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Actualités - CHRONOLOGIE

Le premier ministre a mis l'accent, à son arrivée au Caire, sur l'importance de l'accord de libre-échange entre le Liban et l'Egypte Hariri et Moubarak pour la relance des volets libanais et syrien du processus de paix (photo)

Le premier ministre Rafic Hariri a entamé hier une visite de travail de deux jours au Caire, consacrée principalement à la réunion de la commission bilatérale, en appelant à l’adoption dès aujourd’hui jeudi d’un accord pour la création d’une zone de libre-échange entre le Liban et l’Egypte. Mais la visite comporte également une dimension politique, le chef du gouvernement ayant, aussitôt après son arrivée en matinée sur les bords du Nil, évoqué avec le président égyptien Hosni Moubarak la nécessité de relancer les volets libanais et syrien du processus de paix avec Israël. Le premier jour de la visite de M. Hariri a coïncidé avec la présence au Caire d’un émissaire israélien, Danny Naveh, secrétaire général du gouvernement de Benjamin Netanyahu, venu se concerter avec les dirigeants égyptiens à la lumière de la nouvelle mission de Dennis Ross, coordonnateur du département d’Etat pour le processus de paix, qui est axée sur le volet palestinien (VOIR PAR AILLEURS). Interrogé par la presse sur cette coïncidence, M. Hariri a indiqué que sa venue au Caire était programmée depuis quelques mois, alors que celle de M. Naveh a été décidée du fait de la nouvelle mission de M. Ross. Pour sa part, Oussama el-Baz, conseiller politique du président égyptien, cité par l’ANI (officiellle), a démenti tout lien entre les deux visites, en soulignant que l’émissaire israélien venait parler du volet palestinien. M. Baz a néanmoins précisé qu’en recevant M. Naveh, M. Moubarak avait évoqué devant lui «la nécessité de relancer les volets syrien et libanais indépendamment de l’évolution du volet palestinien». Accompagné notamment des ministres de l’Industrie Nadim Salem, de l’Agriculture Chawki Fakhoury, de l’Economie Yassine Jaber, et du ministre d’Etat chargé des Finances Fouad Siniora, M. Hariri est arrivé au Caire vers 10h30 et a été accueilli à l’aéroport par son homologue égyptien Kamal el-Ganzouri. Les deux chefs de gouvernement se sont rendus aussitôt après au palais Al-Ourouba, où M. Moubarak s’est entretenu avec M. Hariri pendant près d’une heure des relations libano-égyptiennes, en particulier des sujets qui figurent à l’ordre du jour de la réunion de la commission bilatérale, ainsi que des développements au Proche-Orient. Interrogé ultérieurement par les journalistes, M. Hariri a indiqué qu’il avait examiné avec M. Moubarak «les obstacles qui entravent le processus de paix, l’entêtement israélien et l’impasse à laquelle sont parvenus les volets libanais et syrien». Il a fait état d’une «concordance de vues» avec le chef de l’Etat égyptien sur le fait que le processus de paix «doit se poursuivre» et souligné qu’il n’y avait «pas le moindre doute qu’Israël a joué un rôle essentiel dans les difficultés de ce processus». A la question de savoir s’il s’attendait à des développements positifs, notamment avec la mission de Dennis Ross, le premier ministre a déclaré: «Notre position est claire au Liban. Nous pensons qu’Israël entrave le processus de paix. Mais cela ne signifie pas que nous sommes réfractaires» à un accord avec l’Etat hébreu. «Au contraire, a poursuivi M. Hariri, nous sommes très ouverts mais seulement nous estimons que le comportement de ce gouvernement israélien est éloigné de l’esprit de Madrid (la conférence de Madrid, qui a lancé le processus de paix en 1991) et aussi des accords découlant de Madrid». «Maintenant, si le gouvernement israélien changeait d’orientation et se comportait de manière à recouvrer sa crédibilité auprès de la communauté internationale, il est certain que le Liban et la Syrie seraient prêts à conclure la paix avec Israël quel que soit le gouvernement en place, car lorsque nous faisons la paix, nous la faisons avec (l’Etat d’) Israël et non avec le gouvernement israélien», a-t-il dit. La commission bilatérale Après l’entretien avec M. Moubarak, M. Hariri s’est rendu au palais gouvernemental où il a entamé des entretiens économiques avec M. Ganzouri. Les deux hommes se sont d’abord réunis en tête-à-tête pendant une heure avant d’ouvrir la première réunion de la commission bilatérale en présence des délégations des deux parties. A l’ouverture de la réunion, M. Hariri a mis l’accent sur l’importance de l’accord de libre-échange entre les deux pays, estimant qu’il servirait les intérêts de l’Egypte autant que ceux du Liban. Il a par la suite indiqué à la presse que les deux délégations étaient convenues de préparer le texte de l’accord et que les ministres concernés devaient se réunir à nouveau en fin d’après-midi pour mettre au point le projet, précisant que la signature interviendrait aujourd’hui. Sur le point de savoir si la conclusion d’autres accords était également prévue, le premier ministre a indiqué qu’il y avait plusieurs textes en vue, mais il a de nouveau fait valoir que l’essentiel à ses yeux était l’établissement de la zone de libre-échange. A ce sujet, il a indiqué que certains produits libanais et égyptiens seraient expressément exclus de l’accord, qui devrait entrer en vigueur dès le début de l’année prochaine, sans toutefois préciser lesquels. A noter que le montant des échanges égypto-libanais, favorables à l’Egypte, est resté stable ces trois dernières années et somme toute assez modeste. Il s’est élevé en 1997 à 74 millions de dollars, dont 58 millions d’importations libanaises en provenance d’Egypte et 16 millions d’exportations de Beyrouth vers Le Caire. En 1995, ces échanges ont atteint 79 millions contre 73 millions en 1996, selon l’ambassade du Liban au Caire. En soirée, M. Hariri s’est entretenu successivement avec le secrétaire général de la Ligue arabe Esmat Abdel Méguid et le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa, principalement du processus de paix. Interrogés, MM. Abdel Méguid et Moussa se sont tous deux montrés prudents quant à la possibilité d’un progrès des négociations de paix. Par la suite, le premier ministre devait prendre part à un dîner offert en son honneur par son homologue égyptien, en présence des membres de la délégation libanaise et de nombreux responsables égyptiens.
Le premier ministre Rafic Hariri a entamé hier une visite de travail de deux jours au Caire, consacrée principalement à la réunion de la commission bilatérale, en appelant à l’adoption dès aujourd’hui jeudi d’un accord pour la création d’une zone de libre-échange entre le Liban et l’Egypte. Mais la visite comporte également une dimension politique, le chef du...