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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Lewinsky Clinton demande pardon ... cette fois aux démocrates (photo)

Bill Clinton a demandé pardon - encore. Cette fois, aux membres de son parti dont il a reçu les dirigeants à la Maison-Blanche. Ce nouveau mea culpa est intervenu alors que les critiques dans les rangs démocrates se font de plus en plus nombreuses à propos de l’affaire Monica Lewinsky. «Nous avons vu un père, un mari, le dirigeant de notre pays, repentant: il était vraiment désolé de ce qu’il a fait», a déclaré à sa sortie de la Maison-Blanche le représentant démocrate David Bonior, pour qui la rencontre a été «émouvante». M. Clinton s’est réuni avec le dirigeant de la minorité démocrate à la Chambre des représentants Richard Gephardt et avec d’autres membres de la chambre basse. Au sein du parti du président, nombreux sont ceux qui craignent que les frasques de leur chef de file ne leur fassent perdre les élections de novembre. «Il est clair que le comportement ( du président ) ne nous a pas aidés», a déclaré M. Bonior, avant d’ajouter que les démocrates qui l’ont rencontré mercredi lui ont tous «pardonné». Il a ajouté qu’il pensait que le président survivrait à la pire crise de son mandat, révélant qu’il lui avait conseillé de poursuivre ses excuses publiques. Bill Clinton aura une nouvelle occasion de faire amende honorable demain vendredi, lors d’un petit déjeuner de prières à la Maison-Blanche avec les dirigeants religieux du pays. Il est un fait: c’est que les ennuis d’un président embourbé dans le scandale Lewinsky risquent de coûter des voix aux démocrates, selon un sondage publié mercredi par le «Washington Post». Cette enquête d’opinion montre que les préoccupations «morales» ont pris le pas sur d’autres chez les électeurs et que, bien que l’appréciation globale du travail du président demeure stable (56% d’électeurs satisfaits), son image personnelle en prend un coup et a chuté de 19 points depuis janvier, pour tomber à 26% d’opinions favorables. Selon ce sondage, réalisé par téléphone du 23 au 25 août par le républicain Ed Goeas et la démocrate Celinda Lake, 25% des électeurs sont satisfaits de M. Clinton personnellement et dans son travail, 30% approuvent son travail mais pas sa vie privée, tandis que 39% le désapprouvent sur les deux tableaux. Selon l’enquête, la propension à voter est exactement inverse: forte chez ceux qui ne donnent aucun crédit à M. Clinton, moyenne chez ceux qui apprécient son travail mais pas sa vie, et faible parmi ses inconditionnels. «En termes politiques, cela signifie que la participation de l’électorat démocrate au scrutin de novembre sera très probablement réduite, alors que la base républicaine sera plus dynamique», a commenté Ed Goeas. «Il se pourrait que les électeurs démocrates, démoralisés par les problèmes du président Clinton, choisissent de rester chez eux le 3 novembre», a également relevé Celinda Lake. Premiers documents Mercredi soir, deux véhicules transportant 36 boîtes de documents relatifs au rapport du procureur indépendant Kenneth Starr sont arrivés au Congrès, alors qu’une foule de badauds attendait devant le Capitole. Le rapport, de quelque 300 pages, sans compter des centaines de pages de documents annexes et de pièces diverses, détaille l’enquête menée par le procureur indépendant depuis le mois de janvier en vue de déterminer si M. Clinton a commis des actes de parjure ou bien s’il s’est rendu coupable d’obstruction à la justice et de subornation de témoins pour cacher sa liaison avec l’ancienne stagiaire à la Maison-Blanche. Après examen du rapport, la Chambre peut recommander une procédure de destitution par le Sénat, qui serait alors chargé du vote. Hier, M. Starr a refusé à la Maison-Blanche la possibilité d’examiner préalablement son rapport. Dans une lettre de quatre pages rendue publique par son bureau, le procureur indépendant écrit à l’avocat du président, M. David Kendall: «Vous vous trompez (...) quant à votre droit d’examiner un rapport avant qu’il soit transmis au Congrès». M. Starr ajoute que, selon lui, la loi relative aux procureurs indépendants ne