L'Irak opte pour une rupture avec l'UNSCOM au moment opportun

L’Irak a fait savoir qu’il rompra «au moment opportun» avec les inspecteurs de l’ONU si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne «poursuivent leur chantage» à l’égard de Bagdad, selon l’agence officielle INA. La direction irakienne, réunie mercredi soir, a ainsi approuvé les recommandations du Parlement de rompre avec les inspecteurs de la Commission spéciale de l’ONU chargée de le désarmer (UNSCOM). «La direction irakienne estime que les recommandations de l’Assemblée nationale (Parlement) vont dans le bon sens et reflètent le mécontentement du peuple irakien», selon un communiqué publié à l’issue d’une réunion, préside par le chef de l’Etat Saddam Hussein, du Conseil de commandement de la révolution (CCR) et du parti Baas au pouvoir. Tout en optant pour une rupture avec l’UNSCOM, Bagdad se donne toutefois du temps pour la mettre en œuvre. «Les instances dirigeantes estiment que les recommandations du Parlement devront être appliquées au moment opportun et le délai sera encore plus court si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne persistent dans leur attitude hostile à l’Irak, poursuivent le chantage et continuent à exercer leurs pressions sur l’ONU», pour maintenir l’embargo imposé à l’Irak depuis août 1990. La direction irakienne affirme qu’elle mettra fin à sa coopération avec l’UNSCOM, si Washington et Londres «continuent d’empêcher le Conseil de Sécurité et le secrétaire général de l’ONU (Kofi Annan) de donner raison à l’Irak (...) et de lever l’embargo en appliquant le paragraphe 22 de la résolution 687». Ce paragraphe prévoit la levée de l’embargo pétrolier lorsque la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien (UNSCOM) aura certifié l’élimination de l’arsenal chimique, biologique et nucléaire de l’Irak, ainsi que de ses missiles d’une portée supérieure à 150 kilomètres.