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Actualités - CHRONOLOGIE

Il n'y aura pas de revanche rouge Primakov recentre son gouvernement

Le premier ministre russe a tenu hier à rassurer ses concitoyens: il n’y aura pas, a-t-il dit, de «revanche rouge», ni de «fin des réformes». Dans le même temps, il a opéré un rééquilibrage de son équipe — jugée trop à gauche jusqu’à présent — en nommant trois vice-premiers ministres d’affinité centriste, dont deux membres du NDR, le parti de Viktor Tchernomyrdine, réputés pour leur pragmatisme. Les trois nouveaux vice-premiers ministres sont les réformateurs modérés Alexandre Chokhine, en charge des Finances et des négociations avec les institutions financières internationales, Vladimir Ryjkov, en charge des Affaires sociales, et Vladimir Boulgak, en charge de l’Industrie et des Communications. Le nouveau chef du gouvernement a été catégorique concernant le maintien des réformes et l’absence de toute «revanche rouge». En prenant congé de ses collaborateurs du ministère des Affaires étrangères, il a rappelé que la politique extérieure russe visait à défendre les intérêts nationaux sans glisser vers la confrontation, selon un communiqué du gouvernement. Son successeur à la tête de la diplomatie, M. Igor Ivanov, a indiqué pour sa part qu’il allait maintenir et développer la coopération avec les pays étrangers. Sur le plan strictement intérieur, même si la composition du gouvernement n’es pas achevée, la nouvelle équipe déjà en place peut techniquement prendre les premières mesures d’urgence pour assurer le redressement financier du pays et s’attaquer à la priorité absolue du gouvernement Primakov: le remboursement de la dette sociale. D’autant que la Douma (Chambre basse du Parlement) a approuvé la nomination de plusieurs membres de la direction de la Banque centrale (BCR) qui, déjà dotée d’un nouveau président, Viktor Guerachtchenko, peut elle aussi s’atteler à la tâche. Planche à billets L’utilisation de la planche à billets sera vraisemblablement la première mesure pour permettre à l’Etat de payer les salaires et retraites en retard depuis des mois. Le paiement de ces arriérés doit être garanti dans le budget d’urgence qui va être élaboré pour le quatrième trimestre. Au 1er août, l’Etat devait aux seuls salariés du secteur public 75,8 milliards de roubles (soit 12,2 milliards de dollars au cours de début août. L’émission monétaire est en effet prônée par M. Guerachtchenko — qualifié de «banquier rouge» par ses adversaires — et par les économistes de l’Académie des sciences, à qui M. Primakov a demandé de remettre leurs propositions d’ici deux semaines. Selon eux, une forte émission de monnaie est nécessaire pour rembourser les dettes sociales et la dette envers les banques détentrices de bons du Trésor (les «GKO») constituant la dette intérieure russe restructurée le 17 août. Ces mesures, inflationnistes, pourraient selon eux relancer la consommation, qu’il faudrait diriger vers les produits nationaux. Parallèlement, le nouveau premier ministre poursuit sa recherche de fonds, en particulier auprès du Fonds monétaire international (FMI), et espère le déblocage d’une tranche du crédit international promis fin juillet et qui devait se monter à 4,3 milliards de dollars. Le FMI est conscient «de sa part de responsabilités dans la crise financière», mais «les perspectives de recevoir la seconde tranche ne sont pas très roses», a averti M. Chokhine, qui s’est entretenu avec une mission du Fonds actuellement à Moscou. «Nous n’avons pas encore défini le squelette de notre programme économique et c’est de cela que dépendra l’issue des pourparlers», a-t-il expliqué. Le net recentrage du gouvernement — alors que le poste de numéro deux du cabinet a été accordé à un communiste de la vieille garde Iouri Maslioukov — «et le changement de l’image de marque rose-rouge sont évidemment des gestes envers les Occidentaux et le FMI», commente le rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou, Alexeï Venediktov. M. Chokhine, dignitaire du parti de M. Tchernomyrdine, «est l’une des rares personnes à pouvoir mener des pourparlers avec le FMI» actuellement, poursuit M. Venediktov.
Le premier ministre russe a tenu hier à rassurer ses concitoyens: il n’y aura pas, a-t-il dit, de «revanche rouge», ni de «fin des réformes». Dans le même temps, il a opéré un rééquilibrage de son équipe — jugée trop à gauche jusqu’à présent — en nommant trois vice-premiers ministres d’affinité centriste, dont deux membres du NDR, le parti de Viktor...