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Actualités - ANALYSE

Les vacances tirent à leur fin Le camp haririen grogne...

Bientôt finies ces vacances que nombre d’âmes charitables jugent d’ailleurs superflues voire inconvenantes, à l’heure où le pays est en pleine crise sur tant de plans. Dès la fin de son voyage d’agrément en Italie, M. Nabih Berry va s’atteler à préparer la présidentielle. Mais les consultations qu’il veut entreprendre mettent hors de ses gonds le camp haririen. Qui n’apprécie pas du tout que le président de la Chambre tente de tirer ainsi la couverture à lui… On note dès lors que le chef du gouvernement prend les devants, et tente d’arracher l’initiative à son grand rival mahométan, en multipliant les déclarations péremptoires. «Non, dit-il de la sorte, il n’y aura pas de reconduction car le chef de l’Etat n’en veut pas». Il est donc tout à fait inutile, peut-on en conclure, de sonder les parlementaires pour voir s’il faut amender l’article 49C comme se propose de le faire M. Berry… Pour sa chance M. Hariri, qui dispose d’ailleurs d’un bloc parlementaire important, est soutenu dans ses réticences par la plupart des députés. Frileux, ces derniers craignent que l’initiative de M. Berry ne les amène à se mettre en porte-à-faux par rapport à leur électorat. Ou, bien pire, par rapport aux décideurs qui vont en définitive parachuter le nouveau président. Nombre d’entre eux ont donc couru au Grand Sérail en signe implicite d’appui au président du Conseil. Et ils ont ensuite critiqué vertement «la trouvaille de M. Berry qui constitue un bien étrange précédent, une anomalie totale dans un régime parlementaire démocratique». Ces députés se disent donc «profondément étonnés qu’on puisse nous demander un avis quelconque alors que les candidatures ne sont pas officiellement posées dans un système comme le nôtre. Et même sur le plan officieux, il n’y a jusqu’à présent qu’un seul postulant, à savoir M. Boutros Harb, qui se soit déclaré. Devons-nous comprendre dès lors que M. Berry compte nous demander si nous sommes pour ou contre ce député du Nord et rien d’autre? De quoi M. Berry veut-il parler avec nous, sur quelle base vont se dérouler les entretiens ? Va-t-il rencontrer les chefs de blocs uniquement ou tous les parlementaires? Et son avis à lui, qui va le recueillir? Quels sont ses buts? Influer sur le cours des choses ? En faveur de qui au juste…» Bien entendu, pour les proches du chef du mouvement Amal, «ces commentaires acrimonieux de députés sont directement dictés par le président du Conseil qui veut torpiller l’initiative de M. Berry. M. Hariri veut réduire au minimum le rôle de l’Assemblée que M. Berry tente de promouvoir. Il s’agit là autant d’un conflit entre les pouvoirs en tant que tels que d’une lutte d’influence personnelle. Pour notre part, nous pensons qu’en bonne logique, le Parlement doit préparer convenablement l’échéance présidentielle dont il a entièrement la charge. On sait en effet que la Constitution, le régime que le Liban s’est choisi attribuent à l’Assemblée nationale trois missions essentielles: légiférer; contrôler les actes du gouvernement ; et se réunir en collège électoral, en conclave pour doter le pays d’un nouveau chef de l’Etat. Si on se contente de la lettre du texte, on se retrouve en situation de pourvoir à ce poste si important d’une façon soudaine, improvisée, sans y avoir réfléchi et un choix aussi amateur peut se révéler catastrophique. C’est vrai que, dans le temps, on ne procédait pas à des consultations préliminaires. Mais à l’époque, les alternatives étaient bien connues, les candidatures nettement identifiées sur le plan politique, au cours d’une assez longue campagne électorale qui voyait se dresser l’un contre l’autre deux camps, ou plus, bien déterminés. Aujourd’hui on est dans le vague et il faut prendre la précaution de décanter les choses, pour ne pas procéder à la légère…» En réalité, puisque l’Histoire est évoquée, dans les années soixante l’un des prédécesseurs de M. Berry, M. Kamel el-Assaad, avait lui aussi effectué des consultations du même genre pour court-circuiter, avec succès d’ailleurs, un possible renouvellement du mandat du général Fouad Chehab. A part ces détails, il convient de signaler qu’à l’heure actuelle le camp haririen cherche à savoir si Damas est d’accord ou non pour les concertations. Car en pratique, c’est tout ce qui compte…
Bientôt finies ces vacances que nombre d’âmes charitables jugent d’ailleurs superflues voire inconvenantes, à l’heure où le pays est en pleine crise sur tant de plans. Dès la fin de son voyage d’agrément en Italie, M. Nabih Berry va s’atteler à préparer la présidentielle. Mais les consultations qu’il veut entreprendre mettent hors de ses gonds le camp haririen....