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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - le Sirius de Greenpeace à Jounieh Dix mille signatures contre l'incinération des déchets hospitaliers (photo)

Un étrange bateau a accosté hier au port de Jounieh: le Sirius de Greenpeace. Ce navire transporte un équipage de militants écologiques et remplit une mission: celle de protéger la Méditerranée et de veiller à l’application de la Convention de Barcelone (voir encadré) sur la lutte contre la pollution dans le Bassin méditerranéen. Et ce n’est sans doute pas un hasard si le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, a été invité à tenir une conférence de presse conjointe avec le porte-parole de Greenpeace au Liban, M. Fouad Hamdane, pour souligner son appui à l’application de la convention encore négligée au Liban. M. Chehayeb a reçu des mains de M. Hamdane une pétition portant 10 mille signatures contre l’incinération des déchets hospitaliers. M. Elie Skaff, député de la Békaa, devait être présent, mais s’est fait représenter par son conseiller, M. Samir Nheimé. Le Sirius fait depuis quelque temps le tour des pays méditerranéens dont deux seulement, Monaco et la Tunisie, ont ratifié les amendements de la Convention de Barcelone sur la lutte contre la pollution. Après la Turquie et la Grèce, le Sirius arrive au Liban pour promouvoir la même cause. Le ministre de l’Environnement a reconnu que «les protocoles de Barcelone n’ont pas été ratifiés par le Liban, mais nous travaillons là-dessus». Il a précisé que «le Liban fait tout ce qu’il peut pour les appliquer, puisqu’il a commencé à fermer les dépotoirs le long des côtes (bientôt Saïda et Tripoli), a créé des réserves et en créera d’autres sur le littoral, a esquissé une ébauche de solution pour les déchets industriels, sans compter que le ministère fait son possible pour fermer les carrières». Sur la possible installation d’un incinérateur qui serait suggérée par une étude financée par le Conseil de développement et de reconstruction (CDR), M. Chehayeb a déclaré: «Nous sommes hostiles généralement aux incinérateurs et en avons déjà fermé deux, à Amroussié et à la Quarantaine». «Mais les déchets hospitaliers ne sont pas disposés d’une façon saine actuellement, et il faut leur trouver une solution», a-t-il poursuivi. «Et, comme nous ne connaissons pas encore les résultats de l’étude, nous ne pouvons pas aborder d’ores et déjà la question. Mais il est évident que nous n’allons rien inventer, et nous suivrons tout simplement ce qui se fait actuellement dans le monde.» Le rapport de Greenpeace, lu par M. Hamdane, précise qu’«une pétition de 10 mille signatures, défavorable à l’incinération, a été présentée au ministre». Parmi ces signatures, celles des députés Nayla Mouawad, Abdel Rahmane Abdel Rahmane, Mohammed Kabbara, Wagih Baarini, Sebouh Hovnanian, ainsi que de l’ancien député Habib Sadek, et des militants d’organisations civiles, Walid Slaibi, Ghassan Moukheiber et Nathalie Naoum. M. Hamdane a également cité «les décharges sanitaires à Baalbeck, Zahlé, Koura et au Liban-Sud, que le gouvernement projette d’ouvrir et qui seraient financées par la Banque mondiale». Il a rappelé que «l’incinération, même au moyen des techniques les plus modernes, émet des substances toxiques en l’air, surtout que les incinérateurs seront de toute évidence bâtis le long du littoral». Il a ajouté: «La crise des déchets au Liban ne peut être résolue que de façon globale: il faudrait qu’il y ait un tri à la base, et alors seulement les déchets non dangereux ou toxiques, et ne pouvant être compostés ou recyclés, pourraient être enterrés dans les dépotoirs». D’autre part, interrogé sur le nombre d’incinérateurs au Liban, M. Chehayeb a précisé que «l’incinérateur de l’AUH a été arrêté, ce qui limite à deux le nombre d’incinérateurs restants, l’un à l’hôpital Notre-Dame du Secours de Jbeil et l’autre à l’Hôtel-Dieu». «L’AUH tente actuellement l’expérience d’envoyer 20 tonnes de déchets pour les faire traiter aux Etats-Unis», a-t-il ajouté. Au sujet de la protection de l’environnement au Liban, M. Chehayeb a dit : «Il est vrai que certaines personnes influentes dressent parfois des obstacles, mais cela n’est pas vrai pour tout le monde. Par ailleurs, nous avons fait un énorme progrès ces dernières années, considérant le fait que les gens sont maintenant beaucoup plus intéressés par les questions d’environnement qu’auparavant, et bien mieux informés, grâce notamment au rôle non négligeable des ONG et des médias». M. Hamdane a lui aussi reconnu le «grand changement d’attitude envers les questions écologiques ces dernières années». Il a, enfin, fait remarquer que «le ministère semble s’être habitué à nous !»
Un étrange bateau a accosté hier au port de Jounieh: le Sirius de Greenpeace. Ce navire transporte un équipage de militants écologiques et remplit une mission: celle de protéger la Méditerranée et de veiller à l’application de la Convention de Barcelone (voir encadré) sur la lutte contre la pollution dans le Bassin méditerranéen. Et ce n’est sans doute pas un hasard si...