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Actualités - CHRONOLOGIE

Le congrès donne son feu vert à la diffusion de la vidéo du témoignage Bill Clinton : l'humiliation par l'image (photos)

Le Congrès américain a donné son feu vert hier soir à la diffusion télévisée du témoignage de Bill Clinton sur ses frasques sexuelles dans l’affaire Lewinsky, une humiliation de taille pour un président qui s’accroche au pouvoir malgré le risque de destitution. La décision, qui a été prise par la commission judiciaire de la Chambre des représentants, intervient à un moment où le chef de l’Exécutif US s’était à nouveau engagé à lutter pour imposer ses projets politiques La diffusion par les chaînes de télévision de la cassette vidéo, filmée le mois dernier lorsque M. Clinton a témoigné devant un «grand jury» (chambre de mise en accusation) convoqué par le procureur Kenneth Starr, pourrait intervenir lundi, s’il faut en croire la chaîne de télévision CNN. La décision de rendre publiques les quatre heures d’enregistrement de cette cassette, ainsi que quelque 2.800 pages de documents annexes recueillis par M. Starr, a été annoncée par le président de la commission, Henry Hyde, au terme d’une journée et demie de débats, parfois houleux, entre les membres démocrates et républicains de cette commission réunie à huis clos. Le corps du rapport Starr — soit quelque 450 pages — avait été diffusé sur Internet vendredi dernier. M. Starr affirme que M. Clinton a menti lors de cette déposition, faite le 17 août, en refusant de reconnaître la nature sexuelle de sa liaison avec Monica Lewinsky, ex-stagiaire à la Maison-Blanche. Ce parjure, selon M. Starr, pourrait justifier sa destitution. Les alliés démocrates du président ont dénoncé la «politisation» par la majorité républicaine au Congrès du processus d’examen des preuves qui pourrait entraîner l’ouverture d’une procédure de destitution à l’encontre de Bill Clinton. Selon les démocrates, la majorité républicaine à la commission a systématiquement fait barrage à leurs objections à la diffusion de documents «sexuellement explicites» et «franchement obscènes», a affirmé John Conyers, le chef de file démocrate à la commission. Les républicains, selon M. Hyde, ont accepté l’excision du rapport de 120 différents passages, ayant notamment trait aux noms et adresses de témoins innocents. Frénésie médiatique Il n’en reste pas moins que la décision de la commission judiciaire a déclenché vendredi une véritable frénésie médiatique autour de la diffusion de l’enregistrement vidéo. Son contenu risque fort en tout cas d’inonder les écrans pendant des jours et de saturer l’Internet. Le monde entier va ainsi pouvoir voir un président Clinton poussé dans ses derniers retranchements par M. Starr lors de sa déposition. «C’est la principale actualité du jour. Nous allons diffuser la cassette aussitôt qu’elle sera à notre disposition», a indiqué Brendan Anderer, porte-parole de MSNBC, la chaîne d’information continue de NBC. Les deux autres chaînes câblées CNN et Fox prévoyaient également de diffuser l’intégralité de l’enregistrement vidéo, tout en avertissant les téléspectateurs à intervalles réguliers. Les principaux «networks» comptaient, pour leur part, diffuser des extraits choisis de l’enregistrement dès qu’ils en auront obtenu une copie. Un porte-parole de ABC, Eileen Murphy, a précisé que la chaîne comptait diffuser «des extraits substantiels» aussi vite que possible. CBS et NBC ont indiqué qu’elles allaient faire de même. Les trois «networks» ont cependant tenu à préciser qu’ils examineraient l’enregistrement avant d’en diffuser des extraits. Le transcript de l’enregistrement vidéo devait également être publié sur de nombreux sites Internet, dont ceux des principales organisations de presse. Et une entreprise, MPI Home Video, de Orland Park dans l’Illinois, a d’ores et déjà indiqué qu’elle vendrait la cassette vidéo au public à un peu moins de 15 dollars. Le rapport Starr, lui, se trouve déjà en librairie. Tourner la page Entre-temps, le fossé reste toujours aussi large entre la classe politique et l’opinion publique au sujet de cette affaire. Selon un sondage d’opinion réalisé par CNN et le magazine Time, 67% des Américains estiment que la diffusion publique de cette cassette vidéo est une mauvaise idée. Une majorité des Américains continue à estimer que le président doit rester en place, mais considère qu’il doit également être officiellement réprimandé pour ses actions. Les républicains affirment que tous les membres du Congrès et l’opinion publique doivent avoir accès au témoignage du président pour pouvoir juger des accusations de parjure. «Les Américains ont été bombardés par beaucoup d’informations la semaine dernière. Ils pensent savoir ce qui s’est passé. Ils ont entendu le président s’exprimer sur cette question. Ils pensent qu’on devrait tourner la page», a affirmé Anne Lewis, une porte-parole de la Maison-Blanche, lors d’une interview à la chaîne de télévision NBC. Selon David Kendall, l’avocat du président, qui avait demandé au procureur Starr de détruire la cassette après utilisation, «la seule raison pour la préservation de cette cassette vidéo après que des membres du grand jury absents l’eurent visionnée était d’assurer sa diffusion publique pour embarrasser le président». Martin Meehan, un membre démocrate de la commission, affirme: «Il me semble qu’il y a beaucoup de candidats républicains (aux élections législatives de novembre) qui sont là à baver en attendant de pouvoir utiliser cette cassette dans leur campagne politique».
Le Congrès américain a donné son feu vert hier soir à la diffusion télévisée du témoignage de Bill Clinton sur ses frasques sexuelles dans l’affaire Lewinsky, une humiliation de taille pour un président qui s’accroche au pouvoir malgré le risque de destitution. La décision, qui a été prise par la commission judiciaire de la Chambre des représentants, intervient à un...