Présidentielle Une pièce en quête de scénario ...

Les jeux semblent faits et il ne manquerait que le scénario…On ne sait jamais évidemment – surtout que le sphinx syrien n’a pas encore parlé –, mais au stade actuel Emile Lahoud paraît en tête du peloton. Toujours est-il que selon un député qui cite un dirigeant informé «la question est maintenant réglée. Les contacts en cours visent simplement à mettre au point la procédure à suivre concrètement». Pour sa part un ministre de poids estime que «pour pouvoir parler des noms, il faut d’abord prendre en considération des données d’ordre régional qui sont capitales pour les décideurs. Leur plus forte préoccupation du moment, c’est l’axe israélo-turc et le pont qu’il a jeté en direction de la Jordanie. Il faut d’abord analyser les effets immédiats de cette alliance entre Ankara et Tel-Aviv ainsi que leur mise en perspective à moyen et long terme. C’est-à-dire il faut cerner les possibilités de secousses sur divers fronts dans les mois à venir puis essayer de voir comment la région va se présenter dans trois ou quatre ans. Les Israéliens et les Turcs en se mettant ensemble coagulent automatiquement de fortes menaces physiques dirigées contre les Syriens, les Irakiens, les Iraniens, les Kurdes, les Chypriotes-grecs et les Grecs tout court. C’est bien pourquoi Damas jette l’alarme, son ministre des Affaires étrangères M. Farouk el-Chareh soulignant que l’axe israélo-turc est dirigé contre la paix dans la région. Tout cela pour dire que ce sont des éléments de cette nature, ajoutés bien évidemment aux volets classiques du dossier régional comme les accords d’Oslo, les relations avec Washington, la 425 ou le Golan, qui vont déterminer le choix de nos tuteurs en matière de présidentielle libanaise». Indications Pour sa part le président Nabih Berry entoure ses entretiens avec le président Hafez el-Assad d’un black-out total. Mais certains de ses proches croient savoir que «les échanges, qui ont duré quatre heures, ont décortiqué en détail la question des présidentielles. Le chef de l’Etat syrien, affirment ces sources, a fait l’éloge du commandement militaire libanais, rendu hommage à son chef, à son sens aigu de la discipline, à ses qualités en soulignant le nombre de missions délicates qu’il a su mener à bien. M. Berry a bien évidemment abondé dans le même sens, relèvent ses proches, mais pour ce qui est de la présidentielle, la question des noms – car après tout, il y a plus d’un candidat possible – n’a pas été abordée. Pour le moment, Damas ne veut pas passer les noms au crible et se contente de confirmer les qualifications qui lui semblent requises pour le prochain président de notre république». Sur ce point, un ministre pro-syrien confirme que «Damas ne veut rien précipiter et ne laissera vraisemblablement percer ses intentions qu’à la suite de la prochaine rencontre entre les présidents Elias Hraoui et Hafez el-Assad qui tient à recueillir avant tout l’avis de son homologue libanais». Selon le même ministre, «le sommet doit avoir lieu mardi prochain 22 septembre, à la veille du coup d’envoi du délai légal de deux mois pour l’élection». D’autres sources ministérielles croient savoir que le sommet serait élargi, grouperait également les présidents Berry et Hariri, et permettrait comme tant de ses précédents, de réconcilier les deux hommes. On mettrait le scénario électoral au point et l’on préparerait la visite que le président Assad doit effectuer au Liban probablement après l’élection et avant la passation des pouvoirs. Les haririens de leur côté pensent que l’élection aura lieu avant la mi-octobre et sera évidemment précédée par l’amendement de l’article 49, au cours d’une session extraordinaire…