ex-président albanais a cependant annoncé vendredi soir qu’il allait de nouveau appeler à manifester dans les jours à venir en...