l’autorise pas à accéder à la requête de la Maison-Blanche. «C’est au Congrès, détenteur du pouvoir de destitution, de décider si et quand une telle information doit être transmise à votre client, écrit M. Starr à M. Kendall, si vous pensez qu’il est approprié que votre client puisse examiner (le rapport) avant qu’il ne soit rendu public». M. Starr répondait ainsi à une demande de M. Kendall qui avait souhaité lundi recevoir le rapport sur l’affaire Lewinsky, que beaucoup prévoient explosif, avant qu’il ne soit transmis au Congrès. Le rapport comporterait des détails crus sur les jeux sexuels auxquels se seraient livrés au cœur de la Maison-Blanche l’ancienne stagiaire et le président, lors d’une liaison ayant duré de 1995 à 1997. Examen impartial Les leaders républicains et démocrates de la Chambre des représentants ont pris position hier sur l’affaire, appelant à un examen impartial du rapport Starr. Le «speaker» (président) de la Chambre, Newt Gingrich, a insisté, à l’issue d’une rencontre avec le dirigeant de la minorité démocrate Richard Gephardt, sur la nécessité pour la Chambre de procéder à l’examen du rapport dans le cadre d’une procédure «véritablement bipartite». «A part une déclaration de guerre, cela pourrait être la tâche la plus importante dont nous sommes chargés et ils nous faut le faire de la bonne façon», a affirmé à la presse M. Gephardt. Henry Hyde, le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, responsable en premier lieu de l’examen du rapport, a estimé qu’il s’agissait «d’un travail désagréable, mais il faut que quelqu’un le fasse». «Personne ne prend plaisir à s’engager dans un voyage traumatisant», a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’agirait pour les membres de la Chambre d’un «exercice individuel de conscience» pour juger des actions du président pour lequel il appelait «à l’aide et à la bénédiction de Dieu». Le leader de la majorité républicaine Richard Armey et le chef de file démocrate à la commission judiciaire, John Conyers, participaient également à la réunion. M. Gingrich a indiqué qu’il souhaitait que le rapport du procureur Starr soit rendu public, mais a affirmé que personne ne pourrait le consulter avant que la Chambre ne se prononce sur les modalités de son examen. Le sergent-d’armes de la Chambre mettra le rapport sous clé dès sa réception par le Congrès, a ajouté M. Gingrich. M. Gingrich a convenu toutefois qu’une partie du rapport — éventuellement une annexe qui contiendrait des témoignages confidentiels de témoins devant le «Grand jury» (Chambre de mise en accusation) — pourrait n’être communiqué qu’aux seuls membres de la commission judiciaire «pour éviter que des personnes innocentes soient blessées» par les révélations. Ambiance délétère A Washington, relèvent les observateurs, l’ambiance semble de plus en plus délétère et nombreux sont les démocrates à avoir pris leurs distances avec le président, inquiets du déballage sexuel attendu, qui amoindrira encore la stature morale de Bill Clinton et donc nuire à l’image de son parti. Le sénateur de Californie Barbara Boser, dont la fille a épousé le jeune frère de Hillary Clinton, a qualifié l’attitude de M. Clinton d’«indéfendable», ajoutant qu’il aurait dû «assumer ses responsabilités beaucoup plus tôt». «Nous en avons marre», a pour sa part déclaré le sénateur démocrate de Caroline du Sud Ernest Hollings, jugeant la «conduite et la malhonnêteté du président inacceptable». Face au tumulte lié à l’affaire Lewinsky, la décision mardi de l’Attorney General Janet Reno d’ouvrir une enquête sur M. Clinton en relation avec le financement de la campagne démocrate de 1996 est quasiment passée inaperçue. L’enquête préliminaire doit durer en effet trois mois, trois mois qui semblent actuellement une éternité à Washington.
Bill Clinton a demandé pardon - encore. Cette fois, aux membres de son parti dont il a reçu les dirigeants à la Maison-Blanche. Ce nouveau mea culpa est intervenu alors que les critiques dans les rangs démocrates se font de plus en plus nombreuses à propos de l’affaire Monica Lewinsky. «Nous avons vu un père, un mari, le dirigeant de notre pays, repentant: il était vraiment...